HomeA la uneMONDIAL 2014 L’Afrique entre angoisses et espoirs

MONDIAL 2014 L’Afrique entre angoisses et espoirs


La 20e édition de la coupe du monde de football se déroule tant bien que mal au pays du roi Pelé avec la joie pour les uns, la tristesse pour les autres. Mais, à l’allure où vont les choses, ce n’est pas évident que des équipes africaines présentes à cette compétition, l’une d’elles ramène le trophée. C’est l’Afrique entre angoisses et espoirs. L’entrée en matière n’a pas été bonne avec la défaite des Lions indomptables du Cameroun. Il aura fallu Les Eléphants de Côte d’Ivoire pour raviver la flamme de l’espoir chez les Africains, en battant le Japon. Un exploit qui amène tout un continent à rêver.

 

Il y a de sérieuses menaces sur la gloire du football africain

 

Mais voilà qu’un nouveau coup de frein vient semer le doute dans les esprits comme si on ne pouvait avoir confiance en ces équipes d’Afrique. Les deux équipes qui ont suivi n’ont pas mieux fait, en l’occurrence les Super Eagles du Nigeria, champions d’Afrique en titre, qui n’ont pas confirmé le statut de grand champion du continent africain. Ils se sont fait accrocher par l’Iran par le score de zéro but partout. Alors qu’ils avaient une belle occasion d’afficher leur statut d’outsiders dans ce mondial face à une modeste formation iranienne, ils ont préféré assurer un service minimum qui leur fait griller une belle carte parce que ces Nigérians devront être davantage convaincants pour la suite. Toutefois, ce résultat peut être mis aussi sur le compte de l’environnement sociopolitique qui prévaut en ce moment au Nigeria, avec les différentes menaces de la secte islamiste Boko Haram qui promet que chaque but marqué équivaudrait à 100 cadavres.

L’autre équipe africaine de la soirée du 16 juin a tout simplement déçu. En effet, les Black stars du Ghana ont réussi à compromettre leurs chances de franchir le cap du premier tour en entamant ce mondial de la plus mauvaise des manières et pourtant, le souvenir du parcours qu’ils ont réalisé sur le sol sud-africain en 2010, reste encore vivace sur le continent. Ils réduisent ainsi leurs chances et celles du continent en embarquant très mal dans ce mondial. C’est dire s’il y a de sérieuses menaces sur la gloire du football africain au Brésil, même si la Côte d’Ivoire pourrait être la seule lueur d’espoir et là encore, il faudra attendre de voir.

 

L’Afrique a intérêt à davantage mouiller le maillot

 

Le Nigeria, le Ghana et les Africains ont sous-estimé leurs adversaires, oubliant que le football n’est pas une science exacte. Il y a de quoi être gagné par la déception parce qu’on voit mal le Ghana venir à bout de l’Allemagne et le Nigeria dominer l’Argentine lors de leurs prochaines sorties. A moins d’un miracle.

Dans ces conditions, l’espoir est mince de voir les équipes africaines franchir les matches de poule. Cela dit, rien n’est encore joué car, par orgueil, les cinq représentants du continent pourraient redonner espoir aux Africains qui veulent exploser de joie. Car si ces équipes sont parvenues à ce rendez-vous de la fête du football mondial, c’est qu’elles ont du mérite. En Afrique, ce qui fait souvent défaut, c’est le manque d’union sacrée autour des équipes nationales comme ce fut le cas avec la famille du football camerounais, secouée par la fameuse question des primes qui est régulièrement à l’ordre du jour. De fait, Samuel Eto’o et ses camarades n’ont pas hésité un seul instant à brandir la menace de ne pas se rendre au Brésil tant qu’ils n’auront pas vu la couleur de l’argent frais. Des situations pareilles favorisent un manque de sérénité et fragilisent un groupe. Mais au regard des statistiques, l’Afrique peut toujours nourrir l’espoir. En effet, depuis 1986, l’Afrique a toujours placé une équipe au deuxième tour. Ce fut le cas pour le Maroc (1986), le Cameroun (1990), le Nigeria (1994 et 1998), le Sénégal (2002), le Ghana (2006 et 2010). Mieux, le Cameroun, le Sénégal et le Ghana ont atteint les quarts de finale. Malgré les résultats des premières rencontres, faut-il croire que l’Afrique fera mieux cette fois-ci ? En tout cas, elle a intérêt à davantage mouiller le maillot si elle veut donner raison à tous ceux qui militent et travaillent activement à une revue à la hausse du nombre d’équipes africaines participant à la fête internationale du ballon rond.

 

Antoine BATTIONO     


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