HomeA la uneNOUVEAU GOUVERNEMENT AU BURKINA FASO  

NOUVEAU GOUVERNEMENT AU BURKINA FASO  


Suite à sa promesse de former un gouvernement resserré, au lendemain de la boucherie d’Inata qui a coûté la vie à 53 gendarmes, le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a remanié de fond en comble  l’Exécutif burkinabè. L’effectif du gouvernement est passé de 34  à 25 membres ; une réduction qui n’a été possible  que grâce à des fusions ou des suppressions de départements ministériels. Fidèle à cette autre promesse de faire une opération mains propres, le Chef de l’Etat a débarqué de son navire qui menaçait d’échouer sur un banc de sable, de nombreux ministres dont les noms étaient régulièrement mêlés à des scandales. Et pour remettre à flot son navire, le premier des Burkinabè, a misé sur une équipe de technocrates avec à sa tête Lassina Zerbo dont le curriculum vitae ne permet point de douter de ses aptitudes à répondre au profil de l’emploi. Même si d’aucuns craignent que ce gouvernement composé de la fine fleur de l’élite intellectuelle du Burkina n’ait pas d’assise sociale suffisante, l’on ne peut que saluer ce casting qui traduit le réveil tant attendu de l’enfant de Tuiré dans le Ganzourgou qui, pour reprendre les termes de l’ex-ministre de la Culture, Tahirou Barry, ressemblait à un « géant endormi au milieu des flammes ». Il est manifeste, à travers ce gouvernement, que le Chef de l’Etat a pris la mesure réelle du danger et veut des résultats sur le front de la lutte contre l’insécurité qui pourrit son passage à la tête du pays. Mais aussi forte qu’est la détermination de Roch Marc Christian Kaboré et quelles que soient les qualités intellectuelles des membres de son gouvernement, c’est aux résultats que l’on reconnaitra la justesse de son choix. « C’est au pied du mur, dit le proverbe, que l’on reconnait le bon maçon ».

 

 

Tout le mal que l’on puisse souhaiter à ce nouveau gouvernement, est de réussir sa difficile mission de ramener la paix au Burkina

 

 

Mais si l’on peut donc saluer les signaux globalement positifs envoyés par le Président du Faso, il y a tout de même dans le détail, des motifs d’inquiétude. Et malheureusement, « le diable  se trouve dans le détail » très souvent. Des ministres à la renommée sulfureuse ont été maintenus à leurs postes, contrairement à l’orientation annoncée par le Chef de l’Etat lui-même. Et cela met un grain de doute sur la volonté et la capacité du président du Faso de se secouer et de secouer fortement le cocotier pour atteindre les résultats escomptés. Il est, en tout cas, évident que son appel aux populations à contribuer à l’effort de guerre, ne peut trouver d’écho favorable si les mêmes populations ne sont pas rassurées par la bonne moralité de leurs gouvernants. Il faut même  craindre que le maintien de ces brebis galeuses à leurs postes de responsabilités, ne vienne renforcer le sentiment d’impunité qui s’est développé  dans  l’imaginaire collectif des Burkinabè, et par conséquent, contribuer à alimenter les rancœurs qui désintègrent lentement mais sûrement le tissu de la cohésion sociale au Burkina Faso.  Cela dit, tout le mal que l’on puisse souhaiter à ce nouveau gouvernement, est de réussir sa difficile mission de ramener la paix au Burkina Faso et donner de nouvelles raisons d’espérer à des populations au sein desquelles la chose la plus partagée est la psychose.

 

Sidzabda


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