RADIATIONS DE SOLDATS, DE L’ARMEE CENTRAFRICAINE : Attention au retour de manivelle !
Coup de balai au sein de la Grande muette centrafricaine ! Plus de quatre-vingt soldats viennent d’être radiés de l’armée, en fin de semaine, selon un décret signé du ministre centrafricain de la Défense. Il est reproché à ces militaires, des faits d’indiscipline, de rackets ou de désertions. De graves écarts de conduite d’ailleurs dénoncés par des Centrafricains qui ne manquent pas d’élever la voix contre « des exactions des Forces armées nationales centrafricaines (FACA), mais aussi de celles des alliés russes ». Pour autant que ces accusations soient fondées, on peut se féliciter de la réaction des autorités de Bangui visiblement déterminées à nettoyer les écuries d’Augias. Si elle est véritablement gangrenée comme on l’en accuse, il est tout à fait normal que la seule thérapie de choc qui doive s’imposer à cette armée, soit le retour immédiat, en son sein, de l’ordre et la discipline. C’est un impératif catégorique pour reprendre le concept kantien. En tous les cas, aucune armée digne de ce nom et par-dessus tout, confrontée aux durs défis sécuritaires du moment, comme c’est le cas pour les FACA, ne peut se livrer, à l’image de cette soldatesque, à de viles et nauséeuses pratiques qui l’éloignent de sa mission principale et de sa raison d’être. Et puis, dans leur phase actuelle de reconstruction, les FACA auraient tort de fonctionner comme une armée mexicaine, en se livrant à des abus en tout genre.
Il n’est pas exclu que ces soldats tombés en disgrâce puis congédiés, éructent des désirs ardents de vengeance
C’est dire si les soldats racketteurs, les déserteurs qui auraient déjà rejoint les rangs de l’ennemi, ne doivent plus trouver leur place au sein de cette armée. Continuer à les y maintenir aurait été, pour l’Armée centrafricaine, se tirer une balle dans le pied. Décision salutaire et courageuse s’il en est donc. Même s’il faut craindre que celle-ci ne soit pas sans risques. Attention au retour de manivelle ou plutôt … de fusil ! Il n’est pas exclu, en effet, que ces soldats tombés en disgrâce puis congédiés, éructent des désirs ardents de vengeance, au point de retourner la kalach contre l’Etat et la République, du moins pour ceux qui ne le faisaient pas déjà. Vigilance ! Si ces soldats sont fautifs, ils doivent évidemment être sanctionnés. Reste à espérer que ces radiations ne participent pas d’une mise en scène savamment orchestrée par les tenants actuels du pouvoir, à des fins de règlements de comptes. Ce serait, dans ce cas, bien dommage, pour une armée qui revient de loin et qui a donc plus que jamais besoin d’union sacrée et de cohésion, pour venir à bout des démons de l’instabilité qui continuent à agiter les eaux troubles de l’ex- Oubangui-Chari.
CBS