NOUVELLE EQUIPE DIRIGEANTE DE LA CENI : Newton Ahmed Barry attendu au pied du mur

Depuis le lundi 25 juillet dernier, la nouvelle équipe dirigeante de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est connue. Elle est pilotée par le journaliste Newton Ahmed Barry qui, si j’en crois mes sources d’informations, a été élu à l’unanimité par ses pairs. Ce qui est une bonne chose, d’autant que le consensus, en pareille situation, n’est pas toujours évident. C’est pourquoi je voudrais avant tout propos souhaiter bon vent à Newton Ahmed Barry et à son équipe. Je les encourage à garder l’esprit de collégialité dont ils ont fait montre dès l’entame de leur mission. C’est à ce prix qu’ils pourront réussir là où d’autres aussi ont réussi. Je le dis d’autant plus volontiers que l’opinion attend beaucoup de cette nouvelle équipe. Elle n’a pas droit à l’erreur. Elle doit se montrer à la hauteur de l’équipe sortante dont tout le monde s’accorde à reconnaître qu’elle a mouillé le maillot. Car, avec tout ce que le pays a connu, ce n’était pas évident d’organiser des élections libres, transparentes, apaisées et acceptées de tous. Et ce n’est pas tout. C’était la première fois que des résultats d’une élection ont été proclamés avec une rapidité surprenante, coupant court à tout soupçon de fraudes. Pour toutes ces raisons, je tiens à rendre un hommage appuyé à Me Barthélémy Kéré et à son équipe pour le travail abattu. Ils ont fait la fierté d’une nation et d’un peuple qui peut se vanter d’avoir montré la voie à suivre aux autres. C’est cela le patriotisme, car comme on le dit, avant de demander ce que ce pays a fait pour nous, il faut être capable de dire ce que soi-même, on a fait pour ce pays. En tout cas, Me Kéré et son équipe ont fait quelque chose d’extraordinaire pour le Burkina. Non seulement, ils lui ont évité une crise postélectorale, mais aussi ils ont fait du Burkina un modèle en termes d’organisation réussie des élections. Je souhaite donc que l’équipe entrante s’inspire de leur expérience.

 

L’assemblée du Syndicat national des fous du Burkina recommande un suivi régulier des activités de la nouvelle équipe dirigeante de la CENI

 

Il y va de son intérêt puisque, c’est peu de le dire, elle a aussi d’énormes défis à relever, notamment l’organisation de la présidentielle de 2020 qui se profile déjà à l’horizon. Et je crois que Newton Ahmed Barry est conscient de l’immensité de la tâche qui l’attend. Car, s’il réussit, et c’est tout le mal que je lui souhaite, c’est l’image de toute la communauté musulmane qu’il représente, qui s’en trouvera ennoblie. S’il échoue, c’est l’image encore de ladite communauté qui en prendra un sérieux coup. Ce qui ne serait pas élégant. C’est pourquoi je l’invite à cultiver davantage le sens de l’écoute. Il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès des sages quand il le faut. Cela permet souvent de corriger certaines erreurs. Car, il faut le dire, l’opinion ne fera pas de quartier à Newton Ahmed Barry, en cas de dérapages, et cela, d’autant plus que l’homme, en tant que journaliste, est connu pour ses analyses et critiques que d’aucuns trouvent parfois acerbes. C’est selon. Maintenant que l’occasion lui est aussi donnée de faire ses preuves, il doit savoir qu’il est attendu comme un maçon au pied du mur. En tout cas, moi, je l’aurai prévenu. Il n’a pas droit à l’erreur. A ce propos, j’ai pris part la dernière fois à l’assemblée du Syndicat national des fous du Burkina (SNFBF) dont je suis le secrétaire exécutif, qui recommande un suivi régulier et une évaluation périodique des activités de la nouvelle équipe dirigeante de la CENI. On pourrait l’appeler « cenimètre » ou « barrymètre », si l’on veut rester dans la logique du « présimètre » qui permet d’évaluer régulièrement les actions du président du Faso.

 

« Le Fou »