PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE AU CONGO : Sassou sur les pas dangereux de Blaise
Il faut être d’une surdité absolue et effroyable aujourd’hui en Afrique pour ne pas entendre les clameurs des peuples et surtout de la jeunesse à propos des tripatouillages des Constitutions dont l’objectif premier est de tordre le cou à la démocratie en permettant à des individus, convaincus que sans eux il n’y a point de salut pour leur pays, de régner ad vitam aeternam sur leur peuple. Blaise Compaoré, pour n’avoir pas su décrypter comme il le fallait, le message que véhiculaient ces clameurs, l’a appris à ses dépens. A peine un an après la chute de ce dernier et pendant que son peuple est en train de subir les conséquences de son long règne, voilà qu’un autre président, Denis Sassou- Nguesso pour ne pas le nommer, est en train de suivre dangereusement ses pas. En effet, le président congolais a annoncé, le mardi 22 septembre dernier, à la télévision, l’imminence d’un référendum pour modifier la Constitution sans toutefois donner une date précise. Cette révision constitutionnelle lui permettrait, après un cumul de 32 ans de pouvoir, de briguer un nouveau mandat à la tête du pays. A 72 ans, il faut préciser que le président ne peut légalement se représenter à cause de son âge et de la limitation des mandats présidentiels à deux. En véritable pouvoiriste impénitent, il justifie son funeste projet en ces termes: “J’ai décidé de donner la parole directement au peuple afin qu’il se prononce sur le projet de loi énonçant les principes fondamentaux de la République, définissant les droits et devoirs des citoyens et fixant les nouvelles forces d’organisation et les nouvelles règles de fonctionnement de l’Etat…”.
Sassou est en train de dresser le bûcher pour brûler son pays
Comme l’on pouvait s’y attendre, la volonté du président de modifier la loi fondamentale, n’est pas du goût de l’opposition. Et elle l’a fait savoir de manière explicite en mettant en relief le danger que cela comporte et ce, en faisant référence, à juste titre, au Burkina et au Burundi. Clément Mierassa, président du parti social-démocrate congolais, une des formations politiques de l’opposition, a affirmé, en effet, ceci: “ Il faut dire qu’avec l’évolution des choses au Burkina, les Congolais ont commencé également à prendre conscience (…) Aujourd’hui, je crois que beaucoup d’Africains ont commencé à croire en l’évolution de la démocratie dans le bon sens”. Ces propos, bien qu’ils soient pertinents, ont de fortes chances d’être inaudibles auprès de Denis Sassou Nguesso dont l’insatiable appétit pour le pouvoir, rien que pour le pouvoir est de notoriété publique. En effet, les dictateurs de sa trempe pensent et sont convaincus que ce qui s’est produit au Burkina, ne peut en aucun cas leur arriver. Pour Denis Sassou Nguesso donc, le Congo n’est pas le Burkina. Cette comparaison que l’opposition a faite est pourtant logique parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mais comme Sassou Nguesso, aveuglé qu’il est par sa soif jamais étanchée du pouvoir, est d’une autre logique, l’on pourrait s’attendre à ce qu’il s’obstine à faire aboutir son projet. Et il est encouragé en cela par les courtisans du palais et tous ceux qui ont intérêt à accompagner le président dans sa folie. Mais Sassou est prévenu. Il doit donc prendre en compte deux réalités. La première est que les Congolais ne vivent pas sur une autre planète. Ils vivent dans le même village en miniature qu’est devenu le monde à la faveur de l’avènement des technologies de l’information et de la communication. De ce fait, ce qui se produit au Burkina fait forcément écho au Congo. Et cela les dictateurs n’y peuvent rien. La deuxième réalité est que ceux qui sont en train de le pousser afin qu’il commette la faute, seraient les premiers à le renier si les choses venaient à se gâter. Cela dit, pendant que Sassou est en train de dresser le bûcher pour brûler son pays, l’UA doit, pour conjurer ce sort, élever la voix, de la manière la plus forte possible. L’organisation continentale ne devrait pas attendre que le fantôme soit dans la maison avant de fermer la porte, comme elle l’a souvent fait.
Pousdem PICKOU
Jean Gabriel Yaméogo
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Il n’y a pas plus sourd que celui qui refuse d’entendre. pas plus aveugle que celui qui refuse de voir. Au Gondwana, pays démocratique par excellence, le Président-fondateur a décrété ce qui suit, je cite:”J’ai décidé de donner la parole directement au peuple afin qu’il se prononce sur le projet de loi énonçant les principes fondamentaux de la République, définissant les droits et devoirs des citoyens et fixant les nouvelles forces d’organisation et les nouvelles règles de fonctionnement de l’Etat… “. Fin de citation. La messe est dite, circulez, y a rien à voir ni à dire. 99,99% de gondwanais voteront oui et l’on recherchera les 0,01% qui ont osé s’abstenir ou voter contre afin qu’ils répondent du crime de très haute trahison. Comme on dit, chaque peuple mérite ses dirigeants. En la matière la république très démocratique du Gondwana, chère à Mahamane est bien lotie avec un Président-Fondateur très prévenant qui prend soin de consulter son peuple sur le devenir de la nation. Bravo!!!. Comme disait, le Président Thomas Isidore Noël Sankara, je cite: “Un esclave qui n’est pas capable de se révolter, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort”. Fin de citation. A bon entendeur, salut, peuple du Gondwana!!!
24 septembre 2015Le Souverain
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L’Union Africaine devrait dans une charte, limiter les mandants présidentiels à deux, non négociable. 5 ans renouvelable une fois.
25 septembre 2015Jean Jules Boundzeki Mabika
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Le contexte de la République du Congo est très différent de celui du Burkina Faso. La République du Congo est passée par une conférence nationale qui s’est soldée par des troubles politiques qui ont marqué toute la décennie des années 90. Milices privées, tribalisme, insécurité, pauvreté, mortalité infantile, exaction ont marqué le quotidien des congolais. Quand les Hélicoptères de type MIL MI 24 et les BM 21 pilonnaient Brazzaville, le Burkina Faso fêtait avec son Fespaco et développait son secteur éducatif, touristique et industriel. Aucun jeune burkinabè de Wemtenga, de Dassasgo ou de Smgandé n’a connu les péripéties de la guerres, de l’usage des Kalachnikov ou des tirs de roquettes. A Brazzaville une grande partie des jeunes nées entre 1970 et 1985 sont jusqu’aujourd’hui traumatisé par les séquelles des conflits de 1993, 1997, 1999. Le Burkina Faso, n’a jamais vécu ça, argument qui fait que la jeunesse burkinabè à la motivation de protester. Mais, vu les stigmates des années 90, les jeunes congolais préfèrent se concentrer sur leurs acquis en terme de croissance économique, de développement infrastructurelle. De plus a qui à profiter l’instabilité politique au Congo Brazzaville ? Durant tout ces conflits aucun enfants d’acteurs politique ne s’est enrôlé dans une milice privée ou a perdu la vie en tant que Cobra Cocoye ou Ninja. Donc, je pense qu’en tant qu’intellectuels nous avons le devoir d’analyser les faits dans leur contexte social et historique
28 septembre 2015