HomeA la uneNATHANAËL OUEDRAOGO, SECRETAIRE NATIONAL CHARGE DES QUESTIONS ELECTORALES DE L’UPC, A PROPOS DE LA GESTION DE LA MAIRIE CENTRALE : « Le maire ne s’occupe que de lui-même et fait ce qu’il veut »

NATHANAËL OUEDRAOGO, SECRETAIRE NATIONAL CHARGE DES QUESTIONS ELECTORALES DE L’UPC, A PROPOS DE LA GESTION DE LA MAIRIE CENTRALE : « Le maire ne s’occupe que de lui-même et fait ce qu’il veut »


Les membres du groupe municipal Union pour le progrès et le changement (UPC) de la commune de Ouagadougou étaient face à la presse dans la matinée du 21 mars 2017, dans la capitale burkinabè. Ils  dénoncent des « incohérences » dans la gestion actuelle de la mairie centrale par son premier responsable, Armand Béouindé.

 

Les élus municipaux de l’UPC de la commune de Ouagadougou  déplorent  la gestion actuelle de la mairie.  Face à la presse le 21 mars dernier, ils ont  dénoncé ce qu’ils ont qualifié de « limitation » du champ d’action du conseiller d’arrondissement  qui, face à la loi portant attributions des  collectivités territoriales, n’est pas capable de  transmettre les préoccupations des populations de son secteur. « Nous constatons la léthargie dans certains arrondissements. C’est le calme plat et laxiste dans les mairies d’arrondissements où en 9 mois d’exercice, les maires du MPP ne savent que faire de leur mandat, vu qu’aucun programme d’activités n’a été pensé jusque-là», constate le président du groupe municipal UPC, Jean Léonard Bouda. Ce qui n’est pas le cas, selon lui, dans les arrondissements gérés par l’UPC et ses alliés, en l’occurrence les arrondissements  3, 5, 6, 7 et 11 où l’opinion publique peut « faire la différence entre les actions et les propos ». Pour lui, cela serait lié au fait que les pouvoirs des collectivités territoriales sont concentrés entre les mains du maire central. Il en veut pour preuve,  le budget  de 56 millions de F CFA alloué aux différents arrondissements pour leur fonctionnement qui, malheureusement, est géré par le maire central. « Le maire central gère tout l’investissement à réaliser à Ouagadougou et les maires d’arrondissements se contentent de signer des actes d’état civil (…). C’est le maire central qui décide, avec son personnel technique, du sort de la ville. Ni les conseillers, ni les maires d’arrondissements ne sont impliqués dans l’élaboration du budget, encore moins dans l’élaboration du plan de développement de la ville qui sera confié à des compétences privées », a-t-il souligné.   Si cela relève des prérogatives du maire conformément à la  loi portant collectivités territoriales, force est de constater, de l’avis du groupe municipal UPC,  que cette disposition empêche les maires d’arrondissements d’assurer pleinement leurs missions régaliennes. « Nous constatons que les maires d’arrondissements n’ont aucun pouvoir. Même pour s’acheter  un simple bic, il faut que ce soit ordonné. Vous êtes obligé d’en acheter en attendant de vous retrouver après à la mairie centrale pour être remboursé.  Donc, les maires d’arrondissements n’ont aucune capacité d’agir sur le terrain. Nous, nous dénonçons ce fait », a-t-il soutenu.

 

Il y a des incohérences dans la gestion du budget de la commune, selon l’UPC

 

 Dans la même veine, le Secrétaire national chargé des questions électorales  de l’UPC, Nathanaël Ouédraogo,  a relevé que c’est un an de perdu pour la commune de Ouagadougou car, a-t-il constaté, rien ne bouge. « Je vous prends un exemple. Je suis 3e adjoint à la mairie centrale. Jusqu’au jour où je vous parle, je n’ai pas une imprimante pour imprimer quoi que ce soit, après 9 mois de fonction. Ce n’est pas que je n’ai pas manqué d’en demander (…). J’ai été obligé d’acheter une imprimante pour mon bureau.  Je ne parle plus de voiture ou de chauffeur car rien que la dernière fois, j’ai été interpellé par le président d’une institution tout simplement parce que la 4e adjointe au maire qui était à la Journée de la femme et qui a pris la parole au nom de la mairie de Ouagadougou lors de cette fête,  s’est retrouvée, à la fin,  à chercher un taxi au bord de la route. Est-ce que  vous trouvez cela normal ? Cela veut dire  que le maire ne s’occupe que de lui-même et fait ce qu’il veut (…). Cela montre qu’il y a des difficultés de gestion évidente de la mairie. Mais lorsqu’il s’agit de faire la fête, on trouve de l’argent. Il y a des centaines de millions de F CFA qui ont été trouvés pour les feux d’artifices, pour faire venir des chanteurs ivoiriens  pour danser le Zoblazo alors qu’à l’intérieur, on n’est pas  capable de faire une opération similaire pour que nous ayons des matériels adéquats, des véhicules », a-t-il laissé entendre. Face à cette situation, le groupe municipal UPC se contente d’utiliser la dénonciation et la critique, seules armes légales à sa disposition, selon le président dudit groupe, Jean Léonard Bouda. Néanmoins, il  nourrit l’espoir que les législateurs procèderont à la relecture de la loi portant attributions des collectivités locales  afin de  donner plus d’autonomisation à la base. Pour Jean Léonard Bouda, c’est ainsi que les conseillers d’arrondissements  pourront pleinement  jouer leur  partition dans le développement local.  « Le développement local doit commencer à partir de la base et  non à partir du cabinet et des organes techniques du maire central (…). Pour le développement local, nous ne pouvons pas continuer à prendre des décisions qui viennent de là-haut, sans aucune consultation ou concertation avec la base. Nous avons quitté la période de la servitude et actuellement, nous devons prendre en compte les aspirations des populations », foi de M. Bouda. Outre cela,  le groupe municipal UPC a relevé des « incohérences » dans le budget 2017 de la commune de Ouagadougou fixé à hauteur de 25 915 677 413  F CFA.  Pour Jean Léonard Bouda et ses camarades, accorder 1 343 686 700 F CFA, soit 5,14%  du budget de 25 915 677 413 F CFA aux études de projets est « inopportun », en ce sens  qu’il existe une  direction des études, des statistiques et de la planification. Décortiquant le budget dans son ensemble, ils trouvent  que  consacrer « seulement » 167 168 860 de F CFA, soit 0,6%  dudit budget à la jeunesse et à l’emploi et 178 620 500 F CFA à la communication, témoignent d’une « offense à la jeunesse de Ouagadougou et d’un mépris aux sacrifices que celle-ci a consentis lors de l’insurrection d’octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015 ». Il en est de même du  décaissement de 76 350 000 F CFA, soit 0,3% du budget alloué aux  œuvres sociales qu’ils trouvent dérisoire. Car, pour eux, cela revient à demander aux personnes vulnérables de quitter la ville de Ouagadougou sous la gouvernance du MPP.

 

Mamouda TANKOANO

 

 


Comments
  • Sacré MPP! 5% du budget pour des études, moins d’1% pour la jeunesse et l’emploi, moins d’1% pour le social! Osons le changement que vous prônez tant! Allons au développement et non à la politique politicienne! Vous devez vous expliquer sur ces récriminations, car nous voulons savoir sur ce que vous faite de la gestion de notre cité.

    22 mars 2017
  • D’abord, nous n’avons aucune « couleur politique » affichée, même si nous nourrissons des sentiments d’obédience progressistes et de gauche qui datent depuis les années 80. Mais, nous apprécions de manière indépendante la sortie publique du groupe de l’UPC parce les affaires publiques de la citée nous concernent tous en tant que citoyens sans distinction; et si ces « dénonciations » peuvent permettre au Conseil Municipal de la Ville de Ouagadougou de se ressaisir à temps afin de mieux repartir de bon pieds dans l’intérêt des administrés. Force est de reconnaitre par exemple qu’en une année pendant la Transition, la « Délégation Spéciale » a réalisé quelques travaux formidables et visibles ; cet élan devrait continuer avec les contributions de tous les conseillers pour le bien être des Ouagavillois. Nous voudrions sans langue de bois interpeler le Maire Central de Ouaga Béouindé Armand afin qu’il se départisse du « sectarisme politique » et travail en bonne intelligence avec toutes les compétences de son conseil municipal, car le plus important étant de pouvoir relever des défis socio-économiques et environnementaux de la ville. Par ailleurs, l’actuel Ministre d’Etat Simon Compaoré peut lui (Béouindé) être une source référence, d’inspiration et de conseils avisés et surtout ne pas chercher à réfuter absolument des griefs des conseillers dénonciateurs. Car, ce qu’ils dénoncent ici nous semble globalement pertinent et réels. En outre, le travail d’un Conseil Municipal comme celui de Ouagadougou où il faut mettre en œuvre des politiques publiques hardies et concrètes, ne sied pas outre mesure à des « novices » en la matière et requièrent des compétences éprouvées en management public qui sont loin de celles de la gestion d’une entreprise ou d’une société privée. Courage et Salut !

    22 mars 2017

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