NOMINATION DE NOUVEAUX CHEFS MILITAIRES PAR LE PRESIDENT DU FASO
Suite à l’attaque d’Inata qui avait coûté la vie à 53 gendarmes et dont l’onde de choc avait touché même les hameaux les plus reculés du Burkina Faso, le Chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, avait pris l’engagement d’opérer des changements au sein des Forces armées nationales et de rendre active et effective, la présence des chefs militaires sur le théâtre des opérations aux côtés de la troupe. L’objectif, on l’imagine bien, est d’éviter le retour de pareilles horreurs et surtout de mettre fin aux orgies sanglantes de l’hydre terroriste. D’aucuns avaient pris cette annonce comme une promesse politicienne destinée juste à faire baisser la fièvre sociale qui était montée d’un cran. Mais cette fois-ci, étant dos au mur, le Président du Faso, se revêtant de son treillis de chef suprême des armées et de chef de guerre, a joint l’acte à la parole. En effet, il a procédé à d’importants réaménagements dans la chaîne du commandement opérationnel au sein de la Grande muette nationale. Non seulement il a promu à des postes de responsabilités, de jeunes officiers, mais aussi il a renvoyé à la vie civile, de nombreux gradés dont l’on imagine que la présence pourrait gêner l’action des jeunes loups qui n’attendaient que l’occasion pour se faire un nom de guerre. Et comme pour donner un autre signe des temps, Roch Marc Christian Kaboré a rejeté les conclusions du rapport d’enquête commandité suite au drame d’Inata, au motif qu’elles ne permettent pas de situer les responsabilités et donc de sanctionner comme il l’avait promis, les brebis galeuses tapies dans les couloirs du commandement militaire.
Il appartient aux nouveaux chefs militaires d’aller au charbon
Il faut d’ailleurs saluer, au passage, cette fermeté du Chef de l’Etat qui rompt avec l’image du grand débonnaire qu’il laisse dans l’esprit des Burkinabè et qui, sans nul doute, permettra de mettre à nu les manœuvres de ceux qui, commis à l’enquête, tentent probablement de couvrir des frères d’armes indélicats. Sans nul doute que cela lui vaudra un capital de sympathie auprès de nombreux Burkinabè qui supportaient difficilement de voir de hauts gradés rouler carrosse pendant que les jeunes se battent au front. Cela dit, tout le mal que l’on puisse souhaiter au président Roch Marc Christian Kaboré, est que ces mutations au sein des Forces armées nationales, impactent très positivement la lutte contre l’insécurité. Autrement, ces nominations seraient considérées comme un jeu de chaises musicales destiné à divertir l’Opposition burkinabè qui, regroupée autour du CFOP, avait lancé un ultimatum au Chef de l’Etat pour poser des actions concrètes allant dans le sens de l’amélioration de la situation sécuritaire nationale. Pire, elles pourraient être prises pour des récompenses entre amis dans une gouvernance critiquée de faire la part belle aux réseaux de parents et d’amis. Cela dit, gageons que l’homme a pris la mesure réelle du danger, cette fois-ci, et qu’il a bien compris que sa survie politique est liée aux résultats sur le front de la lutte contre l’insécurité. En attendant donc d’avoir dans les jours à venir les nouvelles du front, l’on peut se permettre de dire que Roch Marc Christian Kaboré a joué sa partition. Car, comme on le dit, la plus belle femme du monde ne peut offrir que ce qu’elle a. Il appartient donc aux nouveaux chefs militaires d’aller au charbon. Il appartient aussi aux Burkinabè de faire bloc autour de nos Forces de défense et de sécurité en se montrant plus coopératifs en termes de renseignement, mais aussi en se démarquant de toute collusion d’intérêts avec les forces du mal.
Sidzabda