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RAPT D’UN FRANÇAIS EN ALGERIE PAR L’EI :Vers les croisades du XXIe siècle


Les « soldats du califat », un groupe lié aux djihadistes de l’Etat islamique (EI), ont revendiqué le 22 septembre 2014, le rapt d’un Français en Algérie et menacé de l’exécuter dans les 24 heures qui suivent, si la France n’arrête pas ses frappes contre l’EI en Irak et en Syrie. Cet ultimatum a immédiatement été rejeté par l’Hexagone. En effet, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a laissé entendre, suite à cette menace, « qu’un groupe terroriste ne peut pas infléchir la position de la France ». La fermeté affichée par la France est courageuse De ce point de vue, l’on peut dire que la France rompt avec une certaine pratique qui a toujours consisté à négocier en sous-main avec les terroristes qui s’attaquent à ses ressortissants. La diplomatie française vient donc, si l’on s’en tient aux propos de Laurent Fabius, de se mettre à l’école américaine, qui a toujours utilisé la méthode forte pour régler ses problèmes avec les terroristes de toutes les obédiences. La « patrie des droits de l’Homme » a dû certainement se rendre compte que le fait de payer des rançons dans certains cas, même si officiellement elle s’en défend, pour obtenir la libération de ses ressortissants des mains des « barbus », est une attitude contre-productive, car l’on peut avoir l’impression que l’hydre djihadiste profite de cette manne pour étendre davantage ses tentacules. La fermeté affichée par la France face aux exigences de l’EI, contient certes des risques pour ses otages aux mains des « barbus », mais cela est courageux et responsable. Cette nouvelle position de la France va-t-elle pour autant décourager ses fils et ses filles à se rendre dans des zones supposées dangereuses pour leur sécurité ? Rien n’est moins sûr. En effet, pour les Occidentaux, la liberté d’aller et de venir est sacrée. Elle relève d’ailleurs d’une philosophie qui repose sur l’idée selon laquelle la vie est d’autant plus belle qu’elle est menacée. C’est cette idée qui les a conduits notamment à conquérir l’Amérique et à tenter des expériences que d’autres peuples ont assimilées à de la folie. L’on peut donc s’attendre, malgré l’appel à la prudence de leurs gouvernants, à ce que les Occidentaux continuent de fréquenter les parties du monde jugées dangereuses pour eux. D’ailleurs, peut-on aujourd’hui indiquer une seule partie du monde où les risques de rapts d’Occidentaux par les djihadistes sont inexistants ? L’on est parti pour une guerre dont nul ne peut prévoir la durée Cet espace géographique, comme l’on peut facilement l’imaginer, n’existe pas. Cela est d’autant plus vrai que le phénomène djihadiste est devenu planétaire. Il peut frapper là où on l’attend le moins. Le monde libre avec à sa tête les USA, en est conscient. En réalité, la menace islamiste et la réponse de l’Occident nous rappellent la période allant du XIe siècle au XIIIe siècle où l’Europe chrétienne, sous l’impulsion de la papauté, avait entrepris de défendre les valeurs judéo-chrétiennes face aux velléités hégémoniques de l’islam. Derrière donc la large coalition contre l’EI, regroupée autour du leader de la pensée libre, les USA, l’on pourrait y lire une guerre des valeurs qui ne dit pas son nom. D’un côté, nous avons la galaxie djihadiste fondée sur des valeurs liées à une lecture rigoriste et biaisée de l’islam, qui ne concède aucune liberté à l’individu ; de l’autre, nous avons le camp de l’Occident pour lequel le droit à la différence, la laïcité et les libertés individuelles ne sont pas négociables. C’est pourquoi l’on peut être tenté de dire que l’on s’achemine vers les croisades du 21e siècle. Paradoxalement, l’on peut relever que les moyens dont se servent les djihadistes pour diffuser leur message, sont ceux de l’Occident « païen ». Il s’agit notamment des outils liés aux technologies de l’information et de la communication. L’on est donc parti pour une guerre dont nul ne peut prévoir la durée. Il reste à soumettre à la réflexion de ceux qui croient qu’ils tuent au nom de Dieu, la citation suivante de François Jacob, tirée de son ouvrage intitulé « Le jeu des possibles » : « Rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison. Rien ne cause autant de destructions que l’obsession d’une vérité considérée comme absolue. Tous les crimes de l’histoire sont des conséquences de quelque fanatisme ». Pousdem PICKOU


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