HomeA la uneMISE EN GARDE DE LA CMA A PROPOS DES ELECTIONS LOCALES : A quoi s’adosse la Coordination des mouvements armés ?

MISE EN GARDE DE LA CMA A PROPOS DES ELECTIONS LOCALES : A quoi s’adosse la Coordination des mouvements armés ?


 

A cinq semaines de leur tenue, l’on se demande si les élections locales auront lieu au Mali, à la date prévue. En effet, fixée au 25 octobre prochain par le gouvernement, la tenue de ces élections est loin d’avoir l’adhésion de tous les acteurs politiques, en raison du contexte sécuritaire non maîtrisé, notamment dans le Nord du pays. Si des acteurs politiques ont émis des réserves au gouvernement quant à la possibilité de la tenue de ces élections sur l’ensemble du territoire national, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) n’est pas passée par quatre chemins pour indiquer, par voie de communiqué, l’interdiction de toute campagne sur l’ensemble du territoire de l’Azawad. Une mise en garde sans ambiguïté, qui en dit long sur la menace qui plane sur la tenue de ces élections de proximité. Dès lors, l’on peut se poser certaines questions : Bamako va-t-elle se résoudre à reporter lesdites élections comme l’ont, du reste, recommandé les mouvements rebelles ou tiendra-t-elle, malgré tout, à son calendrier ? La CMA a-t-elle les moyens de sa politique ? Autant d’interrogations qui pourraient trouver réponses sur le terrain. Mais en attendant, cette sortie de la CMA risque de faire pousser de nouveaux cheveux blancs sur la tête d’Ibrahim Boubacar Kéita qui, depuis son installation au palais de Koulouba, n’a véritablement pas eu le temps de se consacrer aux questions de développement de son pays, préoccupé qu’il est par cette crise qui n’en finit pas de rebondir. Un véritable rocher de Sisyphe s’il en est.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la crise malienne ne montre pas de signes visibles d’avancées. Chaque fois que l’on pense voir une lueur d’espoir poindre à  l’horizon, celle-ci est vite anéantie par des rebondissements inattendus. Pourtant, Dieu seul sait si des médiations, il y’en a eu dans cette crise malienne pour essayer de ramener la paix sur les bords du Djoliba. La dernière en date, celle des derniers espoirs, est la rencontre d’Alger qui a accouché d’un accord péniblement signé, certes, mais signé quand même par les différentes parties. Malgré tout, le processus de paix peine à s’enclencher sur le terrain où on note même une remontée du mercure. Finalement, il ne fait aucun doute que c’est la bonne foi qui manque le plus aux protagonistes de cette crise, pour parvenir à une paix des braves. Et en la matière, si Bamako n’est pas blanche comme neige, la CMA l’est encore moins, pour avoir maintes fois fait la preuve de sa mauvaise foi. Et sa dernière sortie en des termes très belliqueux, est non seulement une nouvelle bravade à l’encontre de Bamako, mais aussi une  insulte à la souveraineté du Mali. En tout cas, ses propos ne trompent pas et en disent long sur l’état d’esprit de ces rebelles qui n’ont, en réalité, jamais renoncé à l’idée d’indépendance de l’Azawad.  Et tant que, pour eux,  cette préoccupation ne sera pas prise en compte, ils continueront de tourner tout le monde en bourrique. Dans ces conditions, l’accord d’Alger apparaît comme un accord de dupes qui n’a aucune chance d’aboutir sur le terrain.

Il est incompréhensible que la communauté internationale ne puisse pas amener la CMA à rentrer dans les rangs

Du reste, l’attitude de la CMA n’est pas surprenante quand on sait qu’elle a signé ces accords sans que le cœur y soit. Aussi n’est-il pas surprenant que son attitude soit toujours conditionnée par la recherche de l’aboutissement de ses souhaits initiaux. En tout état de cause, en mettant la barre aussi haut, la CMA veut certainement mettre la pression sur Bamako dont un des alliés naturels, le Gatia en l’occurrence, rechigne à libérer la ville stratégique d’Anéfis. Mais pour autant, l’on reste surpris par le ton belliqueux des rebelles au moment où  la tendance est à la recherche de voies d’apaisement des esprits. Finalement, sur quoi s’adosse la CMA pour avoir cette attitude de défiance à l’égard de tout le monde ? Surtout au moment où le rapport de force sur le terrain n’est pas en sa faveur au regard des revers accumulés par ses troupes ces derniers temps ? En tout cas, il est incompréhensible que la communauté internationale ne puisse pas jusque-là taper énergiquement du poing sur la table pour amener la CMA à rentrer dans les rangs. Comment peut-elle être si impuissante face à cette rébellion ? Comment peut-elle continuer à se laisser narguer, moquer, humilier et rouler dans la farine par la CMA et ses alliés ? Autant de questions qui amènent à penser qu’il y a un problème au niveau de la communauté internationale, et que certains de ses acteurs majeurs ne jouent pas franc-jeu. Et c’est cette veulerie qui, quelque part, déstabilise le Mali. Autrement, il y a longtemps que le problème malien aurait pu connaître des avancées plus significatives. Mais peut-être certains ont-ils intérêt à ce que la situation malienne reste en l’état. Puisse l’histoire nous éclairer davantage un jour. En attendant, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités. Car, il est temps de mettre fin aux souffrances du peuple malien.

Outélé KEITA


No Comments

Leave A Comment