HomeA la unePRESIDENTIELLE AMERICAINE : Le nouveau président fera-t-il mieux qu’Obama et Bush pour l’Afrique ?

PRESIDENTIELLE AMERICAINE : Le nouveau président fera-t-il mieux qu’Obama et Bush pour l’Afrique ?


Ça y est ! L’Amérique a un nouveau président. Depuis le duel Bush-Al Gore en 2000 et le  fameux « every vote count » du second, jamais le cœur des Yankees n’avait autant balancé entre deux postulants au Bureau ovale. Pas parce que les challengers de la nuit dernière fussent des candidats exceptionnels, mais vraisemblablement par souci de ne pas se tromper dans le choix entre deux maux, parmi lesquels il fallait opter pour le moindre.

Bref ! Au terme d’une campagne électorale mouvementée et pleine de rebondissements, et d’un scrutin très serré, les Américains ont pu élire le 45e président de la nation la plus puissante au monde. Une élection qui sera restée indécise jusqu’au bout, obligeant les candidats à battre campagne jusqu’à cinq heures de l’ouverture des bureaux de vote.

 

L’Afrique n’était pas un véritable dossier pour Trump et Hillary

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que  l’élection de ce nouveau président est un événement historique qui marque un tournant dans l’histoire de ce pays. Maintenant, la question est de savoir quel visage l’Amérique présentera au monde avec cette nouvelle tête aux commandes de son

navire, à un moment où l’influence du rival russe n’a jamais été aussi forte depuis la fin de la guerre froide, sous la houlette et la poigne du président Vladimir Poutine qui est en passe, si ce n’est déjà fait, de ravir à son homologue américain la palme d’homme le plus puissant de la planète.  Le nouveau président saura-t-il relever la tête de l’Aigle américain devant son éternel rival popove? L’Histoire nous le dira. Mais en attendant, la question que beaucoup d’Africains pourraient se poser, est de savoir quelle influence la politique du nouveau président américain pourrait avoir sur un continent africain qui cherche encore ses marques, et dont l’espoir repose pour beaucoup sur l’aide internationale. En la matière, les Africains gardent de Georges Bush, le souvenir du Millenium challenge account et de ses programmes de lutte contre certaines maladies dont le VIH Sida, le paludisme et la tuberculose, en faveur du continent. De Barack Obama, « l’enfant du terroir », ils garderont le souvenir, entre autres, de son projet de large électrification de l’Afrique, de son engagement dans la lutte contre le terrorisme et de son discours à l’encontre des hommes forts du continent, même si beaucoup en attendaient plus au regard de ses origines africaines. Le nouvel élu  fera-t-il alors mieux que Georges Bush et Barack Obama pour l’Afrique ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’il n’aura pas échappé aux Africains que les deux candidats  ont royalement ignoré leur continent lors de la campagne électorale, encore que Hillary pouvait prétendre avoir un certain intérêt pour un continent qu’elle connaît peu ou prou pour y avoir déjà séjourné, à l’opposé de son rival qui n’avait même pas un spécialiste de l’Afrique dans son équipe de campagne. C’est dire si l’Afrique n’était pas un véritable dossier pour Trump et Hillary, préoccupés qu’ils étaient tous les deux par la chasse aux voix.

 

L’Afrique n’a rien à attendre du nouveau président américain

 

Malgré tout, les Africains peuvent espérer au moins que le nouveau président sera dans la continuité de ses prédécesseurs, parce qu’en dépit de sa toute puissance, l’Amérique ne peut pas se permettre de snober le continent africain, au moment où ce dernier fait l’objet de tous les intérêts de la part des grandes nations même les plus éloignées, ne serait-ce que pour des raisons géopolitiques.

Cela dit, les attentes des Africains de la première puissance mondiale peuvent être légitimes et même se comprendre, mais l’Afrique devrait mettre un point d’honneur à compter d’abord sur ses propres forces pour sortir de l’ornière, si elle veut forcer le respect des autres peuples et être parmi les nations qui comptent véritablement. Car, nul ne viendra faire son développement à sa place. Et les vrais défis qui se posent aujourd’hui au continent, sont ceux de la bonne gouvernance et de la sécurité. Si pour la question sécuritaire, les Africains peuvent difficilement se passer de l’aide extérieure en termes de renseignements par exemple, pour la question de la gouvernance, l’Afrique doit impérativement tracer son chemin en prenant son destin en main. En cela, et avec le recul, la fameuse boutade de Barack Obama selon laquelle « l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts », apparaît comme tout un programme qui pourrait être la voie du salut pour ses nombreux peuples. Car, le premier ennemi des Africains aujourd’hui, ce sont tous ces dictateurs qui rechignent à passer le témoin, et qui se complaisent dans le pillage des ressources de leurs pays, érigé en mode de gouvernance. Cela, avec la complicité de courtisans aux intérêts œsophagiques et bas-ventristes, prêts à vendre leur âme au diable pour rester dans les faveurs des princes régnants, au détriment de la grande masse qui croupit dans la misère crasse. Ce sont tous ces gens-là qui sont les véritables ennemis de l’Afrique et qu’il faut combattre avec la dernière énergie et non passer le temps à étrenner sa misère sur tous les toits, pour susciter la commisération d’autres peuples qui se sont pourtant battus pour être là où ils sont.

En définitive, l’Afrique n’a rien à attendre du nouveau président américain. Car, si elle n’a pas eu ce qu’elle pouvait espérer de mieux  avec un Noir à la Maison Blanche, que peut-elle attendre des Blancs qui ont été élus pour répondre aux aspirations de leurs compatriotes ? Il est temps, pour l’Afrique, de se dévêtir de son manteau d’éternelle mendiante larmoyante et de travailler à se hisser au niveau des autres nations, dans la dignité. C’est une question de vision et d’organisation et les Africains disposent de toute l’intelligence nécessaire pour y parvenir. C’est une question de choix et d’engagement.

En attendant, bye bye Obama !

 

« Le Pays »


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