MOIS DE RAMADAN AU BURKINA : La foi à l’épreuve de la vie chère et de la canicule
Les fidèles musulmanes et musulmans du Burkina ont entamé, le 3 avril dernier, le mois de Ramadan. Ce mois, selon la tradition musulmane, correspond au 9e mois de l’année de l’Hégire. Le mois de Ramadan, pour résumer les choses, est un mois lunaire pendant lequel les musulmans doivent s’astreindre à l’abstinence entre le lever et le coucher du soleil. Au Burkina, l’on peut faire le constat que les fidèles musulmans observent le mois de Ramadan dans un contexte marqué par la vie chère, la canicule et l’insécurité. En effet, et relativement à la vie chère, on peut dire que le phénomène touche presque toutes les couches sociales de la population. Mais, il se ressent beaucoup plus chez les populations qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (soit avec moins d’un dollar par personne et par jour). Ceux qui sont dans cette situation, on le sait, constituent l’écrasante majorité de la population. Pour ceux de ce profil qui observent le jeûne, le carême sera une double pénitence. En effet, chaque jour que Dieu fait, les prix flambent sur tous les marchés au Burkina. Et cela est beaucoup plus observable en ce qui concerne les prix des denrées de première nécessité.
Chaque année, on assiste à la flambée des prix
La flambée, à ce niveau, a atteint des sommets vertigineux au point que le ministère en charge du commerce, est monté au créneau pour remonter les brettelles aux commerçants qui ne respectent pas les prix affichés. Cette sortie, peut-on dire, a produit l’effet de l’eau sur les plumes d’un canard. De ce point de vue, l’on peut suggérer au gouvernement d’aller vers la politique du bâton. Car, chaque année, à l’approche du mois béni du Ramadan, l’on assiste à la flambée des prix. Dans des pays comme le Sénégal ou encore le Mali, le gouvernement veille sur les prix des denrées alimentaires pendant cette période, comme du lait sur le feu. Chez nous, au Burkina, on peut avoir l’impression que c’est seulement par acquit de conscience que le gouvernement appelle au respect des prix officiels pendant la période du mois de Ramadan. L’on peut donc aisément aboutir à la conclusion que le jeûne de cette année, sera plus difficile que celui de 2021 pour le porte-monnaie de l’écrasante majorité des musulmans burkinabè. Et cela augure d’une fête de l’Eid el Fitr où la bombance ne sera pas au rendez-vous. Ce qui caractérise ensuite ce mois ramadanesque, est d’ordre météorologique. En effet, le jeûne musulman a lieu cette année en avril. Ce mois, au Burkina, est celui de la canicule par excellence. Par endroits, le thermomètre frôle 45 degrés à l’ombre. L’on peut donc facilement imaginer les conséquences que cela pourrait avoir sur les organismes. Mais, comme c’est une question de foi, l’on ne doit pas, outre mesure, mettre en avant le contexte caniculaire dans lequel intervient ce mois de Ramadan. Enfin, l’on peut évoquer le contexte sécuritaire dans lequel se passe le mois du Ramadan au Burkina. Dire qu’il est préoccupant relève de l’euphémisme.
les autorités de la Transition font de la prière l’une de leurs armes contre le terrorisme
La réalité est qu’elle est franchement catastrophique. C’est donc avec la peur au ventre, que les muezzins des mosquées situées dans les zones à fort défi sécuritaire, appelleront les fidèles à la prière aux premières heures du matin. Et que dire de ces déplacés internes dont la survie n’est même plus assurée ? Pour ces âmes en détresse, le jeûne de ce mois de Ramadan s’avère plus problématique. D’ailleurs, on peut se permettre de dire que pour cette catégorie de la population, le fait de se priver d’eau et de nourriture du lever jusqu’au coucher du soleil, fait partie de leur lot quotidien. De ce qui précède, l’on peut, relativement au mois de Ramadan 2022 au Burkina, dire que la foi est à l’épreuve de la vie chère, de la canicule et de l’insécurité grandissante. Il reste à souhaiter que ce mois béni de Ramadan soit mis à profit par tous les Burkinabè de confession musulmane pour implorer Allah, afin qu’il touche le cœur de ceux qui invoquent son nom à tort, pour transformer le pays en enfer. Au-delà des musulmans, c’est l’ensemble de la communauté des croyants qui doit, dans une union de prières, tourner son regard vers Dieu afin qu’il sorte le pays de ce mauvais pas. Déjà, les autorités de la Transition, à commencer par leur premier responsable, c’est-à-dire, le lieutenant Colonel Paul Henri Damiba, font de la prière l’une de leurs armes contre le terrorisme.
« Le Pays »
Loozap
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Courage a nos amis et freres musulmans en cette periode de jeunes
4 avril 2022