HomeA la unePOLEMIQUE AUTOUR DU DECES DE LA DEPUTEE ROSE MARIE COMPAORE

POLEMIQUE AUTOUR DU DECES DE LA DEPUTEE ROSE MARIE COMPAORE


L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé, le 30 avril 2020, une conférence de presse au cours de laquelle le parti a réagi aux énormes polémiques entourant le décès de la députée Rose Marie Compaoré/Konditamdé. L’on retiendra, pour l’essentiel, que le parti a exigé la démission de la ministre de la Santé ainsi qu’« un pardon officiel du gouvernement à la Représentation nationale et à tout le peuple burkinabè ».

La polémique née après la disparition de la députée Rose Marie Compaoré passe très amèrement au sein de l’UPC. En effet, ce sont des responsables très remontés du parti, qui étaient face à la presse, le 30 avril dernier. Ce, après avoir observé un temps de deuil et de recueillement en la mémoire de la défunte. Une sortie qui est intervenue après que le Pr Martial Ouédraogo, désormais ex-coordonnateur national de la riposte contre le Covid-19, a été relevé de ses fonctions, la veille. Mais pour le parti du Lion, « tout le monde sait que ce n’est pas cela la solution ». C’est pourquoi le parti de Zéphirin Diabré a exigé la démission de la ministre de la Santé, Claudine Lougué. « Nous avons dit que la responsabilité est située. Nous avons exigé la démission du ministre tout simplement parce que c’est facile, quand il y a des erreurs, de sanctionner les agents subalternes et de continuer à circuler comme si de rien n’était. Nous pensons que la responsabilité aussi exige que l’on accepte, à un moment donné, le sacrifice, même si l’on a raison », a déclaré le 2e vice-président de l’UPC, Adama Sosso. « La ministre de la Santé, tout comme ses collaborateurs ayant manipulé les faits dans l’affaire Rose Marie Compaoré, n’ont plus aucune légitimité pour traiter des questions de santé des Burkinabè », a-t-il martelé. Pour le parti du Lion, le gouvernement a, à maintes reprises, « menti au peuple en ce qui concerne la crise sanitaire ». « Pour preuve, en janvier 2020, à la question de savoir si le gouvernement serait prêt en cas de présence de la maladie dans notre pays, la ministre de la Santé a répondu par l’affirmative. La suite, tout le monde l’a constaté : notre pays n’était pas du tout préparé. Récemment, le budget du plan de riposte rendu public prévoyait l’astronomique somme de 121 milliards de F CFA pour la location d’hôtels. Face à l’indignation générale créée par ce pillage en perspective, le gouvernement a prétexté qu’il s’agissait d’un brouillon… », a détaillé Adama Sosso.

« Nous irons, peut-être, jusqu’à une motion de censure contre le gouvernement »

Pour lui, ce sont autant de « mensonges dits par des membres du gouvernement actuel et qui discréditent totalement la parole gouvernementale ». Au regard de ce qui précède donc, les conférenciers ont exigé en plus de la démission de la ministre Lougué, « un pardon officiel du gouvernement à la Représentation nationale et à tout le peuple burkinabè ».  De l’avis de la député Henriette Zoumbaré/Zongo, « la gestion de cette pandémie s’est faite de la manière la plus cynique ». « Le mensonge s’est érigé en système de gestion dans notre pays. Les Burkinabè n’en veulent plus. L’histoire politique de notre pays ne nous permet plus cela. Surtout pas à ceux à qui le peuple a choisi de confier sa destinée et qui, aujourd’hui, deviennent le malheur de notre pays », s’est-elle indignée. Et Adama Sosso et ses camarades de demander au président de l’Assemblée nationale de tirer toutes les conséquences de cette affaire et d’inviter, par ricochet, le gouvernement à rendre le tablier. « Quand un gouvernement vient devant la Représentation nationale et ment, quelle autre conséquence peut-on tirer? Le gouvernement est un pouvoir exécutif, l’Assemblée nationale est le pouvoir législatif. S’il y a une crise de confiance entre les deux, comment voulez-vous que le pays puisse marcher? Je crois que le gouvernement devrait, par honnêteté et par amour pour ce pays, reconnaître qu’il a failli et rendre le tablier, mais ne pas attendre forcément que l’Assemblée décide de faire autre chose », a estimé le 2e vice-président de l’UPC pour qui « toute autre posture du Parlement constituera un précédent très grave pour l’avenir de la démocratie et de l’Etat de droit au Burkina ». Pour le président du groupe parlementaire UPC, le Poé Naaba, « dans une République, dans une démocratie qui se respecte on ne peut pas accepter, qu’on soit de la majorité ou de l’opposition, que le gouvernement vienne devant la Représentation nationale pour mentir ». Selon ses propos, des actions ont été entreprises et seront rendues publiques dans les jours à venir. « Un certain nombre d’actions seront entreprises dans les jours à venir avec l’ensemble des députés pour que le gouvernement puisse rendre compte de cette gestion calamiteuse et tirer les conséquences. Nous irons, peut-être, jusqu’au dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement. Nous ne reculerons devant rien…. S’il ne le fait pas, nous, à l’Assemblée nationale, allons l’obliger à le faire », a prévenu le Poé Naaba. « C’est une question nationale et nous sommes convaincus que, pour une fois, les députés vont décider de voter utile. Il s’agit de la crédibilité de notre institution. Une institution qui est crédible ne peut pas accepter qu’on vienne régulièrement mentir et partir comme si de rien n’était », a avoué Adama Sosso.

Colette DRABO


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