HomeA la uneMESURES DE RESTRICTION EN SOUTIEN AUX VICTIMES DU TERRORISME: Le MPSR a vu juste mais……

MESURES DE RESTRICTION EN SOUTIEN AUX VICTIMES DU TERRORISME: Le MPSR a vu juste mais……


Dans un communiqué lu à la Télévision nationale, le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a annoncé la levée totale du couvre-feu et l’ouverture des frontières terrestres. Toutefois, au regard du contexte sécuritaire et par solidarité avec les victimes de l’insécurité, les réjouissances populaires et les événements à caractère festif sont interdits après minuit, de lundi à jeudi et au-delà de 2h du matin, les week-ends. Personnellement, j’ai applaudi à tout rompre quand j’ai entendu parler de la levée du couvre-feu qui, c’est peu de le dire, n’était pas sans conséquences. Et ce n’est pas la vendeuse de poisson braisé au bord de la rue ou le gérant de maquis de mon quartier, qui dira le contraire ; eux qui, en l’espace d’une semaine, ont vu se réduire drastiquement leurs chiffres d’affaires au point que certains menaçaient de mettre la clé sous le paillasson. Que dire de ces jeunes travailleurs qui, à la descente, se donnent rendez-vous dans des bistrots pour échanger des idées et bavarder de tout et de rien comme on aime à le dire ? Tous ces gens-là, j’en suis convaincu, sont contents d’entendre que le couvre-feu relève désormais d’un lointain souvenir. Il en est de même pour les commerçants et autres hommes d’affaires qui, du fait de la réouverture des frontières, pourront désormais voyager librement. Le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, il faut le dire, a vu juste en procédant à la levée, le plus tôt possible, de ces mesures de restriction en vigueur depuis le 24 janvier dernier, date de l’avènement du MPSR au pouvoir.

Je me demande comment Damiba et ses frères d’armes pourront concrètement  faire respecter ces mesures sur le terrain 

Cela dit, je fais le constat que l’assouplissement de ces mesures est assorti de nouvelles conditions. Car, à cause de l’insécurité et par solidarité avec nos compatriotes victimes de violences liées au terrorisme, le président du MPSR demande aux  uns et aux autres de faire dans la mesure et dans la pondération. Pour ce faire, il interdit les réjouissances populaires et autres évènements festifs (mariages, baptêmes, etc.) au- delà de certaines heures. Ce qui n’est pas mauvais en soi. Car, moi, fou, je me demandais, parfois et ce, au regard du comportement de certains de mes compatriotes, si le Burkina Faso, comme on le dit, était en crise. Je le dis parce que j’avais la fâcheuse  impression que le comportement de certains frisait parfois l’insouciance ; tant ils faisaient montre d’une irresponsabilité à nulle autre pareille. Tout se passait, en effet, comme si l’on avait en face deux catégories de Burkinabè : l’une en proie au terrorisme et qui se bat pour sauver sa peau et l’autre qui ne se sent nullement concernée et qui continue de vivre comme si de rien n’était. Voyez-vous ? Je tire mon chapeau au lieutenant-colonel pour cette fermeté qui doit nous  pousser à l’introspection. Car, nul ne peut s’estimer heureux pendant que brûle le pays. Toutefois, je me demande comment Damiba et ses frères d’armes pourront concrètement  faire respecter ces mesures prises sur le terrain. Faut-il spécialement organiser des patrouilles pour réprimer les éventuels contrevenants ? Si tel est le cas, ne serait-ce pas un  travail supplémentaire pour nos Forces de défense et de sécurité (FDS) qui semblent débordées au front, harcelées qu’elles sont par les terroristes ? Et ce n’est  pas  tout. Je ne sais pas si en parlant de réjouissances populaires, les maquis et boîtes de nuit sont concernés. Auquel cas, c’est   comme si le couvre-feu était toujours en vigueur puisque je sais que les boîtes de nuit, par exemple, ouvrent généralement tard dans la nuit. Mais dans tout ça, je sais que s’il y a des gens qui riront sous cape, ce sont les femmes puisqu’elles auront l’occasion d’avoir leurs époux à la maison. Comme quoi, à quelque chose, malheur est bon. Moi, fou, je n’ai rien à perdre puisque même en temps ordinaire, je dors autour de 19h pour peu que j’aie le ventre plein. Qui dit mieux ?

                                                                                       « Le Fou »

 


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