HomeA la unePROBLEME FONCIER A RITKOULGA (BOUROUM) : Les populations au bord de l’explosion

PROBLEME FONCIER A RITKOULGA (BOUROUM) : Les populations au bord de l’explosion


 

 

La population de Ritkoulga dans la commune de Bouroum au Namentenga a manifesté le lundi 26 mars à travers une marche pour protester contre une décision de justice qui a octroyé un terrain de 9,58 ha à un certain Sayouba Sawadogo, un habitant de Ritkoulga qui se dit propriétaire dudit terrain. Pilule amère pour la population résidente de Ritkoulga. C’est ce qui a motivé cette marche pour transmettre une lettre de mécontentement aux autorités locales.

 La marche de la population de Ritkoulga a une longue histoire. D’abord, sachez que Ritkoulga, village situé à 6 km au nord de Bouroum, est une zone aurifère et hautement commerciale. Dès mossi, des peulh, des gourmantché, des foulsé y cohabitent et vivent en parfaite harmonie depuis plusieurs décennies. Mais depuis la naissance de ce problème foncier qui oppose un seul individu à tout un village, les populations vivent désormais dans l’angoisse totale. En fait, comment et pourquoi ce problème est-il né ? S. Marius Soudré, porte-parole de la population, explique : « Suite aux inondations de 2010 qui ont frappé la localité et causé la délocalisation du village, les autorités locales ont traité avec diligence et intelligence, la gestion dans l’attribution des terrains aux différents sinistrés : le préfet, le maire et la notabilité coutumière avaient œuvré à la résolution de cette difficulté naturelle. Grand fut notre étonnement de constater que derrière cette catastrophe naturelle se préparaient des esprits destructeurs qui veulent tuer le développement de la commune de Bouroum. Une superficie de 243 m2 au départ est subitement passée à 9,58 ha en plein cœur du village. C’est ce qui a été constaté conformément à la décision de  justice rendue à l’audience du 5 décembre 2013 au Tribunal de grande instance de Kaya et cela,  en dépit des multiples irrégularités du procès-verbal de délimitation du terrain litigieux  de 2013 signé par le préfet en son temps, Pierre Claver Bancé, l’agent technique d’agriculture, Kounté Somé et par l’agent technique d’élevage, Ounani Ouali. De ce procès-verbal, je relève des déclarations mensongères sur les origines et le titre de chef de terre de Ritkoulga en la personne de Sambo Sawadogo.  Le chef de Bouroum ne reconnaît pas ces titres dans son territoire coutumier. Présentement, 283 ménages se trouvent dans l’aire du litige.  Que faire ? », se demande M. Soudré. Larba Sawadogo se dit, conforté par la décision de justice, être le seul bénéficiaire de plus de 9 ha/ sur une population estimée à plus 5 000 habitants. Il brandit à chaque fois cette décision de justice à la face des citoyens : « des terrains retirés et revendus à des prix allant de  cent mille à plus d’un million de nos francs ». Pire, il est en train actuellement de s’accaparer d’autres espaces non reconnus par la justice. Son refrain est partout le même : «si quelqu’un s’amuse avec moi, c’est ce petit papier qui va l’enfermer».  « Nous accusons l’ex-préfet Pierre Claver Bancé, car c’est lui qui n’a pas joué franc jeu »,  poursuit M. Soudré, porte-parole des populations. On se rappelle qu’il n’y a pas longtemps, la population s’était fortement rendue au palais de justice à Kaya pour déposer une plainte contre le nommé Larba Sawadogo. Et aujourd’hui le maire actuel aussi a déposé une plainte contre la même personne pour destruction de biens publics car la commune avait investi dans des forages, un marché de bétail, des boutiques  et un marché sur les lieux… Larba Sawadogo, le vainqueur approché, dira tout simplement : «personne ne m’a approché pour me proposer quoi que ce soit. 6 concessions doivent d’abord vider les lieux pour l’instant. Je décide ce que bon me semble car devant la loi je suis justifié. Personne ne doit me forcer si non ‘’Ngaaou’’…». Le chef Naaba Sanem de Bouroum déplore la situation et lance un appel pressant au gouvernement pour qu’il s’implique sérieusement pour une résolution définitive de cette crise afin d’éviter un bain de sang. « Je ne dors plus à cause de cette affaire ; je ne suis pas tranquille», dit le chef de  Bouroum. Affaire à suivre…

Par Sidpasolgdé

 

 

 

 


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