HomeA la uneLE MINISTRE DE L’HABITAT A PROPOS DE L’URBANISATION : « On ne peut plus gérer anarchiquement les centres urbains »

LE MINISTRE DE L’HABITAT A PROPOS DE L’URBANISATION : « On ne peut plus gérer anarchiquement les centres urbains »


Le gouvernement  a tenu, le 14 juillet 2016 à Ouagadougou,  son traditionnel point de presse. Trois ministres  y étaient présents. Il s’agit du ministre de la Communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement,   Rémis Fulgance Dandjinou,  de celui  de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, et de celui  des Sports et des loisirs,  Taïrou Bangré.  Les lotissements, l’urbanisation, les activités  sportives, ont été, entre autres, les points abordés. Le porte-parole  du gouvernement, Rémis Fulgance Dandjinou, a,  quant à lui, exprimé  la  nécessité de renforcer le contrôle et la  répression de l’utilisation  des véhicules affectés aux  ministères et autres institutions à des fins personnelles.  

L’expansion galopante des villes  du Burkina liée à l’exploitation irrationnelle du foncier,  préoccupe les autorités. Elles veulent  mettre fin à cette pratique qui a des conséquences négatives à plusieurs niveaux. L’annonce a été faite, le 14 juillet dernier, par le ministre de  l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, au cours du point de presse du gouvernement.  « On ne peut plus gérer anarchiquement les centres  urbains », a-t-il dit, après  avoir relevé des  pratiques  peu orthodoxes  en lien avec les occupations anarchiques et illégales de certains espaces urbains, et les lotissements.   Certains   lotissements qui avaient pour objectif d’offrir un toit à chaque ménage n’ont pas produit les résultats escomptés.  Pire, beaucoup de citoyens attributaires de parcelles, ne les mettent pas en valeur. Ces parcelles font  plutôt l’objet de spéculation foncière. Résultat,  sur  plus de 380 000  produits  pendant ces vingt dernières années à Ouagadougou, plus de 196 000 n’étaient pas encore mises en valeur en 2010.  En plus, le non-respect de la règlementation en matière de construction a aussi  amené les autorités à entreprendre une    campagne de contrôle en 2012.  Cela a permis de  se rendre compte  que sur 1 998 chantiers contrôlés, 1 562, soit 78,2 %, étaient sans permis de construire.  Pour mettre fin à ces pratiques, a indiqué le ministre en charge de l’Urbanisme,  le gouvernement mettra l’accent sur  la planification urbaine. Elle consistera en  l’élaboration des outils prévus par le Code de l’urbanisme et de la construction qui  vise une meilleure organisation et l’occupation rationnelle de l’espace urbain.  Il s’agit du SDAU (Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme) et du POS (Plan d’occupation des sols).  Pour des aménagements urbains durables, le gouvernement marquera la rupture avec les pratiques passées du lotissement, promet le ministre. Il s’agira de mettre en oeuvre  la méthode intégrée d’aménagement concerté (MIAC)  adoptée lors des états généraux sur les lotissements  en octobre 2013 à Ouagadougou.  Les innovations majeures de la méthode portent, entre autres, sur la validation préalable de la demande en terrains à bâtir,  l’implication des bénéficiaires dès le début du processus,   la cession des terrains en lieu et place des attributions gratuites,  le suivi de la mise en valeur des parcelles à travers l’appui à l’auto-construction et la réalisation immédiate des équipements connexes à l’habitation. Pour Maurice Bonanet, l’insuffisance en logement sera comblée  par  la mise en œuvre du «  programme 40 000 logements », issu du programme   quinquennal de Roch Marc Christian Kaboré.  Ce programme permettra d’offrir aux Burkinabè,  6 570 logements en 2016, 5 930  autres  en 2017, 7 500 en 2018, 8 500 logements en 2019  et 11 500 logements en 2020.    Pour assurer le développement urbain harmonieux et durable, a poursuivi le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat,  le gouvernement s’est engagé   sur la mise en œuvre d’un Programme de développement urbain (PDU). « Il prend en compte toutes les préoccupations de l’urbanisation durable, à savoir  l’aménagement de zones d’activités, la réalisation des équipements structurants,  l’aménagement des voies, l’assainissement pluvial, le renouvellement urbain, le programme d’habitat , l’environnement urbain  (gestion  des déchets)  et la gestion urbaine (outils d’aide à la décision) », a-t-il confié. En plus du ministre  de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet, celui en charge des Sports et des loisirs, Taïrou Bangré, était de la partie.  Pour donner une nouvelle dynamique aux loisirs,  un cadre de concertation interministériel dénommé Comité interministériel d’orientation et de coordination sera créé. Ce cadre sera renforcé par la création d’un  Conseil national des loisirs (CNL), avec des démembrements aux niveaux régional et communal. En ce qui concerne le volet sport, Dr Bangré est revenu sur la prochaine participation du Burkina Faso aux jeux olympiques de Rio au Brésil, qui se dérouleront du  5 au 21 août prochain.  Le Burkina accueille aussi la  Coupe d’Afrique des clubs champions de Handball du 20 au 31 octobre 2016. Quant au 29ème tour du Faso, il  aura lieu du 26 octobre au 6 novembre.                             Pour sa part, le ministre de la Communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement,   Rémis Fulgance Dandjinou, est revenu sur le  contrôle inopiné de l’utilisation des véhicules  de l’Etat à des fins personnelles, les 8 et 9 juillet 2016, dans les villes de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Kaya et Fada N’Gourma. Cette opération, initiée par  la Direction générale des affaires  immobilières et de l’équipement de l’Etat, en collaboration avec les Forces de l’ordre et de sécurité, a permis de contrôler 249 véhicules et  mettre en fourrière 18 véhicules.  « Même si on constate une baisse sensible du nombre de véhicules mis en fourrière lors de cette campagne par rapport à celle de 2015 qui avait enregistré 23 véhicules, il est nécessaire de renforcer le contrôle et la  répression pour que les uns et les autres comprennent que les véhicules affectés dans les ministères et autres institutions doivent être exclusivement utilisés dans le cadre du service », a-t-il dit. Le ministre a aussi rappelé qu’en sa séance du 8 juillet 2016, le Conseil des ministres a examiné et transmis à l’Assemblée nationale, l’avant-projet de loi de finances rectificatives de la loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2016.  Ce projet de loi, une fois voté, permettra de mettre en œuvre  la loi 081 relative au statut général de la Fonction publique d’Etat et l’augmentation de 10 milliards supplémentaires pour l’apurement de la dette intérieure.  Il a aussi donné son point de vue sur la rétrogradation du Général Yacouba Issaac Zida. Pour lui, il reste Général parce qu’il a été nommé par un décret présidentiel. Pour le rétrograder, il faut encore un décret présidentiel. Ce qui n’a pas encore été fait. Interrogé sur l’annulation du concert de l’amitié, il a répondu que chaque entrepreneur culturel doit être en règle vis-à-vis de la réglementation en vigueur au Burkina Faso.

Issa SIGUIRE

 


Comments
  • Voyez-vous, nous pensons modestement que le PRINCIPAL PROBLEME, qui occasionne les inondations intempestives de la ville de Ouagadougou et qui a engendré les inondations dont par exemple celle du 1 sept 2009, n’est pas totalement ressorti dans les analyses du Gouvernement et tous ceux qui se préoccupent des questions de l’urbanisation des centres urbains : A savoir que les barrages N° 1, 2 et 3 qui constituent des bassins pour recevoir les eaux sont complètement ensablés et bouchés ne méritent plus les qualificatifs de barrages. Et ces « barrages N° 1, 2, 3 » de la ville d’Ouagadougou qui ont été conçus depuis plus de 50 ans avant même les indépendances comme déversoirs principaux pour recevoir des eaux de pluies et de ruissellement ne sont plus adéquat pour jouer leurs rôles. Depuis donc des décennies, ils n’ont jamais fait l’objet de “CURAGES” pour garder ses leurs profondeurs initiales.

    Alors quand il y’a une grosse pluie comme par exemple celle du 1er sept 2009, ils sont été débordés avec des reflux vers la ville à une distance d’au moins de 5 km côté sud atteignant les quartiers larlé, cité an 3, jusqu’au centre de la ville etc… A cela, il n’est donc inutile répéter que ces barrages constituent les seuls déversoirs de la ville vers les lesquels toutes les eaux fluviales y sont stockées et y coulent. Par conséquent ils méritent donc d’être curés et la construction de digues au niveau du côté Sud si on veut résoudre le problème de manière définitive. En vérité, il faut aménager conséquemment les barrages N° 1, 2, 3 et les gros caniveaux de la ville qui sont pleins d’immondices. Sinon toute autre attitude, ne serait que de la fuite en avant et qui ne résoudrait nullement les problèmes posés. En exemple, un pays comme le Sénégal au lieu de « casser » les investissements privés, a pris le temps pour construire des ouvrages pour la postérité. A bon entendeur Salut !

    15 juillet 2016

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