POLEMIQUE AUTOUR DE LA GESTION DES FONDS DESTINES AUX VICTIMES DE L’INSURRECTION ET DU PUTSCH MANQUE : Le ministère de tutelle sort de son silence
Le ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille (MFSNF) a rencontré la presse le 16 juin 2016 à Ouagadougou, au sein du ministère. Cette conférence de presse portait sur les actions menées en faveur des victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.
Plus de 100 millions de francs CFA étaient prévus pour venir en aide aux victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015. Ces fonds ont été répartis ainsi qu’il suit : 62 451 850 F CFA déployés au profit des victimes de l’insurrection populaire; 10 231 250 F CFA pour les victimes du coup d’Etat, 52 701 585 F CFA pour l’assistance alimentaire apporté aux victimes de l’insurrection populaire, 12 745 000 F CFA pour ceux du coup d’Etat manqué. Ce sont là les données ressorties du point de presse tenu par le ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille (MFSNF), le 15 juin 2016 à Ouagadougou. Selon Fati Ouédraogo, la Secrétaire générale du ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, l’intervention du MFSNF en faveur des victimes s’inscrit dans un cadre d’ accompagnement social pour la satisfaction de certains besoins de base des victimes et non d’un dédommagement ou d’une indemnisation. Pour la SG, l’intervention se structure en l’ organisation de visites gouvernementales, de soutien psychologique aux familles des victimes à travers l’ensemble du pays, une enquête sociale basée sur des visites à domicile pour évaluer les besoins en termes de prise en charge des victimes, une prise en charge des besoins exprimés par les victimes et les familles à travers les mécanismes d’aide au Fonds national de solidarité. En outre, a-t-elle signifié, « d’autres actions sont en cours et viendront compléter celles déjà menées sur le terrain ». Pour sa part, le Directeur Général de la Solidarité nationale, Boukary Sawadogo, présent à cette conférence, dit être étonné d’entendre, à travers la presse, qu’il n’y a pas eu de communication entre leur ministère et l’Union des Familles des martyrs de l’insurrection populaire. Il a affirmé que les représentants du ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille ont eu à rencontrer maintes fois l’Union des Familles des martyrs de l’insurrection populaire pour discuter des questions des ayants droit des victimes. Selon les informations rapportées par le DG, le président de l’Union, Pouahou Labou P.K Victoir, se plaint de n’ avoir pas été consulté dans la remise de certains appuis et aurait souhaité que lesdits appuis transitent par l’Union des familles des martyrs. Mais selon le DG, la MFSNF, en application de ses textes d’accompagnement social, s’adresse directement aux concernés sans passer par mille chemins. Boukary Sawadogo a signalé également qu’ils sont toujours à la recherche de certaines familles inscrites sur la liste des familles des victimes de l’insurrection populaire et du coup d’Etat manqué et qui restent injoignables.
Djeneba OUATTARA (Stagiaire)