HomeA la uneNOUVEL ASSASSINAT AU BURUNDI : Qui arrêtera cette mécanique de la mort ?

NOUVEL ASSASSINAT AU BURUNDI : Qui arrêtera cette mécanique de la mort ?


La malédiction du cycle d’assassinats qui s’est installée sur les hauteurs des collines burundaises depuis le passage au forceps de Pierre Nkurunziza à la présidentielle,  a fait, ce week-end, une nouvelle victime. Pontien Barutwanayo, administrateur de la Commune d’Isale, a été abattu dans la soirée du 22 août par des hommes non identifiés, alors qu’il prenait un verre avec des amis  en plein cœur de sa localité. L’édile de la ville était le représentant local du parti de  Agathon Rwasa, cette figure de proue de l’opposition qui, contre toute attente, avait fait fausse route à ses compagnons de lutte pour installer ses pénates à l’Assemblée où il occupe depuis lors le poste de la vice-présidence.

Cet assassinat, en plus du fait qu’il vient affoler le compteur de la violence politique en cours au Burundi, décuple les inquiétudes sur la sécurité au Burundi rural où, certainement à l’abri des regards des médias et de la communauté internationale, on tue dans le silence. Et vu le niveau atteint par la crise, rien n’exclut aujourd’hui l’hypothèse de charniers comme on en a vu ailleurs dans les crises post-électorales.

En attendant que les hypothétiques conclusions de l’enquête ouverte viennent démasquer les commanditaires et  les exécutants de cet énième assassinat, la responsabilité de ce crime incombe d’abord à Agathon Rwasa. Le meurtre de son militant, en effet, peut être perçu comme la rançon de sa trahison. Car, en ralliant avec armes et bagages le camp de Nkurunziza, il s’est mis avec ses militants dans le viseur des adversaires du régime. Et là, la leçon qu’il faut en tirer est qu’on ne trahit pas impunément la lutte d’un peuple qui a payé le prix du sang, sur l’autel de ses aspirations.

Le regard est tourné vers la communauté internationale

Mais le véritable responsable de cet assassinat, c’est Nkurunziza qui a libéré les forces du mal qui se sont emparées de l’âme du Burundi et que personne ne semble contrôler aujourd’hui. Pour étancher son inextinguible soif du pouvoir, il a fait entrer le diable, à qui il a vendu son âme, dans la maison, instituant cet état de terreur qui, localisé d’abord à Bujumbura, a fini par atteindre les campagnes. Cette situation ressemble au scénario ivoirien où Laurent Gbagbo avait été très mal inspiré en déclarant ceci : « 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, moi j’avance ». La question aujourd’hui est de savoir qui arrêtera cette mécanique de la mort qui s’est installée au Burundi, comme mode de règlement des différends politiques après l’échec du débat politique traditionnel.

Le regard est tout naturellement tourné vers la communauté internationale qui, blasée par cette crise burundaise, fait preuve d’une apathie et d’un attentisme qui ressemblent fort à de la non-assistance à peuple en danger. Elle doit sortir de cette léthargie et aller au-delà de son simple appel à la reprise du dialogue qui ne peut d’ailleurs être la clé de cette crise burundaise, face à un dictateur qui n’entend que l’argument de la force. Elle doit trouver les moyens d’envoyer dans les geôles de la Cour pénale internationale (CPI), cet ogre qui se repaît du sang de ses propres concitoyens. Et puis, comme nous sommes dans un continent qui regorge de croyants, nous pouvons dire qu’il y a au-dessus de la communauté internationale, le Dieu Tout-Puissant qui, dans ses actes dont lui seul a le pouvoir, peut décharger le peuple burundais de son fardeau.

SAHO


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