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Municipales partielles : risques d’affrontements à Soubakaniédougou


Risque d’affrontements entre militants du CDP et ceux de l’UPC à Soubakaniédougou

Le corps électoral de la commune rurale de Soubakaniédougou, une commune rurale de la Comoé située à 45 kilomètres de Banfora, a été convoqué le 23 février 2013. Si jusqu’à la mi-journée, moment où nous quittions la ville, les choses se passaient normalement, il faut dire que la veille, on a craint des affrontements entre jeunes des différents partis et formations politiques en lice.

C’est sous surveillance policière et militaire que les habitants de Soubakaniédougou ont voté le 23 février 2014 pour le compte de la reprise des municipales partielles. Comme si les services de sécurité prévoyaient des risques qui pourraient survenir, la gendarmerie et la police y ont dépêché des équipes pour parer à toute éventualité. Malgré cette présence de la sécurité, des militants de l’UPC et du CDP ont failli s’affronter. Selon le candidat UPC à la mairie, Bamassi Soulama, cela est dû au comportement du parti majoritaire, comportement qui n’est d’ailleurs pas surprenant à ses yeux. «Ils ont envoyé des sous, des denrées alimentaires tels du sel et des pâtes. Cela n’a pas été du goût de mes candidats et c’est ce qui a failli provoquer la bagarre. Nous sommes allés donc déclarer cela à la police », a-t-il affirmé. Pour lui, ce geste est un manque de respect vis-à-vis des citoyens. Mais, pour l’ex-SG de la section CDP, Moustapha Ouattara, le CDP n’a jamais acheté la conscience de qui que ce soit. Selon lui, c’est le responsable de la sous-section CDP de Soubakaniédougou qui a bien voulu offrir du sel à sa sœur qui est mariée à un de leur militant dans un village. Le sac est arrivé dans la matinée et un candidat de l’UPC du village est allé se saisir du sac en l’absence du mari et l’a amené à la police. Informé dans la nuit, Moustapha Ouattara a dit avoir joint le commissaire de police au téléphone et celui-ci lui a fait savoir que c’est le bénéficiaire du sac lui-même qui a amené ledit sac à la police au motif qu’il n’en voulait pas. « Ce qui nous a paru bizarre et nous avons fait venir notre militant qui a démenti ce que le commissaire venait de nous dire. Donc, c’est bel et bien un militant de l’UPC qui a ramené le sel à la police », a-t-il ajouté. Selon l’ex-SG de la section CDP, donner du sel à un militant n’est pas interdit en politique, quand bien même la campagne est finie et ce n’est pas un achat de conscience.

29 sièges de conseillers à pourvoir

« Dans tous les cas, c’est dans les urnes que se jouent les élections et d’ici ce soir, nous verrons les résultats. Nous tenons à dire notre attachement à des élections paisibles », a-t-il déclaré.
Hormis cet incident, le scrutin s’est déroulé normalement à en croire le président de la CECI de Soubakaniédougou, Masséké Fayama. Selon lui, 14 villages sont concernés par le vote avec en tout 25 bureaux de vote pour 7 400 électeurs. C’est dans le bureau de Bougama où nous avons trouvé le président de la CECI que le candidat de l’UPC à la mairie, Bamassi Soulama, a accompli son devoir civique. C’est d’ailleurs lui qui présidait l’exécutif communal qui a été dissous en Conseil des ministres. A l’entendre, c’est tout confiant qu’il a voté car, pour ces élections, il s’agissait plus d’une affaire d’homme que de parti politique. «Même si des conseillers CDP m’avaient accordé leur confiance en décembre 2012, je pense que cette reprise permettra à la population de me confier à nouveau les clefs de la commune et cette fois sans alliance avec une autre formation politique ». L’ex-maire, Désiré Bakoi Soumala, quant à lui, a voté à l’école Centre de Soubakaniédougou sise à quelques pas de son domicile. Il est arrivé, accompagné du député Léonce Koné, du nouveau SG de la section CDP, Abou Ouattara, de Moustapha Ouattara et de son épouse. Lui également s’est dit confiant car, a-t-il dit, l’UPC lui avait volé sa victoire en décembre 2012 en corrompant ses conseillers. « C’est pourquoi nous avions bloqué le Conseil et provoqué sa dissolution. Cette fois, nous avons mis les garde-fous nécessaires pour qu’un scénario pareil ne se produise plus ,» poursuit-il.
Le constat général qui se dégage est que les électeurs sont sortis très tôt car le 23 février était également jour de marché. Déjà, à 6h et quart, on comptait plus de 80 électeurs dans les rangs de chacun des deux bureaux de vote de Bougama. Vers 7h 50mn, à l’école Centre, le rang était si long que des électeurs étaient obligés de s’asseoir le long de l’estrade ; chacun attendant patiemment son tour. Aux environs de 10h et demie, les bureaux de vote de Gnamiandougou et de Télédougou, situés respectivement à 5 km et 9 km du centre de Soubakaniédougou, avaient déjà enregistré plus de 100 votants, selon leurs présidents. A Soubakaniédougou, commune de plus 30 000 âmes, ce sont le CDP, l’UPC et le RDB qui étaient à la conquête des 29 sièges de conseillers.

Mamoudou TRAORE

Légende

1 – Soulama Bamassi, candidat de l’UPC à la mairie, ici en train d’accomplir son devoir civique, a dit ne plus avoir besoin d’alliance pour accéder à la marie (Ph. M. Traoré)

2 – Bakoi Désiré Soulama, en casquette et accompagné de Léonce Koné (en boubou), entend reprendre la mairie à la faveur de ces élections (Ph. M. Traoré)

3 – Moustapha Ouattara : « En politique, il n’est pas interdit de faire des dons » (Ph. M. Traoré)

4 – Les électeurs se sont mobilisés matinalement pour accomplir leur devoir citoyen (Ph. M. Traoré)


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