HomeA la uneMESURES GOUVERNEMENTALES  CONTRE LA VIE CHERE : Il faut renforcer le contrôle des prix !

MESURES GOUVERNEMENTALES  CONTRE LA VIE CHERE : Il faut renforcer le contrôle des prix !


14,3 milliards de F CFA ! Tel se chiffre l’effort consenti par le gouvernement de la Transition en termes de baisse des recettes douanières sur les prix des produits de première nécessité comme le sucre, l’huile et le riz. L’ambition est de faire en sorte que « cette baisse des droits de douane permette à l’ensemble des importateurs d’impacter le prix à l’interne et une réduction du coût de ces denrées pour le consommateur » comme l’a laissé entendre le ministre porte-parole du gouvernement.  En outre, il est prévu le contrôle des lieux de stockage des céréales pour briser la chaîne de l’inflation mécanique orchestrée par des commerçants dans le but de s’en mettre plein les poches.  En plus de ces mesures qui visent à desserrer l’étau de la vie chère autour des populations, le gouvernement s’est aussi engagé à accompagner les acteurs économiques par la prise en charge des factures d’eau et d’électricité pour un montant maximum de 150 000 F CFA par mois et par boulangerie disposant d’une fiche fiscale et la mise en place d’une ligne de crédit de 5 milliards de F CFA en faveur des boulangers. Dans la même dynamique, l’Etat aussi s’est engagé à renforcer les capacités de gestion des acteurs des boulangeries. Toutes ces mesures visent à maintenir le prix de la baguette de pain à 150 F CFA avec cependant une baisse de son poids à 160g.  Le moins que l’on puisse dire c’est que ces mesures sont salutaires pour les populations qui ont assisté, les larmes aux yeux, à l’envolée du coût de la vie. Ces mesures constituent une véritable bouffée d’oxygène pour les Burkinabè déjà asphyxiés par l’étreinte mortelle des groupes terroristes qui ont désorganisé la production économique et perturbé les échanges dans de larges franges du territoire national.

 

 

Le risque est grand de voir les commerçants en faire à leur tête

 

 

A ces coups reçus de l’intérieur, est venu s’ajouter la guerre en Ukraine qui a entraîné une inflation mondiale avec pour conséquences au plan national, le renchérissement des coûts des facteurs de production. C’est dire si le gouvernement du Premier ministre Albert Ouédraogo grappille de précieux points auprès des populations qui se sont montrées très critiques vis-à-vis de lui face à l’augmentation des salaires des ministres dans un contexte où le sommet de l’Etat appelait les Burkinabè à serrer la ceinture. Cela dit, le tout n’est pas de prendre des mesures qui peuvent devenir très vite cosmétiques si elles ne sont pas rigoureusement contrôlées dans leur application. En effet, le risque est grand, si le contrôle gouvernemental n’est pas rigoureux, de voir les commerçants en faire à leur tête en maintenant la hausse des prix pour augmenter leurs marges bénéficiaires. Ce ne serait, en tout cas, pas surprenant dans un pays où la fraude dans le commerce, est endémique. Il faut donc que l’Etat prenne toutes les dispositions pour s’assurer que le manque à gagner dans le coffre-fort du Trésor public, profite aux citoyens au lieu de rester à mi-chemin dans les boîtes à thésaurisation des commerçants. Parallèlement à ces mesures prises par le gouvernement, qui paraissent assez conjoncturelles, il faut s’attaquer aux causes profondes de l’inflation des prix des produits de première nécessité. Il faut donc accentuer la lutte contre les groupes terroristes pour permettre le retour des populations dans leurs zones de départ et relancer la production économique. Il faut aussi poursuivre la restructuration de l’économie nationale en accentuant la lutte contre la fraude et en encourageant la production et la consommation locales.

 

Sidzabda


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