PASTEUR MAMADOU PHILIPPE KARAMBIRI, FONDATEUR DU CIE : « Si Pâques est négligée, ce sera grave pour les chrétiens »
Il est reconnu sur le plan national et international pour ses riches enseignements, prédications et missions. Lui, c’est le fondateur du Centre International d’Evangélisation, le pasteur Mamadou Philippe Karambiri. Dans cette interview qu’il nous a accordée le 27 mars dernier, ce fervent serviteur de Dieu nous parle de la célébration de la fête de Pâques. Lisez !
« Le pays » : Quel sens donnez-vous à la fête de Pâques ?
Pasteur Mamadou Karambiri : Pâques, c’est la plus grande célébration du monde chrétien. Comparativement à Noël où on annonce la naissance de Jésus, Pâques montre qui est Jésus. Il est venu mourir pour les péchés de l’humanité et surtout, Il est ressuscité. Une résurrection qui a fini par convaincre qu’effectivement, celui que certains religieux méprisaient, était le fils de Dieu. Pour dire donc que Pâques tient une place importante dans la vie chrétienne, comme elle tenait aussi une place importante dans la vie des Juifs au temps de Moïse. Car, il y a la Pâque juive et celle chrétienne. Celle chrétienne a pour racine la Pâque juive qui était le symbole de l’agneau pascal qui a été sacrifié par chaque famille israélite quand ils étaient esclaves en Egypte, symbole du sang versé. Donc, Pâques veut dire passer par-dessus sans détruire et sauver les gens. Et c’est ce que Moïse a fait dans Exode 12, et c’est ce que Jésus-Christ, le vrai agneau de Dieu, est aussi venu faire. C’est pourquoi on dit « Voici l’agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde ».
Quelle place occupe Pâques dans la pratique religieuse chrétienne ?
Pâques occupe la 1re place, parce que Noël est une entente des chrétiens pour célébrer la venue du sauveur à une date où était célébrée une fête païenne. A l’époque, en décidant de reconnaître que Jésus-Christ est venu sur la terre et par consentement, ils ont décidé de retenir la date du 25 décembre pour le faire. Mais pour ce qui concerne la célébration de Pâques, toutes les composantes du christianisme sont d’accord que Pâques est la fête principale et la célébration la plus importante du monde chrétien, mais sa place a été pendant longtemps mal comprise. Parce qu’à Pâques, dans le temps, il n’y avait pas de fête et les gens se disaient que c’est une fête liée à la mort sans voir même l’aspect résurrection qui aurait amené les chrétiens à crier « Hosanna » au fils de Dieu ressuscité d’entre les morts.
Quelles différences peut-on noter dans la célébration de Pâques au niveau des protestants, des catholiques, des orthodoxes, des coptes et autres courants chrétiens ?
Si vous prenez le monde évangélique, catholique, orthodoxe et copte, vous remarquerez que cette semaine est appelée « la semaine sainte ». C’est un moment où toutes les composantes du christianisme essaient de donner un aspect solennel. Actuellement, dans toutes les églises évangéliques, les chrétiens font, soit des séminaires ou des prières intenses, surtout le vendredi saint où la crucifixion a eu lieu. Tous les fidèles célèbrent d’une manière ou d’une autre cette période. Cela veut dire que c’est le point commun de toutes les dénominations chrétiennes ; c’est là où tout le monde se rassemble et est d’accord. Chacun reconnaît qu’effectivement, ce n’est pas à négliger car sans cela, notre vie chrétienne n’a pas de sens. Comme dit l’apôtre Paul dans son épitre aux Corinthiens, « si Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine »
Comment doit se passer la journée de Pâques d’un chrétien ?
Chacun doit, pendant cette semaine, comme nous le faisons dans notre Centre, initier des prières. D’ailleurs, d’autres aussi font le jeûne. On commence le séminaire de Pâques le vendredi saint, qui est un temps où nous rentrons en nous-mêmes, où nous réfléchissons sur ce que Dieu veut de nous. Quand Noël arrive, on sent l’aspect festif très intense, mais quand c’est Pâques, on sent un esprit de rassemblement et de réflexion. Par exemple, chez les catholiques, il y a le carême et les prières, et aussi chez les protestants, il y a le jeûne et les prières. C’est la même chose. Donc, vous voyez que Pâques est le point commun où chacun a une crainte de Dieu en disant qu’il doit respecter ce que Dieu a fait pour l’humanité.
On a l’impression que l’aspect festif prend le pas sur le côté religieux à Pâques. Qu’avez-vous à dire aux chrétiens sur ce sujet ?
C’est Noël qui avait l’aspect festif, mais ces dernières années, les gens ont dû penser qu’il fallait aussi célébrer la mort et la résurrection du Christ, et c’est vrai qu’on devrait même accorder une plus grande célébration à cette fête qui est la résurrection du Christ. Car, en réalité, cela concerne notre salut. Mais les Hommes aiment exagérer et quand ils commencent une chose, ils ne mettent aucune limite. Or, si on met trop l’accent sur l’aspect festif, on risque d’oublier complètement le sens de Pâques. Alors que si Pâques est négligée ou même enterrée, ce sera grave pour les chrétiens. Et ce sera une simple fête que tout le monde pourra célébrer, chose qui n’est pas une réalité.
Quelle est la particularité de cette célébration de la fête de Pâques cette année au niveau du Centre international d’évangélisation?
Nous avons mis l’accent, cette année au niveau de toutes nos églises, sur un séminaire de Pâques. Dans toutes nos églises tant au plan national qu’international, nous avons décidé d’avoir un temps où nous remettons Pâques à sa place, pour que les gens puissent avoir un temps de réflexion, d’enseignement sur le sens de Pâques, le sens de la croix, de l’agneau pascal, le sens de l’ensevelissement de Christ et de sa résurrection. Parce que si nous négligeons ces choses, cela va devenir une tradition que nous allons vivre régulièrement. Donc, cette année, nous avons mis l’accent particulièrement sur les enseignements de la pratique de la prière, du jeûne, pour que les chrétiens soient conscients du fait que c’est une célébration très importante. Pâques, dans l’ancien temps, était le moment où Pharaon voulait détruire le peuple de Dieu et il y avait des dangers partout. Et Pâques 2018, au niveau du monde chrétien burkinabè, tous les Burkinabè se sont rendus compte qu’il faut prier intensément pour le Burkina. C’est vrai que Christ est mort pour nos péchés, mais nous pouvons aussi remettre notre pays entre Ses mains en disant : « Seigneur, nous sommes dans une période d’insécurité où les gens se posent tant de questions ; nous demandons Ta miséricorde, Ton amour, Ta protection sur notre nation, afin que dans cette période, nous puissions célébrer avec joie et foi ce que tu as fait pour nous ». Il y a une coordination de certains évènements qui fait que Pâques 2018 est un moment très important pour les chrétiens de toutes dénominations au niveau du Burkina en particulier.
Comment se vit le « carême » au niveau de vos fidèles ?
Quand nous regardons le carême, il y a un certain nombre de points, notamment quelques nourritures qui ont été mises de côté. Le carême est une partie du jeûne chrétien qui demande à ce qu’on s’abstienne carrément de la nourriture et de l’eau. Dans l’ancien testament, le prophète Daniel qui a pratiqué le jeûne, mais pas celui d’abstinence totale, choisissait des nourritures pas agréables à sa bouche. C’était une manière pour lui de montrer qu’il est dans un temps de renoncement. Donc, à ce moment, on peut dire que le jeûne consiste à s’humilier devant Dieu et reconnaître que nous sommes des hommes et que nous demandons Son pardon.
Autre chose à ajouter ?
J’invite les chrétiens, toutes tendances confondues, de toutes dénomination, à revenir à l’essentiel, car si nous négligeons l’essentiel et que nous continuons à laisser les choses de façon traditionnelle, nous risquons de perdre toute la substance de la vie chrétienne. A cette Pâques 2018, je lance un appel à tous les chrétiens de tous bords, à considérer ce que Dieu a fait pour nous à travers Christ Jésus et qu’ils voient aussi que c’est un temps de bonne nouvelle pour eux et leur entourage. L’annonce de la mort et de la résurrection de Jésus témoigne que nous avons un Christ qui est vivant et nous pouvons le célébrer en criant « hosanna au fils de David !», « hosanna au fils de Dieu !» et en criant il est ressuscité d’entre les morts. C’est aussi une occasion de partage et de célébration avec l’entourage en se disant qu’il y a un Sauveur qui est venu, a donné sa vie et à cause de cela, nous pouvons être reçus par Dieu le Père. Donc, je souhaite une bonne fête à toutes et à tous, dans la résurrection !
Valérie TIANHOUN
Schan Djyt
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Les trois religions abrahamiques(judeo/chretienne/ arabo) ne sont pas faites pour les NOIRS, KAMITES, il est grand temps de quitter
cette horde de malfaiteurs.
La spiritualité KAMITE sied avec toi, elle n’est pas dogmatique.
Apprenez la MÂAT à vos semblables, elle est le CHEMIN de la reconstruction AFRICAINE, le peuple NOIR doit se (re)prendre en main.
31 mars 2018