POLITIQUE NATIONALE : Le nouveau parti s’appelle le « RECIT »
La faune politique nationale vient d’enregistrer, en son sein, un nouveau-né. Il s’agit du Renouveau citoyen, en abrégé RECIT, dont les membres du bureau exécutif national ont animé une conférence de presse le 28 février 2015 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre était de donner non seulement les raisons de la création dudit parti, mais aussi de décliner sa vision pour le Burkina Faso.
A l’orée de la présidentielle de 2015, l’arène politique nationale s’agrandit jour après jour. En effet, après le lancement du parti du Général Djibrill Bassolé et de celui du colonel Yacouba Ouédraogo, un nouveau parti vient de voir le jour. Il s’agit du Renouveau citoyen, en abrégé RECIT, dont le lancement des activités a eu lieu le 28 février dernier, par une conférence de presse au siège du parti situé au quartier Tanghin de Ouagadougou. Ce parti, selon son président, Abdou Pascal Wendiam Kafando, a été créé dans le souci d’apporter sa contribution à l’édification socio-économique et à la promotion des valeurs culturelles du Burkina Faso. A l’en croire, à la différence des autres partis politiques, le RECIT est né pour enclencher un sursaut éthique de la société burkinabè, car la situation qui prévaut actuellement, compromet l’avenir du pays. En témoigne l’interpellation du Conseil économique et social (CES) dans le bilan de son rapport 2013, évoquant la défiance de l’autorité publique, celles du Comité national d’éthique et de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, faisant respectivement état de la perte des valeurs morales et éthiques et du besoin d’un sursaut éthique et moral au « pays des Hommes intègres ». Pour relever ces défis ô combien importants qu’il s’est assignés, le RECIT entend inscrire les jeunes, socle de tout développement, au centre de ses actions. A ce propos, son président, Abdou Pascal Wendiam Kafando, justifiera que les jeunes représentent la plus grande richesse du pays, au regard de leur nombre. « Il n’y a pas de société viable sans une jeunesse écoutée, valorisée et rassurée », a-t-il soutenu. Dans un contexte sociopolitique marqué par une méfiance entre gouvernants et gouvernés, le Renouveau citoyen veut poser les jalons de ses orientations politiques sur « l’établissement de liens personnels plus humains ». « On ne peut plus se contenter d’ignorer, de réprimer ni même de secourir une partie de la population. C’est l’organisation sociale dans son ensemble qu’il faut repenser », a estimé M. Kafando. Il pense que des réformes doivent être menées, afin de réparer les injustices et les inégalités. « Ces réformes doivent être visibles et recueillir un large consensus », a-t-il fait savoir.
« Nous n’avons pas d’accointances avec Michel Kafando »
Il s’agira des réformes liées, entre autres, à la promotion de la citoyenneté responsable, à la construction d’une solidarité agissante et efficace, à la promotion de la médecine préventive et à la sécurité du consommateur, à la réalisation d’un développement par la sobriété. Pour ce nouveau bébé de la scène politique, le pilier de toute action est l’éducation, car, justifiera M. Kafando, l’éducation reste non seulement le principal axe d’apprentissage des obligations et devoirs de la vie sociale, mais aussi le moyen de favoriser le changement de mentalités. « Le savoir et la culture étant les fondements de notre nouvelle société, nous devons désormais avoir un comportement responsable car, notre véritable pauvreté est beaucoup plus mentale que matérielle », a-t-il indiqué. Pour les membres du RECIT, si le parti a décidé de porter le nom « Renouveau citoyen », c’est au regard d’un certain nombre de dérives sociales. Nous constatons, de nos jours, que le Burkinabè a abandonné ses valeurs d’honnêteté, de dignité et de respect des normes sociales qui faisaient sa fierté. L’année 2015 marquera une alternance politique et ce sera le point de départ d’une nouvelle ère dans laquelle le Burkinabè devra remettre en usage ces valeurs », a expliqué le président du parti, Abdou Pascal Wendiam Kafando. A son avis, pour construire un Burkina prospère, il faut associer chaque citoyen dans toute action, non pas à travers des discours et des engagements stériles, mais en inculquant à chacun des Burkinabè, l’engagement et la motivation. Pour parvenir à tous ces objectifs, les responsables du Renouveau citoyen entendent organiser, dans la première semaine du mois de mars 2015, un séminaire sur la citoyenneté et le civisme, au profit de leurs militants. Aux dires des responsables, le RECIT est, en ce moment, représenté dans 9 provinces du Burkina. Mais, une tournée est en vue, pour son implantation sur l’ensemble du territoire national, afin de sonner la mobilisation. A la question de savoir si le RECIT aura un candidat à la présidentielle de 2015, son président a été un peu plus clair. « Nous allons tenir notre congrès à partir du mois de mai, et c’est à l’issue de ce congrès que nous déciderons s’il est opportun que nous nous présentions à la présidentielle ou pas. Mais, nous sommes sûrs à présent, que nous pouvons nous présenter aux législatives et aux municipales », a révélé M. Kafando. Au regard de son patronyme, les journalistes ont voulu savoir si ce dernier n’avait pas de liens familiaux avec le président du Faso, Michel Kafando. Sur la question, Abdou Pascal Wendiam Kafando dira tout simplement ceci : « Michel Kafando est le président de tous les Burkinabè et il est aussi notre président. Mais, nous n’avons pas d’accointances avec lui. C’est peut être un parent, mais nous n’entretenons pas de relations particulières ». Pour rappel, le RECIT a été porté sur les fonts baptismaux, le 23 décembre 2014 et son bureau exécutif national compte 20 membres.
Mamouda TANKOANO