HomeA la uneMENACES SUR LA SECURITE DES OPPOSANTS : L’Opposition politique interpelle le gouvernement

MENACES SUR LA SECURITE DES OPPOSANTS : L’Opposition politique interpelle le gouvernement


Dans la déclaration ci-contre,  le Cadre de concertation du Chef de file de l’Opposition fait le compte rendu d’une rencontre qu’il a tenue. Il dénonce le processus de réforme du Code électoral qu’il qualifie de liquidation des acquis démocratiques et dénonce des attaques contre les domiciles de certains opposants.

 

Les partis politiques membres du Cadre de Concertation du Chef de file de l’Opposition ont tenu une rencontre régulière, ce mardi 6 juin, au siège du CFOP. Présidée par M. Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition, cette rencontre avait les points suivants inscrits à son ordre du jour :

1)            projet de loi portant Code électoral ;

2)            menaces contre la sécurité des opposants ;

3)            divers.

A l’entame de la rencontre, les participants ont observé une minute de silence en mémoire du Dr Valère Dieudonné Somé, Président de la Convergence pour la Démocratie Sociale (CDS), membre du Cadre, qui a été brutalement arraché à l’affection des Burkinabè le mardi 30 mai 2017. L’Opposition politique s’associe à tous les hommages unanimes rendus à l’illustre regretté et présente à nouveau ses condoléances les plus attristées à sa famille et à ses compagnons politiques de la CDS.

 

Au titre du projet de loi portant Code électoral

 

Comme tous les Burkinabè, l’Opposition politique a pris connaissance du projet de loi portant Code électoral, dévoilé lors d’une rencontre tenue avec le ministre en charge de l’administration territoriale, le 30 mai 2017. L’Opposition politique tient d’abord à marquer sa surprise concernant la démarche suivie par le gouvernement. En effet, Il y a de cela quelques mois, l’Opposition a reçu un questionnaire de la part du MATDSI de l’époque, par lequel son opinion était sollicitée dans le cadre de ce qui devrait être une simple relecture du Code en vigueur sur des points précis. Il s’avère en définitive que le gouvernement s’est attelé, dans le secret de ses laboratoires, à la rédaction d’un nouveau Code.

Ensuite, le gouvernement semble résolu à conduire cet exercice dans une précipitation difficile à comprendre, au regard de l’importance de ce texte pour notre démocratie : convocation expresse des partis, distribution du document dans des supports numériques, invitation à réagir dans un délai d’une semaine, etc. Le tout, en l’absence d’une discussion nationale organisée et inclusive sur la question.

Enfin, et c’est le plus grave, ce projet de Code électoral va consacrer un grave recul de notre démocratie et la liquidation d’acquis chèrement payés par notre peuple dans la sueur et dans le sang : il supprime de fait la CENI pour revenir au monopole du MATD en matière électorale, renvoie aux calendes grecques le vote des Burkinabè de l’étranger et ouvre royalement les voies de la fraude électorale en autorisant le vote avec des documents faciles à falsifier en masse.

Pour l’Opposition, ce projet de loi est une provocation. Le MPP s’imagine sans doute que le Burkina Faso est un laboratoire dans lequel il peut, en toute quiétude, se livrer à des expériences sur la remise en cause des acquis démocratiques et sur la fabrication d’un système électoral à sa dévotion. Que les Burkinabè se rassurent ! L’Opposition politique lui barrera la route.

D’ores et déjà, l’Opposition appelle tous les démocrates de notre pays, les organisations de la société civile, les syndicats, et l’ensemble des Forces vives, à se mobiliser pour faire échec à la forfaiture qui s’annonce. Dans cette perspective, l’Opposition politique animera une conférence de presse ce jeudi 8 juin 2017 à 10h au siège du CFOP, pour donner plus amplement son appréciation sur cette question et indiquer la conduite à tenir.

 

Au titre des menaces sur la sécurité des opposants

 

Depuis quelque temps, les domiciles d’opposants sont l’objet d’attaques d’hommes cagoulés qui agissent selon le même mode opératoire. La dernière attaque en date a visé le domicile familial d’Eddie Komboïgo, Président du CDP, le samedi 3 juin dernier vers 19h. La récurrence de ces actes, le profil des gens ciblés et le mode opératoire des assaillants amènent l’Opposition et les Burkinabè à se poser beaucoup de questions sur le mobile et les commanditaires. C’est le lieu, pour l’Opposition politique, de rappeler le gouvernement à sa responsabilité de protéger tous les Burkinabè, y compris les opposants. Elle exige que la lumière soit faite sur ces agissements et ce, le plus rapidement possible.

Débutée à 18h 30, la rencontre a pris fin à 20h dans une ambiance de grande cordialité.

 

Ouagadougou, le 6 juin 2017

 

Le service de communication du Chef de file de l’Opposition

 

 


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