HomeA la uneMISE EN EXAMEN D’ENFANTS D’OMAR BONGO POUR BIENS MAL ACQUIS : La rançon de la patrimonialisation du pouvoir

MISE EN EXAMEN D’ENFANTS D’OMAR BONGO POUR BIENS MAL ACQUIS : La rançon de la patrimonialisation du pouvoir


Quatre enfants de feu Omar Bongo Odimba ont été mis en examen, le 21 avril dernier, par la Justice française dans le dossier des « biens mal acquis » gabonais en France. Il s’agit de Grâce (58 ans), Betty (55 ans), Arthur (51 ans) et de Hermine Bongo (53 ans). Ils sont tous soupçonnés par le juge financier, Dominique Blanc, de recel de détournements de fonds publics, de corruption active et passive et d’abus de biens sociaux. Il faut rappeler que le dossier des « biens mal acquis » est une affaire vieille de 15 ans. A l’époque donc, Omar Bongo était en vie. Ce dernier, ses enfants Ali (l’actuel président du Gabon) et Pascaline avaient été mis en cause. Quinze ans après que la Justice française a levé le lièvre, voilà que quatre autres enfants de la fratrie Bongo, sont à leur tour épinglés par la Justice française pour les mêmes faits. Comme on pouvait s’y attendre, les quatre mis en examen nient fermement avoir conscience de l’origine « frauduleuse » de leurs biens. Pour l’avocate de Grâce Bongo, la mise en examen de sa cliente, est tout simplement « scandaleuse ». Mais Me William Bourdon, avocat de l’association Transparency international France, partie civile dans ce dossier, a tenu à rassurer en affirmant ceci : « Le chapitre famille Bongo qui s’est ouvert, va se poursuivre ». En tout cas, les Gabonais et les Gabonaises épris de justice et de bonne gouvernance, ne seront pas malheureux de connaître tous les tenants et aboutissants de ce dossier emblématique. Car, le peuple gabonais a été systématiquement spolié durant les 42 ans de règne d’Omar Bongo. Et pendant tout ce temps, il s’est illustré par des achats de biens immobiliers dont les coûts étaient hors norme.

 

 

Ce qui arrive à la famille Bongo est tout mérité

 

 

Mais, comme à l’époque, Bongo père passait pour l’un des « amis » les plus fidèles de la France, il ne pouvait pas imaginer qu’un de ces quatre matins, la Justice de ce pays chercherait à voir clair dans ses somptueuses réalisations érigées sur les bords de la Seine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeu en valait la chandelle. Dès le déclenchement de l’affaire à l’époque de Bongo père, la Justice française reprochait à ses rejetons Ali et Pascaline, d’avoir bénéficié d’un important patrimoine immobilier  frauduleusement acquis par le patriarche, et dont la valeur a été récemment évaluée à au moins 85 millions d’euros. Face à un tel montant amassé frauduleusement par une seule famille, on ne peut pas s’empêcher d’écraser une larme pour ces milliers et ces milliers d’enfants gabonais, fauchés par la mort, parce que leurs parents, du fait de la pauvreté, n’ont pas pu honorer l’ordonnance médicale qu’on leur avait prescrite. Ce qui arrive donc à la famille Bongo est tout mérité. Et elle doit donc payer pour tout le mal qu’elle a fait au peuple du Gabon. Il faut souhaiter que la Justice française aille au bout du dossier et qu’elle en fasse de même avec les familles Denis Sassou Nguesso et Teodoro Obiang Nguema. Car, ces familles aussi sont concernées par des dossiers de « biens mal acquis » en France. En effet, après le neveu du président congolais, Wilfrid Nguesso, des juges d’instruction parisiens ont mis en examen Julienne Sassou Nguesso et son mari, Guy Johson. On se rappelle que Téodorin Obiang, fils du président équato-guinéen, a été lui aussi mis en examen en France pour les mêmes faits. Tout ce qui arrive à toutes ces familles présidentielles est la rançon de la patrimonialisation du pouvoir. Et ce mal a quelque chose à voir avec leur longévité hors norme au pouvoir. Tous ces cas, nous l’espérons, devraient amener tous les dirigeants africains à éviter de marcher dans les pas de Sassou Nguesso, de Teodoro Obiang et de feu Omar Bongo. Car, tôt ou tard, ils risquent d’être rattrapés par leur passé. De ce point de vue, l’on peut dire déjà que des noms de certains dirigeants africains méritent d’être inscrits sur la liste d’attente.

 

Pousdem PICKOU


Comments
  • C’est une affaire entre gabonais. Qu’est ce que la France a à foudre dedans ?

    22 avril 2022

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