HomeA la uneMOIS DE RAMADAN : La retraite spirituelle ou l’Itikaf

MOIS DE RAMADAN : La retraite spirituelle ou l’Itikaf


En principe c’est dans la nuit du dimanche au lundi (la 19e nuit) que les fidèles musulmans entameront leurs veillées à la recherche de la nuit glorieuse dite « nuit du destin » logée dans la dernière décade du mois de ramadan. Les dix derniers jours de ce mois de pénitence seront alors ponctués d’actes importants, parmi lesquels les veillées nocturnes de prières et d’invocations, sans oublier les traditionnels prêches publics. Dans le souci de bien se consacrer dans l’adoration de Dieu, certaines personnes n’hésitent pas à disparaître de la circulation pour un bout de temps, en se retirant dans une mosquée centrale pour au moins 72 heures. C’est la retraite spirituelle ou l’Itikâf.

 

La retraite spirituelle ou l’Itikaf (encore appelée Kalwa) signifie « passer une période donnée dans une mosquée centrale de la ville (ou d’une localité) et dans l’adoration de Dieu ». Et ce, à défaut d’avoir les mosquées sacrées de La Mecque et de Médine). C’est l’acte de quitter sa maison pour être au service de son Créateur. Elle n’est valide que si  les conditions suivantes sont réunies : être majeur et sain d’esprit ; formuler l’intention sincère de se rapprocher de Dieu ; faire au moins 3 jours durant la retraite ; rester dans la mosquée durant la retraite, éviter de sortir de la mosquée durant la retraite ; observer les jours de jeûne qui ont lieu durant la période de retraite et demander la permission de faire la retraite avec par exemple son mari ou son employeur. Cette période peut aller de 3 à 10 jours. Les 3 jours sont comptés à partir de l’aube du 1er  jusqu’au crépuscule du 3e  jour. Signalons que si on arrive à la mosquée ne serait-ce qu’une minute après l’aube, ce jour ne doit pas être considéré comme faisant partie de la retraite spirituelle.  La retraite spirituelle peut se faire à n’importe quel moment de l’année ; mais son meilleur moment est celui du mois de ramadan, notamment les dix derniers jours.  Elle est le meilleur moment d’oublier les soucis de ce monde transitoire pour revenir à l’âme et au Créateur de l’âme,   forcer le croyant à réfléchir et à songer au monde qui l’entoure, revenir à Dieu dans le vrai repentir de nos péchés commis pendant l’année. La retraite spirituelle permet de se concentrer non seulement sur les paroles de Dieu dans le Coran, mais aussi sur les prières surérogatoires et les invocations. Elle ne signifie donc pas «repos dans la mosquée à travers le sommeil». Autrement dit, l’Itikâf est un moyen qui nous permet de revenir à nous-mêmes et à notre Seigneur,  de le retrouver, maintenant, avant que nous soyons obligés de revenir à Lui par la séparation de l’âme et du corps, dans un état de négligence complète de Sa Grandeur.

 

Recherche de la « nuit du destin »

 

La Nuit de destin, faut-il le rappeler, est la nuit durant laquelle les actes de piété accomplis valent mieux que les actes de piété accomplis durant mille mois. Pour dire qu’elle a des mérites incalculables. Toutes les nuits impaires de la dernière décade du mois de Ramadan sont présumées de destin. Seulement, selon les enseignements tirés des Imams de la famille du prophète (Pslf), une attention particulière est accordée à trois nuits, à savoir la nuit du 18 au 19, celle du 20 au 21 et celle du 22 au 23. Pour ce faire, il y a des actes de piété à poser qui sont de deux sortes : les uns communs à toutes les trois nuits de Qadr, les autres spécifiques à chacune d’elles :

 

Les actes de piété communs aux trois nuits

 

Il y a, entre autres, l’accomplissement du bain rituel, mieux au coucher du soleil, l’accomplissement de 2 rakas de prière dont chacune consiste à réciter 7 fois la sourate Qoul houwal lahou après la récitation de la sourate Al-fatiha. Et tout de suite, après la fin de la prière, dire 70 fois : Astagh-firoullâha wa atoûbou ilaihi (je demande pardon à Allah et je me repens auprès de Lui). Prendre le Coran par les deux mains et l’ouvrir en disant : « Allâhoumma innî as’alouka bi-kitâbika wa mâ fîhi wa fîhi Ismouk-al-Akbarou wa asmâ’ouk-al-housnâ, wa mâ youkhâfou wa yourjâ an taj‘alanî min ‘outaqâ’ika minan-nâr »-(Ô mon Dieu ! Je Te demande – par Ton Livre et ce qu’il contient, et il contient Ton Grand Nom et Tes beaux Noms, ainsi que tout ce qu’on craint et tout ce qu’on souhaite, de me placer parmi ceux que Tu affranchis de l’Enfer ! (puis on demande à Allah ce qu’on veut et souhaite). Veiller toute la nuit en accomplissant toutes sortes d’actes de piété car, selon le Hadith, “quiconque veille la Nuit de Qadr, tous ses péchés seront effacés, alors même qu’ils seraient aussi nombreux que les étoiles du ciel…”

Hamadi BARO, [email protected] (Collaborateur)

 

SPIRITUALITE

 

Les obligations envers les autres

 

« Ô vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Peut-être craindrez-vous Dieu », dit ce passage coranique (Verset 183, chap.2).

L’Imam Ali Zaynoul Abidine (Psl), à travers son recueil de supplications intitulé «As-sahifatous sadjdjâdiyyâh» surnommé «Zaboûr Ali Mouhammad (Psaumes des gens de la famille du prophète)», enseigne la religion et la morale sous forme de supplications. Nous vous proposons de ce livre un passage de sa supplication sur les obligations envers les autres.

« O Seigneur ! J’implore Ton pardon pour avoir été témoin de l’oppression d’une personne sans venir à son secours, et pour avoir reçu la faveur de quelqu’un sans l’en remercier. Pour n’avoir pas pardonné à quelqu’un le mal qu’il m’avait fait bien qu’il s’en soit excusé ; et pour n’avoir pas aidé un nécessiteux qui m’avait demandé de l’aider. Pour ne m’être pas acquitté d’un devoir envers un croyant qui a un droit sur moi ; et pour n’avoir pas gardé pour moi le défaut d’un croyant que j’avais découvert. »Cette supplication nous enseigne la nécessité de nous acquitter de nos obligations envers les droits des autres et nous rappellent que la fraternité islamique commande l’aide mutuelle, la coopération, la paix, la cordialité, la sympathie, la compassion et le sens du sacrifice entre les musulmans.

HADITH DU JOUR

 

 « Le Saint Prophète (Pslf) observait au départ l’itikaf (retraite spirituelle) durant les dix premiers jours du mois de Ramadan. Plus tard, il l’observa durant les dix jours intermédiaires de ce mois saint, et enfin il l’observa durant les dix derniers jours. Et il respecta cette retraite, les dix derniers jours de ce mois, tout au long de son existence ».  Hadith rapporté par Imam çâdiq (psl).

 INVOCATION DU 16e JOUR (vendredi)

 

Ce n’est pas une obligation, mais une recommandation à lire chaque jour, en arabe ou en français, et à n’importe quel moment ; mieux, après la prière du matin.

« Ô Allah, guide-moi, en ce mois-ci, vers l’attitude des justes ! Eloigne-moi, en ce mois-ci, de la compagnie des méchants ! Admets-moi, par Ta Miséricorde, dans Ta Permanente Demeure, par Ta Divinité, Ô Seigneur des mondes » !

17e  jour (samedi) : « O Allah, Guide-moi, en ce mois-ci, vers les bonnes actions. Satisfais, en ce mois-ci, mes besoins et y réalise mes espoirs. O Celui Qui n’a pas besoin de rappel ! O Celui Qui connaît ce qui se passe dans les cœurs des êtres ! Prie sur Mohammad et sur sa Famille pure ».

18e  jour (dimanche) : « O Allah, attire mon attention, en ce mois-ci, sur les bénédictions de ses repas de l’aube du jour (souhoûr) ; illumine mon cœur, en ce mois-ci, par les lumières de sa clarté et fais que tous mes organes suivent ses effets, par Ta Lumière, o Illuminateur des cœurs des connaisseurs ».

Source : Mafâtihoul Djinâne d’Abbas Qoummi

 

 

 

QUESTION-REPONSE

 

Q : Lorsqu’on n’a pas conscience d’avoir à récupérer des journées de jeûne obligatoire et que, par conséquent, l’on décide d’accomplir des journées de jeûnes facultatives, ces dernières peuvent-elles être comptabilisées au titre de la récupération du jeûne obligatoire ?

R : Lorsque l’intention se définit comme celle de l’accomplissement d’un jeûne facultatif, alors la journée jeûnée ne peut être déduite des journées de jeûne obligatoires à récupérer.

 

Source : Les principales fatwas de l’Ayatollah Ali Khamenei

 

LES PRIERES SUREROGATOIRES (NAWAFIL)

 

17e  nuit (du vendredi au samedi) 2 rakahs, soit au premier rakah : Fatiha+ une sourate au choix et au deuxième rakah : Fatiha+ Qoul houwallahou (100 fois). Après le salam, réciter le tahlil « Lâ ilâha illallahou » (100 fois).

18e  nuit (du samedi au dimanche) 4 rakahs : Fatiha+ sourate al Kawsar (25 fois).

19e  nuit (du dimanche au lundi) 50 rakahs : Fatiha+ Zalzalah (50 fois) ou Fatiha+  Zalzalah (1fois) et   Zalzalah (25 fois) après le salam.

NB : On lance le Salam après chaque 2 rakahs. A défaut des sourates indiquées, on peut réciter les sourates (chapitres) qu’on connaît, ou qu’on maîtrise, et même se contenter du nombre de rakahs qu’on a pu faire.

Source : Mafâtihoul Djinâne d’Abbas Qoummi


Comments

Leave A Comment