HomeA la unePROCES DE LEADERS DE WAKIT TAMA AU TCHAD : Le juge a privilégié la paix sociale

PROCES DE LEADERS DE WAKIT TAMA AU TCHAD : Le juge a privilégié la paix sociale


La sentence est tombée dans l’après-midi du 6 juin  dernier. Les six responsables de la coalition Wakit Tama qui avaient appelé en mi-mai dernier, à manifester contre la France, ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Arrêtés au lendemain de la marche qui avait provoqué des troubles à l’ordre public, puisqu’à l’occasion, sept stations d’essence du groupe pétrolier Total ont été vandalisées sans compter les nombreux policiers blessés, les six leaders qui viennent d’être condamnés, avaient été inculpés pour, entre autres, «  atteinte à l’intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le tribunal qui n’a pas suivi les réquisitions du parquet, n’a pas eu la main lourde. Certes, il est  vrai que les manifestants étaient allés  trop loin en se livrant à des casses et autres scènes de violences. Mais au regard du contexte actuel du Tchad, le juge a préféré ne pas jeter de l’huile sur le feu. Il a privilégié la paix sociale. Car, faut-il le rappeler, la situation sociopolitique, depuis le décès du président Idriss Deby Itno, est très délétère au Tchad d’autant que les nouvelles autorités, avec à leur tête Deby fils, qui avaient promis de gouverner autrement le pays, donnent l’impression d’être en train de ruser avec le peuple.

 

Le dialogue national ressemble désormais à une ligne d’horizon

 

Si fait qu’après plus d’un an aux affaires, il n’y a aucune feuille de route claire permettant d’espérer l’organisation très prochaine « d’élections libres et démocratiques » pourtant initialement prévues pour se tenir dans le dernier trimestre de l’année en cours. Pendant ce temps, le dialogue national que tous les Tchadiens appellent de leurs vœux, s’il n’est pas devenu un serpent de mer, ressemble désormais à une ligne d’horizon qui s’éloigne davantage à mesure que l’on s’en approche. A preuve, annoncé pour le 10 mai dernier, il a été reporté sine die pour la bonne raison que les groupes armés et la  junte ne sont pas parvenus à un accord dans le cadre du pré-dialogue qui s’est tenu à Doha. Tant et si bien que, redoutant une entourloupe, l’opposition politique a, quant à elle, décidé de se retirer du processus. Si à cette situation déjà suffisamment explosive, devrait s’ajouter une lourde condamnation de leaders de la société civile, il faut le dire, la météo sociopolitique ne serait pas bonne au Tchad.

 

BO


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