HomeA la uneRAPPORT 2015 DU REN-LAC SUR LA CORRUPTION : Les marchés publics conservent leur bonnet d’âne !

RAPPORT 2015 DU REN-LAC SUR LA CORRUPTION : Les marchés publics conservent leur bonnet d’âne !


Tout comme en 2014, le service perçu comme le plus corrompu demeure celui des marchés publics, selon le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Un service considéré comme « une caverne d’Ali Baba » par Claude Wetta, secrétaire exécutif dudit réseau. C’était lors du lancement officiel du rapport 2015 du REN-LAC sur l’état de la corruption au Burkina Faso, tenu dans la salle de conférences des Archives nationales à Ouagadougou. Des exemplaires du rapport ont également été remis aux présidents d’institutions, aux partenaires techniques et financiers  et aux partenaires sociaux présents pour la circonstance.

 

Les marchés publics, la douane et la Police municipale : c’est le trio de tête, selon le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), des services perçus comme les plus corrompus de l’année 2015.  En effet, le  rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso a été lancé le 30 juin dernier. A la 4e place, trône la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), suivie des Impôts, puis de la Justice. Selon Claude Wetta, secrétaire exécutif du REN-LAC, 2 services ont fait leur apparition dans le classement, notamment la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO), respectivement aux 17e et 18e places du classement des services perçus comme les plus corrompus. Et selon le rapport, pour 87,4% des enquêtés, les faits et pratiques de corruption sont fréquents, voire très fréquents au « Pays des Hommes intègres ».

 

Une faible volonté politique de lutter contre la corruption

 

Rappelant que le lancement du rapport 2015 intervient 6 mois après la prise de fonction du nouveau régime politique, Claude Wetta a estimé que les signaux en matière de gouvernance et de volonté de lutte contre la corruption sont encore faibles. « On note, entre autres, des nominations de personnalités au passé trouble et dont la gestion n’a pas été des plus exemplaires », a-t-il soutenu. Et de poursuivre qu’ « on peut citer des noms de personnalités dont une est liée à la mauvaise gestion de parcelles à Koudougou. Cette personne a été révoquée pour cette mauvaise gestion mais a ensuite été nommée directeur de cabinet du président ». Claude Wetta a également, à titre d’exemple, relevé qu’une autre personnalité limogée en 2007 pour son implication dans une affaire de détournement de deniers publics, a été nommée directeur de la CARFO.  En outre, il a fait noter que l’ancien bourgmestre de la capitale burkinabè a été incriminé par la Cour des comptes dans l’affaire de la gestion de la réfection de la mairie de Ouagadougou. « Si ceux qui nous gouvernent peuvent brandir l’absence de condamnation par la Justice de ces personnes, on peut légitimement répondre qu’on sait ce que leur justice a été pendant ces 27 dernières années, aux côtés de Blaise Compaoré, quand eux-mêmes étaient aux affaires », a ajouté Claude Wetta.

Parlant du contexte national, le premier responsable du REN-LAC a rappelé que la désignation des maires a été marquée par des violences. « Le parti au pouvoir semble être le maître d’œuvre et le chef d’orchestre de ces échauffourées », a estimé Claude Wetta. Raison pour laquelle, selon lui, la gouvernance approximative des « nouveaux maîtres du Burkina » peut et doit être incriminée. Et ce, parce que des signes évidents les désignent. « Nous interpellons leur conscience afin qu’ils prennent la mesure de la gravité des évènements pour arrêter d’endeuiller des familles pour des peccadilles, mais surtout pour qu’ils commencent à prendre des sanctions appropriées contre les fautifs de ces débordements », a souhaité Claude Wetta.

Il est à noter que le rapport 2015 du REN-LAC sur l’état de la corruption est un document de 119 pages. Pour sa rédaction, un sondage a été réalisé du 2 au 16 novembre 2015 dans les 13 chefs –lieux de régions du Burkina, plus la ville de Pouytenga. L’enquête, quant à elle, a concerné 2 000 personnes parmi la population âgée d’au moins 20 ans.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 

 

 


Comments
  • Commentaire…S’IL SE TROUVE QUE LE PAYS EST GERE DE LA SORTE JE DOIS DIRE REN/LAC NE PAS EFFICACE POUR JOUER SON ROLE

    3 juillet 2016
  • Pour que le REN-LAC soit et fort il faudrait qu’on allouasse à cette structure un appareil judiciaire et policier indépendant surtout pour qu’elle puisse atteindre ses objectifs. S’il faut continuer rédiger des rapports sans que personne ne soit inquiétée ça ne sert pas.

    15 octobre 2016

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