HomeA la uneMINISTERE EN CHARGE DE LA SOLIDARITE NATIONALE : Les travailleurs annoncent une grève de 72 heures

MINISTERE EN CHARGE DE LA SOLIDARITE NATIONALE : Les travailleurs annoncent une grève de 72 heures


Le Syndicat des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS) a co-animé une conférence de presse à Ouagadougou le 5 juillet 2017, avec le comité de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B).

 

Les travailleurs du ministère de la Femme, de la solidarité nationale  et de la famille (MFSNF) seront en grève du 26 au 28 juillet 2017, sur toute l’étendue du territoire national. Cinq mois après leur rencontre avec leur ministre de tutelle, Laure Zongo, les responsables du SYNTAS, syndicat propre à eux, dénoncent un « mutisme » des autorités vis-à-vis de leur plateforme revendicative. Laquelle plateforme revendicative porte, entre autres, sur la nomination de 5 agents à des postes de responsabilité technique, l’adoption d’un statut particulier au profit des personnels du MFSNF, l’application des conclusions du comité interministériel chargé d’examiner la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires, le rétablissement de l’indemnité spéciale d’accueil et de permanence « injustement supprimée » pour compter de sa date de suppression en 2011 et son élargissement à tous les emplois spécifiques du ministère, la dotation des services du ministère en équipements et en moyens logistiques suffisants pour une meilleure prise en charge du public cible.   Selon le Secrétaire général du bureau national du SYNTAS, Juste Koumara Logobana,  les postes concernés par les nominations sont le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE), le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR), le Secrétariat permanent du Conseil national pour la promotion du genre, la Direction générale de l’autonomisation économique de la femme, la Direction régionale de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille de la région du Nord.

 

«  Même un charlatan ne confond pas un boucher à un  chirurgien »

 

Pour les membres du SYNTAS, ces postes techniques ne relèvent pas des domaines de compétence des agents qui y ont été nommés.  Ils se disent étonnés qu’« en temps de manque d’enseignants, on débauche une enseignante pour venir diriger un service du ministère en charge de la Femme ». « Le contribuable ne peut pas payer pour qu’on forme des gens et à la place de ceux-ci, on envoie d’autres personnes. Cela pose un problème d’éthique », a fulminé Juste Koumara Logobana.  De l’avis du Secrétaire général du comité de la CGT-B, Cléophas Yamatien Karama, ces nominations  ne relèvent que du « clientélisme » et du « favoritisme » des autorités, dans leur mode de gouvernance. «  Même un charlatan ne confond pas un boucher à un  chirurgien », s’est-il emporté. A entendre les membres du SYNTAS et du comité de la CGT-B, le problème de nomination au sein de leur ministère ne date pas d’aujourd’hui. « Cela n’a rien à voir avec le régime actuel. Car, nous avons posé le problème des nominations par complaisance depuis 2015 », a fait savoir M. Karama. Pour le SYNTAS, le CONASUR est « devenu une vache à lait » par laquelle tout régime cherche à se faire des sous. En clair, pour les syndicalistes, les nominations n’ont pas respecté les textes qui régissent la Fonction publique. C’est pourquoi, ils s’érigent contre celles-ci et dénoncent une « politisation de l’Administration publique ». Contrairement  au ministre en charge de la Fonction publique, Clément Sawadogo, les travailleurs du MFSNF pensent que le « bal des statuts particuliers n’est pas clos », surtout pas tant qu’ils ne seront pas satisfaits. « Le statut particulier est consacré par la loi 081.  C’est la loi qui le demande. On demande simplement de l’appliquer », a soutenu  le SG du SYNTAS, Juste Koumara Logobana. A l’entendre,  depuis leur rencontre du 21 décembre 2016 avec leur ministre de tutelle, aucun acte n’a été posé dans le sens de trouver satisfaction à leurs préoccupations.  « Il est à noter que lors de cette rencontre, la ministre a reconnu la pertinence des préoccupations soulevées. Pourtant, jusque-là, elle n’a pas daigné ne serait-ce qu’envisager des esquisses de traitements auxdites préoccupations, en dépit de nos rappels et interpellations », a-t-il soutenu. Raison pour laquelle, lui et ses camarades entendent durcir le ton, si toutefois ils n’obtenaient pas satisfaction, suite à leur grève de 72 heures.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


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