HomeA la uneOBSERVATION DES ELECTIONS AU CONGO BRAZZAVILLE : Avec ou sans l’UE, Sassou empoignera fièrement sa chose !  

OBSERVATION DES ELECTIONS AU CONGO BRAZZAVILLE : Avec ou sans l’UE, Sassou empoignera fièrement sa chose !  


A moins d’un mois de la présidentielle au Congo Brazzaville, l’Union européenne (UE) met en doute la qualité du scrutin. En effet, selon cette organisation, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’est pas indépendante car son président a été nommé par le chef de l’Etat, alors qu’il aurait dû faire l’objet d’un consensus entre les partis. L’UE estime également que la réforme de la loi électorale du 23 janvier ne permet pas d’assurer le « caractère démocratique, inclusif et transparent de la présidentielle ». Pour toutes ces raisons, elle n’enverra donc pas d’observateurs au Congo Brazzaville. Si l’objectif de l’UE c’est de mettre du sable dans le couscous du dictateur Denis Sassou Nguesso, eh bien, c’est raté. Car cette décision ne lui fait ni chaud ni froid. Avec ou sans observateur de l’UE, Sassou empoignera fièrement sa chose ! En vérité, Sassou n’en demandait pas mieux. Si l’UE avait suspendu sa coopération ou son aide financière au Congo, cela aurait eu plus de retentissement que son refus d’envoyer des observateurs à Brazza. En réalité, ce refus n’est que pain bénit pour Denis Sassou Nguesso. Les raisons avancées par l’UE pour justifier son refus frisent l’hypocrisie. Où était-elle quand Hollande apportait de l’eau au moulin du dictateur dans sa volonté d’assassiner la démocratie dans son pays? On a le sentiment que la communauté internationale a mis une croix sur la démocratie en Afrique centrale.

La politique à géométrie variable met à rude épreuve la crédibilité de l’UE

On caresse tellement les chefs d’Etat dans le sens du poil, dans cette partie de l’Afrique qu’aucun n’est finalement disposé à accepter l’alternance. Si fait qu’on se demande d’ailleurs s’il faut continuer à organiser des élections  dans les pays de dictature. On gaspille les maigres ressources pour organiser des élections qui ne changent rien. Les problèmes du Congo Brazza ne se résolvent pas par des observations électorales, et l’UE le sait bien. Si son intention était de renforcer la démocratie qui est très tragiquement prédatée au Congo, elle s’y serait prise autrement. Cette décision de l’UE n’est ni plus ni moins qu’un acte de contrition à l’adresse du peuple congolais qu’elle a offensé en cautionnant sinon en favorisant le projet de règne à vie de Sassou. Mais cette seule confession ne saurait suffire à expier son crime. Si l’UE veut dûment se donner bonne conscience, elle devra revoir sa copie en bandant plus les muscles face aux dictateurs qui bâillonnent leurs peuples. En outre, elle devra se montrer plus équitable, en termes de traitement, face aux dictateurs du continent. Car Nkurunziza n’est pas traité de la même manière que Denis Sassou Nguesso qui, non plus, n’est pas traité sur le même pied que son voisin Joseph Kabila. Cette politique à géométrie variable sur le continent met à rude épreuve la crédibilité de l’UE elle-même et des décisions qu’elle prend à l’encontre des dictateurs. En décidant de ne pas envoyer d’observateurs au Congo Brazza, qu’est-ce que l’UE apporte à ce pays en termes d’aide à l’enracinement de la démocratie au Congo ? Rien.

Dabadi ZOUMBARA


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