HomeA la uneUNE PERIODE DE FORTES EAUX : Pourrions-nous éviter les pénuries d’eau cette année ?

UNE PERIODE DE FORTES EAUX : Pourrions-nous éviter les pénuries d’eau cette année ?


La plupart des retenues d’eau et des fleuves au Burkina Faso sont en crue présentement, mais dans six mois on constatera avec amertume  une grave crise d’eau en campagne et en ville et l’on constate ce phénomène depuis plusieurs décennies. Certains fleuves et barrages s’assèchent totalement. Quelle politique de l’eau  peut-on envisager pour quitter ce cercle vicieux de manque d’eau ?

A partir du mois d’août jusqu’en décembre généralement, il y a une abondance d’eau au Burkina Faso. Toutes les retenues d’eau sont en trop-plein et les débits des fleuves sont à leur niveau le plus élevé. Il y a réellement un plaisir à observer la nature en ce moment, car elle nous présente la vie en abondance sous toutes ses formes. Nous n’oublions pas l’autre facette de cette période avec ses pertes en vies humaines et les milliers de sans-abri dus aux inondations. Mais cela ne pourrait en aucun cas enlever à l’eau son caractère de source de vie. Le fleuve Nakambé a retenu notre attention. Situé à 60 km de Ouagadougou sur la route national n°3, il fait partie des trois plus grands fleuves du pays. Le 15 septembre 2016, alors que nous étions de passage, nous avons constaté que les eaux du fleuve en cette période sont à un niveau très élevé ainsi que son débit. Ce qui fait la fierté de quelques pêcheurs à canne en cette période.

Dans six mois tout au plus, ce paysage et ses fortes eaux à couper le souffle ne seront plus qu’un souvenir nostalgique : ces eaux disparaîtront comme par miracle et laisseront la place à un lit asséché ; la forêt galerie le long du fleuve présentera un triste visage avec des feux de brousse par moments dont on ignore les causes. Que pouvons-nous donc faire pour éviter le manque chronique d’eau au Burkina Faso ? Une réelle prise de conscience est nécessaire pour résoudre ce problème qui nous revient chaque année depuis plusieurs décennies. Les moyens et techniques de rétention de l’eau sont nécessaires. Nous attendons donc qu’un regard particulier soit posé sur la crise de l’eau pour le bonheur des populations des villes et des campagnes. Il appartient à tous les acteurs de s’impliquer davantage pour la résorption de cette crise. Notre situation de pays sahélien ne saurait être une excuse pour tranquilliser notre conscience quant au devoir de tout un chacun d’aider à résoudre le problème d’eau dans le pays. Certains pays l’ont réussi. Nous pouvons aussi y arriver ; il suffit de faire de l’eau la priorité des priorités.

Jonas SALOU

(Correspondant)


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