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PRESIDENTIELLE AU BURUNDI


La présidentielle du 20 mai 2020 approche à grands pas, au Burundi. En effet, à moins de trois mois de ce rendez-vous important, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu publique une liste de six candidats qu’elle juge aptes à briguer la succession du président Pierre Nkuruziza. Sur dix candidatures reçues, l’instance électorale burundaise en a validé six dont le candidat du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye et le leader historique des rebelles hutu des FNL, qu’est Agathon Rwasa. En revanche, quatre autres candidats dont l’ancien président de la Transition, Domitien Ndayizeyé, ont été recalés. Pour quelle raison ? Difficile d’y répondre d’autant que la CENI n’a avancé aucune raison officielle. Pour le moins, on sait que ces candidats écartés de la course à la présidentielle ont la possibilité de se faire entendre auprès de la Cour constitutionnelle, et ce, dans les quarante-huit heures qui suivent la décision de la CENI. On attend de voir. Car, tout porte à croire que le jeu est déjà vicié. Le pasteur-président Pierre Nkuruziza qui a juré, la main sur le cœur, de ne plus briguer un nouveau mandat, donne l’impression de travailler en sous-main pour ouvrir un boulevard à son dauphin. Tant et si bien qu’il ne ménage aucun effort pour écarter tous les candidats capables de lui tailler des croupières.

C’est à se demander si la candidature de Agathon Rwasa n’a pas été suscitée par le parti au pouvoir

On est d’autant plus fondé à le croire quand on sait qu’un politicard comme Agathon Rwasa dont le parti a été agréé, il y a à peine un an, a vu sa candidature validée au moment où un parti comme le Frodebu qui avait remporté haut la main les premières élections libres du Burundi en 1993, a vu son leader recalé. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement quand on sait qu’en dépit de la féroce répression qui s’était abattue sur ses militants, Agathon Rwasa avait préféré abandonner ses camarades de l’opposition pour rejoindre la majorité présidentielle, devenant ainsi la vice-président de l’Assemblée nationale, en 2015. C’est à se demander d’ailleurs si la candidature de ce dernier n’a pas été suscitée par le parti au pouvoir qui, conscient que l’homme est plus que jamais politiquement grillé, cherche à sauver les apparences pour donner plus de légitimité à la victoire prochaine de son candidat en laissant croire que l’opposition a pris part à la présidentielle. De la poudre aux yeux, s’il en est. Car, pourquoi avoir fait le choix d’écarter les candidats sérieux pour ne garder que les opposants dociles dans les rangs ? Peut-être Nkurunziza craint-il de voir triompher un candidat de l’opposition, la vraie, et de voir ainsi remise en cause la retraite dorée qu’il s’est octroyée aux frais de la princesse.

B.O


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