PRIX GALIAN : Cette polémique qui frise la jalousie
La 21e édition du prix Galian a eu lieu le 18 mai dernier à Ouagadougou. A cette occasion, plus de trente prix officiels et 17 prix spéciaux ont été remis aux journalistes méritants. Tout d’abord, je tire mon chapeau au comité d’organisation qui, d’année en année, fait des efforts pour apporter des innovations, si fait qu’à ce jour, il est décerné un super-Galian qui, tenez-vous bien, vaut une villa d’une valeur de 14,5 millions de F CFA. Cela dit, je rends hommage aussi au lauréat de cette année, en la personne de Dabadi Zoumbara des Edition « Le Pays » dont le travail a été jugé excellent par les membres des jurys. Je l’encourage à maintenir le cap et de ne jamais perdre de vue que le succès vient toujours au bout de l’effort. Cela dit, je donne rendez-vous à tous les journalistes à la prochaine édition. Je sais que le combat sera rude. Mais cela me plait personnellement, puisque c’est de la concurrence que naît l’excellence. C’est donc normal que le super-Galian aiguise les appétits. Seulement, j’avoue que j’ai piqué un brin de colère quand j’ai entendu dire que la provenance de villa offerte au super-Galian fait l’objet de polémique ; certains estimant que cela peut porter atteinte à l’intégrité morale du journaliste. Laquelle ? C’est la question que j’ai envie de poser à ceux qui défendent, je ne sais trop pour quelle raison, cette position. Finalement, je me pose la question de savoir si certains journalistes savent ce qu’ils veulent. Car, je me rappelle qu’à l’époque, toute la corporation avait reconnu unanimement que ce l’on donnait comme prix aux Galian étaient modiques et qu’il fallait les revoir à la hausse. Le ministère de tutelle a pris ces critiques à son compte et a établi des partenariats avec des particuliers. Je crois que c’est le cas d’Abdoul Services qui, soutenant le ministère de la Communication, a mis en jeu une villa. Je ne comprends pas pourquoi alors certains me parlent de « compromission », comme si les Galian étaient organisés par Abdoul Services.
Il faut que l’on sache raison garder
Si l’on doit s’en tenir au « respect strict de l’éthique et de la déontologie », je pense que les Galian devraient tout simplement disparaître. Pour éviter la « compromission », on ne devrait même pas accepter qu’ils soient organisés par le gouvernement, étant donné que cela peut aussi porter atteinte à la dignité du journaliste. En tout cas, si l’on met de coté les milieux d’affaires ou politiques, je ne sais pas à quoi ressembleraient les Galian, à moins que la société civile et les syndicats ne décident d’en prendre le relais. Or, pour autant que je sache, la société civile et les syndicats ne sont pas, eux-mêmes déconnectés des milieux d’affaires. Voyez-vous ? Chers amis, il faut que l’on sache raison garder pour ne pas donner l’impression de critiquer pour critiquer. Je n’apprends rien aux uns et aux autres en faisant observer que la plupart des prix spéciaux qui ont été remis aux journalistes, viennent des particuliers. Qu’adviendra-t-il si ces partenaires décident de se retirer ? Arrêtez donc de vouloir me faire prendre des vessies pour des lanternes. Je refuse cela. Même si je ne suis pas journaliste, je prends le risque de dire ce que je pense, quitte à ce que cela plaise ou pas. Par contre, là où je suis d’accord avec les uns et les autres, c’est quand ils invitent les membres du jury à plus de sérieux et de transparence. Car, comme vous le savez, ce n’est pas joli de remettre un prix à quelqu’un devant les caméras pour après dire que l’on s’est trompé et que le prix revient à telle autre personne. Or, ce cafouillage, il y en a eu cette année et ce jusqu’à deux fois. Là, je suis d’accord qu’il y a quelque chose à revoir. Quant aux autres réserves soulevées par les uns et les autres, je ne les partage pas et j’ai même envie de dire qu’elles frisent la jalousie. Comme je vous l’ai toujours dit, moi je ne cache pas mes vérités à quelqu’un. Je dis haut ce que d’autres pensent bas. Et c’est ça qui fait notre différence ! Allez ! Désormais je considère que le débat est définitivement clos et qu’on n’entendra plus ce genre de raisonnement qui n’honore pas la corporation et qui indigne jusqu’à ceux qui sont hors de la profession.
« Le Fou »
