HomeA la unePRESIDENTIELLE MALIENNE : Les spéculations vont bon train

PRESIDENTIELLE MALIENNE : Les spéculations vont bon train


  La Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Mali continue de compiler les résultats de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. Elle a jusqu’au vendredi pour livrer les résultats provisoires. En attendant, les spéculations vont bon train dans les quartiers généraux (QG) de campagne des candidats. Après celui du chef de file de l’Opposition politique malienne, Soumaïla Cissé, nous nous sommes rendu au QG du président sortant et candidat à sa propre succession, Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK. Même si son équipe se garde de donner des chiffres, elle se dit confiante pour la suite. Pour elle, il est possible qu’IBK remporte cette élection dès le premier tour.

 

Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, président sortant et candidat à sa propre succession, pourrait être réélu dès le premier tour, à l’issue de l’élection présidentielle du 29 juillet 2018. C’est, du moins, ce que pense son équipe de campagne.  Nous avons effectué une visite au quartier général (QG) de l’équipe de campagne situé à quelques jets de pierre de l’hôtel Radisson Blue sis au quartier ACI 2000 dans la capitale malienne.  Et c’est une équipe qui se dit déterminée à assurer la victoire à celui que certains Maliens appellent affectueusement « Bua », qui signifie en langue bambara le vieux. Là-bas, tout le monde table pour un «Tako kelen» qui signifie en bambara, une langue locale, gagner au premier tour.  Pour cette équipe, il n’y a pas mieux que IBK qui a enregistré un bilan positif lors de son premier mandat en tant que président.  «Je constate que  son bilan est globalement positif, même si certains ont voulu le noircir à cause des questions de sécurité.   Je rappelle que le Mali n’est pas le seul pays, dans le Sahel, qui subit des difficultés sur ce plan.  Le bilan est positif parce que nous sommes venus trouver une maison Mali qui s’était effondrée.

 

On se garde de donner des chiffres

 

Tout est parti.  L’Etat avait failli, le pays était occupé dans sa partie Nord, l’économie était en récession, les Maliens étaient désunis bref, il est venu trouver le pays dans une situation catastrophique.  L’objectif de ce premier mandat qui se termine, était de rebâtir les fondamentaux de la maison Mali. C’est ce qui a été fait pendant les 5 ans », a indiqué Mamadou Camara, responsable du pool communication de la direction de campagne du candidat IBK.  En plus des efforts consentis au cours de ces 5 dernières années pour redorer le blason de l’armée malienne, des actions ont été menées pour redresser l’économie malienne.  A l’en croire, c’est grâce à ces résultats encourageants que les  électeurs  maliens ont choisi IBK. «Les résultats que nous avons de notre compilation interne, sont très favorables. Notre candidat est largement en tête.  On se garde de donner des chiffres parce que la loi nous l’interdit. Mais, aujourd’hui, il est bien en tête au point qu’il y a une possibilité d’être réélu dès le premier tour. Même s’il ne l’était pas au premier tour, nous sommes convaincus de la victoire au 2e tour », a- t-il confié. A ceux qui soupçonnent le pouvoir d’avoir corrompu certains électeurs, ou de fraude électorale, il a indiqué que son parti a mené une   campagne responsable et digne.  « Nous n’avons pas été dans ces genres de pratiques. Lorsque vous êtes le parti au pouvoir, vous êtes toujours critiqué pour cela.  Nous avons fait en sorte qu’il n’y ait pas ces genres de pratiques dans notre camp », a-t-il relevé. Qu’à cela ne tienne, il faut attendre   la proclamation des résultats officiels dans les jours à venir.  A partir de là,  a-t-il poursuivi, l’opposition, comme tous les autres candidats, pourra effectuer des recours qu’elle jugera utiles auprès des juridictions compétentes, à savoir la Cour constitutionnelle.  Notons que la Mission d’observation électorale de l’UE (MOE UE) a publié sa déclaration préliminaire le 31 juillet dernier, pour donner une première analyse du processus électoral. Cette déclaration est la synthèse des activités de la Mission sur l’ensemble du processus électoral depuis son arrivée, le 19 juin, y compris la journée du scrutin, le dépouillement des votes et la centralisation des résultats. La député européenne, Cécile Kyenge, chef de la MOE UE, a estimé que «bien que des incidents sécuritaires aient affecté le déroulement du scrutin dans une partie des bureaux de vote des régions du Centre et du Nord, le vote s’est déroulé dans le calme dans le reste du pays. Les procédures ont été globalement respectées, malgré des difficultés dans l’établissement des procès-verbaux». Ce fut l’occasion, pour elle, de renouveler sa demande adressée aux autorités de publier la liste complète et détaillée de l’ensemble des bureaux de vote où le vote n’a pas eu lieu, dans un souci de transparence et de préservation de l’intégrité du scrutin.  «Les candidat sont invités à faire preuve de mesure en évitant d’annoncer leurs propres estimations avant publication des résultats provisoires par l’administration électorale, et à régler les contestations éventuelles de manière pacifique en privilégiant la seule voie des recours judiciaires », a conclu Cécile Kyenge.   Un communiqué du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation a également démenti les résultats qui circulent sur les réseaux sociaux. Ce même communiqué a indiqué que l’équipe technique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est en train de travailler d’arrache-pied pour publier les résultats provisoires dans les délais prévus par la Constitution malienne.

Issa SIGUIRE envoyé spécial à Bamako au Mali

 Mamadou Camara, responsable du pool communication de la direction de campagne et   porte-parole du candidat IBK

 «Le bilan de IBK  est positif»

 « Je constate que son bilan est globalement positif, même si certains ont voulu noircir  ce bilan à cause des questions  de sécurité.   Je rappelle que le Mali n’est pas le seul pays, dans le Sahel, qui subit des difficultés sur ce plan.  Le bilan est positif parce que nous sommes venus trouver une maison Mali qui s’était effondrée.  Tout est parti.  L’Etat avait failli, le pays était occupé dans sa partie Nord, l’économie était en récession, les Maliens étaient désunis bref, il est venu trouver le pays dans une situation catastrophique.  L’objectif de ce premier mandat qui se termine, était de rebâtir  les fondamentaux de la maison Mali. C’est ce qui a été fait  pendant les  5 ans.  Il y a un accord de paix qui a été signé après de longues  discussions  à Bamako en mai-juin 2015. Depuis la signature de cet accord, il n’y a plus de belligérance entre les Maliens et les groupes  anciennement rebelles. Il n’y a plus de belligérance entre les différents groupes armés.  C’est une réalité.  Il n’y a plus de combats fratricides.  Aujourd’hui, ce qu’il y a,  c’est un combat  commun, c’est-à-dire réunir l’armée malienne et les anciens groupes  armés contre le terrorisme. c’est un premier acquis du mandat, la paix entre les Maliens. Quand je parlais de rebâtir la maison Mali, il fallait avoir un outil de défense à la hauteur de la mission. Il s’agissait de rebâtir l’armée malienne, la réformer, l’équiper.  Cela a été fait de manière extraordinaire pendant 5 ans.  Il y a eu la loi de programmation militaire qui a été votée. C’est une somme de plus de 1 200 milliards de F CFA sur cinq ans, qui a été consacrée à l’achat d’équipements au profit de l’armée malienne. Aujourd’hui, nous avons une armée qui va beaucoup mieux, à une époque où on n’avait pas de casques, ni gilet pare-balle, ni même rangers, encore moins   d’armes. Les soldats devaient se partager   une arme entre trois ou quatre personnes.  Aujourd’hui, ils ont plusieurs tenues et ils ont au moins une arme chacun.  Sans parler du vecteur aérien que nous ne maîtrisions pas jusqu’ici.  L’Etat a investi massivement dans l’acquisition de 11 aéronefs, des avions de transport de troupes, des avions de chasse et des hélicoptères de combat. Ce qui permet de surveiller d’une part le territoire et d’autre part, de riposter chaque fois qu’il y a des attaques.  (…) Ensuite, il y a autre chose qui a été fait. C’est la relance de l’économie nationale.  Le Mali était en récession en 2012. Depuis 2014, nous affichons un taux de croissance moyen qui dépasse les 5, 5%. Cela veut dire que beaucoup a été fait pour relancer l’économie à travers l’investissement, l’augmentation des salaires, une politique budgétaire orientée vers le secteur agricole. C’est 15% du budget national qui rentrait dans le secteur agricole, avec pour conséquence que le Mali est devenu la première puissance cotonnière en Afrique, devant le Burkina.  Il y a également une progression spectaculaire au niveau de la production céréalière. Nous sommes passés de 6 millions de tonnes de céréales   en 2013 à    9, 5 millions de tonnes. C’est une progression de plus de 60%. Ce qui a fait du Mali le grenier de l’Afrique de l’Ouest.  Le Mali est aujourd’hui autosuffisant en céréales et exporte ses surplus.  On me dira que ce ne sont que des chiffres, mais derrière ces chiffres, il y a des hommes, des cultivateurs dont les revenus ont augmenté et qui vivent mieux qu’avant. »

 Propos recueillis par Issa SIGUIRE


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