HomeNon classéNOUVELLES MESURES DU PRESIDENT DU FASO SUR LA SITUATION NATIONALE:Pourquoi ce silence de l’armée ?

NOUVELLES MESURES DU PRESIDENT DU FASO SUR LA SITUATION NATIONALE:Pourquoi ce silence de l’armée ?


J’ai suivi avec beaucoup d’intérêt les rebondissements de la nouvelle crise qui oppose le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et ses frères d’armes du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). J’ai suivi aussi, par deux fois successives, la sortie du président de la Transition, Michel Kafando, qui a reconnu ouvertement qu’il y avait péril en la demeure. Face à la complexité du problème, il avait décidé de mettre en place un Cadre de concertations de sages qui, à l’issue d’intenses travaux, lui ont remis leurs conclusions. J’imagine que c’est cela qui explique le léger remaniement ministériel qui a eu lieu le 19 juillet dernier. Entre autres solutions, Michel Kafando s’est adjugé les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité qui, selon toute vraisemblance, polarisaient beaucoup d’attention au sein même de l’armée. Et ce n’est pas tout. Car le président Kafando a limogé Auguste Denise Barry, précédemment ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, connu pour être proche du Premier ministre Zida. Autant de mesures qui ont été diversement appréciées par l’opinion publique nationale. Il y en a qui n’approuvent pas le départ du désormais ex-ministre, tandis que d’autres, notamment les partisans de l’ex-parti au pouvoir et alliés, jubilent. Quant à moi, je n’ai pas de parti pris. Mon souhait est que le processus de transition puisse aller à son terme sans couac, et que la date butoir du 11 octobre soit respectée. Car, je vous le dis en vérité, notre pays n’a pas intérêt à sombrer dans le chaos. Dans tout ce que nous faisons ou entreprenons, nous devons garder à l’esprit que rien ne vaut l’intérêt supérieur de la Nation. Car, comme le dit l’adage, nous passerons tous, mais le Burkina Faso demeurera. Cela dit, si les décisions prises par le chef de l’Etat peuvent permettre de décrisper l’atmosphère, je ne peux que m’en féliciter. Seulement, s’il y a quelque chose qui me chagrine, c’est bien le silence de l’armée, après la sortie de M’ba Michel. Est-elle satisfaite de ces nouvelles mesures ? Difficile d’y répondre puisqu’elle n’en pipe mot. Personne ne sait ce qu’elle en pense. La colère la ronge-t-elle depuis lors ?

J’en appelle à la responsabilité de l’armée

Certes, on me dira que l’on a affaire à la Grande muette qui, comme on le sait, n’aime pas s’offrir en spectacle. J’en conviens. Mais je fais aussi le constat que quand il s’agit de poser des revendications, la Grande muette devient plus bruyante que toute autre corporation. On l’a vue en 2011 et dans bien d’autres cas qui échappent à ma mémoire de fou. Pourquoi donc ce silence qui laisse perplexe tout le monde  ? Déjà, on se perdait en conjectures quant aux raisons de cette nouvelle crise qui affecte toute la vie de la Nation. Et cela, même   Michel Kafando ne nous a jamais dit ce qui constitue l’objet de la discorde entre Zida et ses frères d’armes. Peut- être cela participe-t-il du souci de ne pas envenimer les choses, me dira-t-on. Car, comme on le sait, ce n’est pas toute chose que l’on peut mettre sur la place publique, au risque d’exacerber les tensions. Et puis, rien ne dit qu’en communiquant sur cette crise militaire, certains Burkinabè, par leur comportement, ne vont pas compliquer davantage la tâche à la Transition. C’est en cela que l’on peut comprendre la décision du gouvernement de marcher sur des œufs. A ce propos, l’écrivain français Alfred de Musset que j’aimais lire beaucoup, avait raison de dire que parfois, « seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse ». M’ba Michel a donc sans doute pris une sage décision, et c’est tout à son honneur. J’en appelle donc à la responsabilité de l’armée qui doit arrêter de s’ingérer dans la gestion de la transition. Ce n’est pas son rôle. Sa place se trouve dans les casernes ou sur le front.

« Le Fou »


Comments
  • Messieurs du journal le pays, sans lire votre article, le titre me fait un peu chaud au coeur. L’armée c’est la grande muette, que voulez-vous qu’elle fasse ou dise? Qu’elle conteste une décision du chef de l’Etat qui est par ailleurs chef suprême des armées? Non, je crois que s’il n’y a pas de commentaire ou de critique à faire sur un sujet, ne forcez pas.
    Merci

    24 juillet 2015
    • Les intervenants qui se répètent pour dire que les militaires doivent être dans les camps, donc ils doivent le rappeler à zida car Barry est déjà au camp, ce Barry ne devrait pas être ministre. Merci

      25 juillet 2015
  • Monsieur le fou, je ne crois pas que vous aimiez vraiment lire mus set, sinon vous comprendrez que ce stoïcisme n’est pas l’apanage des romantiques, et murs et en était un, ce pourquoi il n’aurait pas pu écrire ces vers. Votre citation est plutôt de Alfred de Vigne dans son poème intitulé LA MORT DU LOUP. Ça me chagrine de voir que toute votre rédaction naît pas perçu ça. Pour un organe de presse de la renommée du vôtre, ce n’est vraiment pas fameux. Ça pourrait écorcher votre réputation. Respectueusement vôtre.

    25 juillet 2015
  • Merci Jean Paul Kientega pour la correction. Je dis souvent que les soi-disants journalistes nous prennent pour des “fous” comme Monsieur le fou. Oser dire dire qu’il aimait lire l’auteur , c’est plus que grave. Le journalisme, j’aime le dire, ce n’est pas de la divination, de la supposition, de l’amateurisme. c’est un métier noble.

    25 juillet 2015
    • Bien dit. C’est ainsi que vont à profusion la diffamation, la désinformation, l’intoxication dans nos médias qui manquent de professionnalisme.Heureusement qu’il se trouve des lecteurs avertis pour assurer la veille. Merci de leur rappeler leur obligation d’étique et de déontologie.

      26 juillet 2015

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