MIGRANTS SECOURUS DANS LE DESERT NIGERIEN : Ces desperados qui se moquent de la mort
Ils partaient pour l’eldorado mais ils ont échoué en plein Ténéré, le désert nigérien. En effet, le 13 juin dernier, les autorités nigériennes ont annoncé le sauvetage de près d’une centaine de migrants cherchant à se rendre en Libye, avec pour détermination la traversée de la Méditerranée. Au nombre de 92, ces migrants, essentiellement des Ghanéens, Nigérians et Sénégalais et parmi lesquels des femmes et des enfants, abandonnés par leurs passeurs sans eau ni nourriture, auraient été sauvés de justesse par des militaires nigériens en patrouille, à quelques encablures de la ville-garnison de Dirkou dans le Nord désertique du pays. Conduits au centre de transit des migrants basé à Agadez, un des migrants a rendu l’âme. Loin de faire une comptabilité macabre, il faut dire que ceux-ci ont eu plus de baraka que d’autres. En effet, en début de ce mois de juin, 44 migrants parmi lesquels des bébés, étaient morts de déshydratation dans la même région d’Agadez. Ces deux cas de figure illustrent d’une manière ou d’une autre, le péril migratoire qui ne semble pas émouvoir suffisamment la conscience humaine. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait état d’au moins 1244 migrants clandestins qui ont trouvé la mort, cette année, au large de la Libye, après l’échec de leurs embarcations dans la traversée de la Méditerranée. C’est dire à quel point le chemin qui mène vers la ‘’terre promise’’ est parsemé d’embûches. Alors qu’ils sont des milliers et des milliers d’Africains qui, chaque année, empruntent des voies migratoires assez dangereuses passant par le désert nigérien et libyen en espérant atteindre, en vie, l’autre côté de la Méditerranée, à la recherche d’une vie meilleure.
Les gouvernements doivent s’atteler à créer de meilleures conditions de vie aux citoyens
Et c’est peu de dire que les migrants clandestins prennent des risques réels pour tenter de rejoindre l’Occident, malgré les mesures draconiennes qui sont prises pour les en empêcher. Donnant ainsi souvent l’air de desperados qui se moquent de la mort. Et eu égard aux sacrifices faits en termes de mobilisation des moyens financiers pour se payer ce ‘’voyage à risques’’ pour ne pas dire emprunter le couloir de la mort, on se demande si ceux-ci n’auraient pas une meilleure vie chez eux en fournissant les mêmes efforts. Que peut-on faire pour quelqu’un qui ne voit son salut que de l’autre côté de la Méditerranée ? Dans ce cas de figure, il est loisible à la communauté internationale d’envoyer un message fort aux Occidentaux afin qu’ils allègent les conditions d’immigration, si l’on ne veut pas continuer à voir ces scènes dramatiques de noyade des migrants dans la mer. Car, il faut se le dire, l’immigration clandestine prendra toujours de l’ampleur à mesure de la sévérité des mesures pour l’interdire. Plus on prendra des mesures pour bloquer les migrants, plus ils prendront des risques pour les contourner. Cela dit, il est de la responsabilité des gouvernants africains de faire constamment l’impossible pour donner le bonheur aux populations. L’ancien président américain, Barack Obama, ne pensait pas si bien dire quand il affirmait que « nous méritons tous la chance de prétendre à une pleine mesure de bonheur ». Ce qui traduit que les gouvernements doivent s’atteler à créer de meilleures conditions de vie aux citoyens. Disons-le, les migrants fuient leurs pays respectifs où aucune perspective d’avenir ne leur est offerte. La faute à l’incurie de dirigeants corrompus, mais soutenus par de nombreux pays en Europe. Non seulement ils sont incapables d’assurer le développement de leurs pays, mais de surcroît ils restent passifs face à la catastrophe démographique en cours. Et au final, c’est l’Europe qui va en payer et en supporter les conséquences. Il n’y a pas mille solutions que la bonne gouvernance, porteuse de tous les espoirs, si ce n’est pour dire que le continent africain regorge de ressources immenses à même de créer le bonheur pour chacun.
Drissa TRAORE