HomeA la unePOLICE DE NUIT : Vivement que le projet voie le jour !

POLICE DE NUIT : Vivement que le projet voie le jour !


Le projet n’a pas été officiellement rendu public. Mais déjà, les réseaux sociaux s’en sont fait l’écho. La probabilité est grande, puisque c’est de cela qu’il s’agit, que l’on assiste dans les jours à venir, à la création d’une police de nuit dans les commissariats de la ville de Ouagadougou et les communes rurales rattachées. En tout cas, le Directeur régional de la Police nationale du Centre, dans une correspondance qui a certainement fuité, en a fait la suggestion au Directeur général de la Police nationale. L’objectif général de la création de la police de nuit, selon le destinateur de la correspondance, est de « prévenir et réprimer les actes infractionnels commis pendant la nuit dans les centres urbains comme la ville de Ouagadougou ». De manière spécifique, il s’agit de réduire les délais d’intervention des services de police et d’assurer une continuité de service public. Si l’on devait faire un sondage sur le projet, on peut affirmer, sans grand risque de se tromper, que l’écrasante majorité des sondés y serait favorable. Et pour cause : la criminalité sous toutes ses formes, a atteint une telle proportion dans les grands centres urbains en général et à Ouagadougou en particulier, qu’il ne viendrait à l’esprit de personne, de mettre en doute l’opportunité d’un tel projet. En effet, tous les jours que Dieu fait, l’on viole, vole, agresse, braque et tue, même le jour, à Ouaga. Et la nuit tombée, la cité se transforme en un véritable Far-west où les hors-la-loi dictent leur volonté aux paisibles citoyens. Bien des quartiers de Ouagadougou, notamment ceux situés dans la périphérie de la ville, vivent au quotidien cette triste réalité. De ce point de vue, on peut saluer le caractère génial de l’idée du patron de la police de la région du Centre et souhaiter vivement que son projet de doter Ouagadougou et les communes rattachées d’une police de nuit, voie le jour.

 

Une police de nuit demandera beaucoup au gouvernement

 

Mais le tout n’est pas de mettre en place une police de nuit après avoir justifié sa création par une belle littérature. Le plus important est de faire en sorte, dans l’hypothèse où le projet verrait le jour, que la police de nuit réponde véritablement aux attentes des populations dans le domaine de la lutte contre l’insécurité. Cette mise au point est d’autant plus justifiée que l’on peut faire le constat qu’au Burkina, ce ne sont pas les projets lumineux qui manquent. Seulement, dans bien des cas, leurs mises en œuvre sont tellement entachées de légèretés voire de laxisme, que  lesdits projets finissent par être dévoyés. C’est ce manquement principal qui fait que très souvent, les populations ne croient plus aux belles propositions des autorités. Et disons-le tout de suite. La sécurité a un prix. Il faut des hommes bien formés et de l’équipement approprié. L’on n’a pas besoin d’être un professionnel des questions sécuritaires pour savoir qu’une police de nuit demandera beaucoup au gouvernement en termes de prise en charge du personnel opérationnel, de sensibilisation des populations pour qu’elles accompagnent l’initiative et d’achat de matériel permettant aux policiers d’être efficients et efficaces la nuit. On peut d’ailleurs prendre le risque de dire que c’est cet appui financier et logistique qui plombe, entre autres, les services de sécurité dans leur mission de garantir aux citoyens, la sérénité qu’il faut pour vaquer paisiblement à leurs activités, de jour comme de nuit. S’il y avait eu cet appui conséquent, l’on peut parier que les structures déjà existantes (Police secours, BAC, Police de proximité etc.) auraient produit des résultats plus significatifs en matière de lutte contre l’insécurité en général et le grand banditisme urbain en particulier. Comparaison n’est pas raison certes. Mais l’on peut suggérer aux autorités de s’inspirer de l’exemple de la Côte d’Ivoire. Dans ce pays, en effet, on n’a pas lésiné sur les moyens pour casser du bandit et autres malfrats qui écument la ville d’Abidjan. La formule trouvée a été le CCDO (Centre de commandement des opérations). Cette structure a tellement fait du bon boulot qu’Abidjan est devenue aujourd’hui l’une des capitales les plus sûres d’Afrique de l’Ouest. Une ville comme Ouagadougou ne peut se passer d’activités nocturnes. Et Dieu seul sait si ces activités font vivre un nombre inestimable de personnes dans cette ville. L’économie donc de la ville et par ricochet, celle du pays entier, prendrait un coup si, du fait de l’insécurité, ces activités s’arrêtaient. Par conséquent, tout doit être mis en œuvre pour permettre à ceux qui gagnent honnêtement leur pitance dans ces activités de nuit, d’exercer tranquillement  leur métier. La police de nuit peut y contribuer de toute évidence.

 

Sidzabda


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