HomeA la unePLUIE DU 10 AOUT A BEREGADOUGOU ET KARFIGUELA : 35 ménages sinistrés et une dizaine de blessés

PLUIE DU 10 AOUT A BEREGADOUGOU ET KARFIGUELA : 35 ménages sinistrés et une dizaine de blessés


Karfiguela et Bérégadougou, deux localités de la Comoé situées respectivement à une dizaine et une quinzaine de kilomètres de Banfora, ont été envahies par les eaux le 10 août 2016. Cette inondation qui est consécutive à de fortes précipitations enregistrées le même jour dans la matinée, a plongé au total 35 ménages dans la précarité dont 34 à Bérégadougou. En plus des sans abri, le bilan provisoire fait état d’une dizaine de blessés dont des secouristes.

 

Trente quatre concessions totalement ou partiellement effondrées à Bérégadougou et 17 à Karfiguela dont une entièrement écroulée, tel est le bilan provisoire de l’inondation survenue le 10 août 2016 dans ces localités de la Comoé dont la première, qui abrite l’usine de la SN SOSUCO, se trouve à une quinzaine de kilomètres de Banfora sur l’axe qui mène à Bobo-Dioulasso, et la seconde à une dizaine de kilomètres en direction du site des Cascades. C’est Karfiguela qui a été le premier à sonner la détresse, peu de temps après midi. Le village était difficilement accessible. Aucun véhicule, fut-il un 4×4, encore moins les motos ne pouvaient aller au-delà des rizières qui séparent Karfiguela de Tengrela. Il fallait donc aux autorités, dont le gouverneur en tête, aux parents, amis et connaissances, qu’ils abandonnent leurs moyens de déplacement à environ 4 kilomètres et qu’ils poursuivent à pied pour rallier l’épicentre de Karfiguela non sans avoir

traversé plusieurs torrents. Les quantités d’eau en stagnation dans les champs de maïs que l’on rencontre avant le village, laissaient imaginer aisément l’ampleur des dégâts. Selon le chef de ce village, de mémoire d’homme, Karfiguela n’a jamais reçu autant d’eau. A l’entendre, une forte pluie s’est abattue la nuit précédente dans les environs du site des Cascades situé en amont du village. Et très tôt le matin de ce 10 août 2016, relate-t-il, « alors que nous recevions une pluie, nos parents dont les habitations sont situées non loin des chutes de la cascade nous informent qu’un grand courant d’eau qui dévale la colline, se dirige vers le village et qu’il serait prudent pour nous de quitter les maisons et trouver des endroits beaucoup plus sécurisés ». « C’est ce que nous avons fait en amenant femmes, enfants et certains objets de valeurs dont des provisions alimentaires sur une hauteur non loin du terrain de foot du village. De là, nous avons vu l’eau arriver et monter peu à peu jusqu’à atteindre nos concessions. Tout laissait croire qu’il s’agissait d’un cumul d’eau de pluie car nous n’avons jamais vu cela dans le village », raconte Moussa Tou qui précise que c’est impuissant devant l’action de l’eau que le village tout entier a assisté à l’effondrement de toutes les maisons qui composent la concession du jeune Yaya Sagnon qui y vit avec ses 7 frères et sœurs. En plus de celle-ci, bien d’autres maisons et des animaux ont été emportés par les eaux, explique le chef de village. Dans la concession de Yaya Sagnon, seules les toilettes ont résisté à la furie des eaux. Les trois maisons d’habitation et l’atelier de forge se sont écroulés, laissant les familles sans abris ni provisions. Le sinistré Yaya Sagnon avoue qu’il ne sait pas comment passer la nuit. « Si j’étais seul, il n’y aurait pas trop de problèmes. Mais avec les femmes et les enfants, je ne sais vraiment pas où donner de la tête », a-t-il lancé.  Au moment où nous nous apprêtions à quitter Karfiguela, vers 16h, une alerte annonçait que depuis le matin, les habitants de Bérégadougou se battaient contre les mêmes eaux. Là, les choses étaient encore plus sérieuses puisque ce sont au total 34 concessions, avec parfois des maisons construites en parpaing, qui se sont écroulées sous l’effet ravageur des eaux. Dans une concession, le chef était assis sur une table au milieu de la cour, toujours envahie par les eaux, sous le regard d’une grande foule  de badauds. L’air visiblement abattu, il répétait sans cesse en sanglots, qu’il a tout perdu. Un témoin annonce que certains membres de sa famille ont été blessés par la chute des murs tout comme d’autres personnes qui sont venues leur prêter main forte. Sur le coup de 17h, le niveau de l’eau avait baissé dans la rivière qui se trouve à la sortie nord du village en direction de Orodara, d’où, semble-t-il, est venue l’inondation. Curieuse,  une grande partie de la population s’y est rendue pour constater les dégâts. Le constat était terrifiant. Le pont qui permet le franchissement de la rivière à ceux qui se rendent à Mondon-Moussodougou et Orodara, a entre-temps été étroit pour les eaux qui se sont frayé un autre passage en creusant un grand trou. Du coup, la police et la gendarmerie y ont posté des éléments pour interdire la traversée de l’ouvrage de franchissement. Le responsable de la voirie de Bérégadougou, Aristide Hébié, que nous avons trouvé sur les lieux, explique que c’est depuis la veille et exactement vers 1h du matin que la pluie a timidement commencé. Vers 8h, elle était devenue très forte et cela a duré jusqu’à 11h. Au secteur 1, a-t-il indiqué, plusieurs familles ont vu leurs maisons s’effondrer et même le pont qui va du complexe à la ville de Bérégadougou a également été fragilisé. Du coup, certaines voix ont laissé entendre que c’est le barrage de Moussodougou qui a cédé. D’autres ont tenté de rassurer, arguant que si la digue de Moussodougou cédait, les conséquences seraient énormes pour la ville de Banfora. En tout cas, le gouverneur de la région des Cascades, Léontine Zagré, n’a pas voulu se faire conter l’événement. Elle a personnellement bravé les torrents jusque chez les sinistrés de Karfiguela et de Bérégadougou où elle a pu apprécier l’ampleur des dégâts. Avec elle, se trouvaient des agents de la direction régionale de la Famille et de l’action sociale  qu’elle a instruit de faire le point des sinistrés. Et le lendemain 11 août 2016, elle a tenu une réunion de crise au gouvernorat avec plusieurs acteurs autour de la question.

 

Mamoudou TRAORE

(Correspondant)

 

 

 


Comments
  • Ce n’est pas facile d’être journaliste .La narration requiert un respect de la langue de molière…Bien vouloir suivre des cours de français( 4ème et 3ème) SVP.

    16 août 2016

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