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MORT DE QUATRE CASQUES BLEUS IVOIRIENS AU MALI: Les mines, premiers ennemis des soldats au Sahel


Les mines sont en passe de devenir, si ce n’est déjà le cas, les premiers ennemis des soldats opérant au Sahel. C’est du moins ce qu’on est tenté de dire au regard du décompte macabre qui se poursuit. Que ce soit Barkhane, la MINUSMA, le G5 SAHEL, les forces armées nationales maliennes, burkinabè et nigériennes, les mines n’épargnent personne. Pas plus tard que le mercredi dernier, trois Casques bleus ivoiriens ont été tués après que leur véhicule a sauté sur une mine sur l’axe  Tombouctou-Douentza. Un  bilan qui s’est alourdi avec le décès, hier, d’un quatrième soldat ivoirien des suites de ses blessures. C’est dire s’il y a péril en la demeure.

La situation est d’autant plus inquiétante que ces mines, le plus souvent improvisées, sont en passe de devenir l’arme privilégiée des forces du mal. Et cela ne saurait étonner personne puisqu’elles permettent de faire d’énormes dégâts matériels et humains avec très peu de moyens et de risques. Toujours est-il qu’elles semblent constituer l’ultime recours des terroristes qui écument le Sahel. C’est dire s’il urge pour nos armées y compris celles de nos partenaires, notamment la France qui paie un lourd tribut à cette interminable guerre au Sahel, de trouver la parade à ces engins explosifs improvisés si l’on ne veut pas que tout le Sahel soit miné. C’est d’autant plus nécessaire que les civils ne sont pas à l’abri de ces engins de la mort.

De Djibo au Burkina à Konna au Mali, en passant par Diffa au Niger, ces mines, et c’est peu de le dire, ont fauché de nombreuses vies. Et à ce rythme, il  faut craindre que la mobilité des populations du Sahel qui était déjà réduite du fait de l’insécurité, ne le soit davantage. Tout porte à croire que c’est l’objectif que recherchent ces ingénieurs du mal en posant à tout-va ces mines sur les axes routiers. Au-delà de l’isolement que cette situation pourrait créer pour les populations de certaines localités, c’est toute l’économie du Sahel qui risque d’en pâtir.

Dans cette lâche guerre imposée aux pays du Sahel, seules la solidarité et la mutualisation des moyens pourraient constituer des solutions durables

Il est évident que si les populations et ceux qui sont missionnés pour les sécuriser ne peuvent plus se déplacer d’une localité à une autre, l’économie s’en retrouvera asphyxiée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les routes du Sahel ne sont plus sûres.

Cela dit, si les poseurs de mines parviennent à leurs fins, c’est qu’ils bénéficient de complicités au sein des populations. Et tant que ces complicités ne seront pas anéantis, les mines continueront de tuer. C’est aussi, pourrait-on dire, la preuve que malgré les coups qu’ils ont subis, les groupes terroristes sont toujours capables de faire mal. Et cela devrait pousser les populations du Sahel à revoir leur copie en termes de collaboration avec leurs armées.

En attendant que soit trouvé un antidote à ces mines qui endeuillent régulièrement nos armées, l’on ne peut que dire yako à la Côte d’Ivoire. C’est vrai que ces quatre soldats tombés sur le champ d’honneur, constituent les plus lourdes pertes que l’armée ivoirienne a enregistrées depuis son déploiement au Mali en 2013. Elle paie ainsi pour son engagement à lutter contre le terrorisme au Sahel. Mais cela ne devrait, outre mesure, émousser sa détermination à poursuivre le combat aux côtés des autres forces alliées. Car, il faut bien comprendre que dans cette lâche guerre que les ennemis de la paix ont imposée aux pays du Sahel, seules la solidarité et la mutualisation des moyens pourraient constituer des solutions durables.

Dabadi ZOUMBARA   

 

 

 

 

 

 


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