HomeA la unePRESOMPTION DE BLANCHIMENT D’ARGENT EN 2015 : Situer toutes les responsabilités !

PRESOMPTION DE BLANCHIMENT D’ARGENT EN 2015 : Situer toutes les responsabilités !


 

L’actualité au pays des Hommes intègres est marquée par des soupçons de blanchiment d’argent de l’ordre de 86 milliards de nos francs. En effet, selon la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), « en 2015, le portefeuille des déclarations de soupçons représentait une masse financière d’environ 86 milliards de F CFA ». Ces informations qui ont été révélées par le Conseil des ministres du 9 mars 2016, suscitent interrogations et commentaires. L’opinion se demande bien quelle est la période exacte couverte par ce rapport de la CENTIF et subséquemment, quelles sont les personnes mises en cause dans ces actes de blanchiment. En attendant des précisions qui permettront d’en avoir le cœur net, chacun y va de son appréciation des personnalités qui pourraient être impliquées dans ces nombreux actes de blanchiment d’argent présumé.

Certains Burkinabè se sont empressés de pointer un doigt accusateur sur les autorités de la défunte Transition

A noter que les faits mis en cause sont des mouvements massifs sur des « comptes dormants » faits en un laps de temps, des dépôts d’importantes sommes d’argent sur des comptes de mineurs, des versements ou transferts sur des comptes privés, de fonds provenant d’organisations à but non lucratif et de fraudes fiscales. On peut penser que les opérations incriminées sont l’œuvre d’anciens barons du régime de Blaise Compaoré qui, dans la débandade consécutive à la chute du pouvoir d’alors, ont voulu, par tous les moyens, mettre en lieu sûr quelques fortunes qui seraient difficilement justifiables du point de vue de leurs valeurs et des voies et moyens de leur acquisition. Cela n’est pas à exclure,  même si la chute du régime Compaoré est intervenue en fin 2014, tant on sait que bien des rapports ont épinglé de nombreuses autorités du régime déchu sur des questions de détournements de biens publics. Mais, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est qu’une hypothèse parmi tant d’autres. Car, on peut également penser que les présumés fautifs sont à rechercher aussi du côté des autorités de la Transition. Dès que l’information sur ces présomptions de blanchiment d’argent est tombée, certains Burkinabè se sont empressés de pointer un doigt accusateur sur les autorités de la défunte Transition. Sans vouloir donner l’impression de défendre les tenants de cette hypothèse, on peut toutefois noter que les autorités de la Transition ont souvent prêté le flanc, apportant ainsi de l’eau au moulin de ceux qui les accusent de n’avoir pas été toujours « clean ». Ainsi, en a-t-il été du temps mis par ces autorités à faire la déclaration de leurs patrimoines en début de mandat, pour ne citer que cet exemple. Cela a tellement traîné que certaines personnes ont insinué, à tort ou à raison, que ce temps a été mis à profit pour mettre certaines de leurs richesses et biens à l’abri de regards indiscrets et d’éventuels contrôles. Mais attention, cette situation ne prouve pas que les autorités de la Transition ont forcément des choses à se reprocher ou qu’elles ont caché quoi que ce soit. En tout état de cause, il leur appartient de montrer qu’elles ont été réglo jusqu’au bout.

Il appartient à la Justice burkinabè de jouer à fond sa partition

En ce qui concerne les autorités actuelles du pays, on ne pas exclure que cette affaire participe d’une pure stratégie de com’politique.  Car, après tout, on est en politique.  L’essentiel, en tout cas, c’est que ces autorités rassurent sur leur détermination à combattre la délinquance économique. Ce d’autant plus qu’elles savent l’opinion favorable à de telles actions, surtout  que le peuple attend, en complément de l’insurrection politique, l’avènement d’une insurrection économique aux fins… « que plus rien ne soit comme avant »Il faut donc espérer qu’au-delà de visées politiques qui pourraient se cacher derrière cette affaire, la publication de ces informations procède d’abord et avant tout, d’une volonté des nouvelles autorités de refonder la gouvernance en faisant de la communication, du devoir de reddition des comptes et de la transparence, des valeurs cardinales. Pour revenir à cette affaire de blanchiment d’argent présumé, il faut souhaiter que la raison prévale sur tout.  C’est pourquoi il appartient à la Justice burkinabè de jouer à fond sa partition. Il lui revient maintenant de mener toutes investigations utiles pour la manifestation de la vérité. Car, le plus important, c’est que la lumière, toute la lumière et rien que la lumière, soit faite sur cette affaire. Il faudra situer toutes les responsabilités. Il faut donc croiser les doigts pour que la Justice qui a été  saisie, se donne tous les moyens de dire le droit et rien que le droit.

« Le Pays »  


Comments
  • Bonjour et merci pour votre article très pertinent mais que je trouve incomplet à l’image de l’information donnée le Gouvernement lui-même. Lorsqu’une information est donnée par l’autorité gouvernementale, en générale c’est parce qu’il y a déjà suffisamment de preuves. Dans le cas présent des blanchiments d’argent, la moindre des choses aurait été de dire que telles ou telles autorités est accusée de blanchiment. Mais dire qu’il y a “présomption” il n’y a presque pas d’information. Si cela avait été dit par la rumeur je comprendrais; mais que l’autorité lui-même sorte pour faire de telle annonce, cela me laisse perplexe. A moins que comme vous le supposez, cela relève du jeu politique mais ici il s’agirait de distiller des morceaux d’informations pour détourner l’attention des populations des vrais problèmes. Bonne journée.

    11 mars 2016
  • je voudrais féliciter cette commission pour son travaill louable..A toute l’ équipe je leurs adresse mes encouragements
    moi je voudrais poser une question . cette somme servira à quoi et pour qui?
    je pense également la transition avait aussii mené des enqettes sur des malversations financière
    arretons nous toute cette stragedie des dernieères publiques et faite le bilan général de la dette interieure et exterieure du pays après la mort de son exqellence le president le capitaine THOMAS SANKARA
    Car un langage nous dit..<<au lieu de se plaindre du lieu ou on est tombé ,on doit plutot se plaindre du coint ou' on est tombé
    Que DIEU bénisse le BURKINA FASO

    11 mars 2016
  • Merci pour cette article succins et bref. Je dis simplement que la vérité tardera mais elle viendra. Ceux qui ont pillé et volé ce peuple avec les complices divers ce connaissent. Le peuple a vain et si on continue de faire la danse du ventre il s’impatientera et viendra prendre sa part de grée ou de force. A bon entendeur salue.

    11 mars 2016

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