HomeA la uneRAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :Quand Ebola fait perdre la raison humaine

RAVAGES DE LA FIEVRE ROUGE :Quand Ebola fait perdre la raison humaine


 

« Ebola, pire que la guerre ». Ainsi titrions-nous dans notre parution du 31 juillet dernier. On ne pensait pas si bien dire. Car, à l’époque, le nombre de victimes de cette épidémie s’élevait à plus de 600 morts ; mais aujourd’hui, on a franchi la barre des 2 000 morts. Jamais, un mal n’avait autant éprouvé notre humanité. Ebola a tout bouleversé. Il a détruit les rapports interpersonnels, fragilisé les relations entre Etats, détruit les économies de plusieurs pays et mis à rude épreuve les systèmes sanitaires en Afrique.

 

Ebola défie les progrès scientifiques

 

La preuve est que bien des frontières, à cause d’Ebola, ont été fermées. Plusieurs vols à destination des pays comme la Guinée, la Sierra-Léone et le Libéria, ont été annulés et n’ont jusque-là pas été rétablis, nonobstant l’appel lancé par les Nations unies et l’Union africaine (UA). Des rencontres internationales ont été reportées sine die. Et le dernier cas en date est le sommet Inde-Afrique qui devrait se tenir en décembre prochain à New Dehli, qui a été ajourné. En fait de victoire, c’en est une pour Ebola qui, jusque-là, défie les progrès scientifiques. Car, aucun remède digne de ce nom n’a encore été trouvé contre cette épidémie qui a réussi l’exploit d’ébranler la foi des croyants. On se rappelle, à cet effet, qu’à l’occasion du Hadj 2014, les autorités saoudiennes avaient refusé l’accès de leur territoire à tous les ressortissants des pays frappés par Ebola, notamment la Guinée, le Libéria et la Sierra Léonne. Autre fait plus récent, qui aura retenu l’attention de tous : l’attaque dont a été victime une mission de prévention en Guinée forestière. Huit personnes ont été tuées alors qu’elles étaient en pleine campagne de sensibilisation sur le virus Ebola. Les populations les soupçonnaient d’être venues leur inoculer le virus, parce qu’elles estiment qu’Ebola n’est ni plus ni moins qu’une « invention des Blancs pour tuer les Noirs ».

 

Il y a lieu de savoir raison garder

 

C’est le comble ! Ebola a fait perdre la raison à bien des gens. Dirigeants et populations, tous ont perdu le nord, si fait que l’on se demande si certaines décisions ont été parfois bien muries. C’est le cas par exemple de la mesure de confinement prise par les autorités sierra-léonaises, aux fins de traquer tous les porteurs du virus Ebola qui refusent de se faire dépister. Pendant 72 heures, les 6 millions de Sierra-Léonais, malgré le manque de vivres, sont restés terrés chez eux. Du jamais-vu. Du reste, c’est un truisme de dire que cette mesure de confinement des populations n’a pas permis d’atteindre les objectifs escomptés. Car, s’il est vrai que certains habitants se sont fait dépister à l’occasion, d’autres ont, par contre, décidé de prendre la poudre d’escampette en se réfugiant au Libéria voisin. Par ailleurs, certains Sierra-léonais ne sont pas allés avec le dos de la cuillère en affirmant que le savon dont ils ont été gratifiés par les volontaires qui faisaient du porte-à-porte, comportait le virus Ebola et que, par conséquent, ils n’en voulaient pas. Dont acte ! Quand l’irrationnel prend le pas sur la raison, il y a de quoi s’en inquiéter. Le combat contre Ebola ne peut être gagné que si les uns et les autres opèrent un changement de mentalités. Face à un mal qui ne connaît ni nationalité, ni race, il y a lieu de savoir raison garder en ne versant pas dans des considérations métaphysiques indignes d’une époque moderne et civilisée où la science a acquis toutes ses lettres de noblesse. Tous contre Ebola, tel devrait être le slogan de la planète tout entière. Car, comme le dit l’adage, « Si la pluie vous bat, il faut éviter de vous battre ». Cela dit, tout en regrettant les ravages provoqués par le virus Ebola, il faut reconnaître, sans cynisme aucun, qu’il a poussé les populations africaines qui n’ont aucun souci de l’hygiène, à un changement d’habitudes. C’est la seule face acceptable, si on peut le dire ainsi, du virus Ebola.

 

Boundi OUOBA

 


Comments
  • décidément les économistes n ont aucune scrupule.eux aussi ils sont des victimes de ce mal.Meme sans ebolà les économies de biens de pays africains détruisent l essence humaine après y avoir perverti et annihiler la science dans les centres de formations.dans notre pays la culture de la corruption sous l effet des billets et des bon d essence n a pas encore dévoilé la passabilité de nos écoles de formations et des promotions dans les secteurs comme la santé mais nous n y sommes pas loin.a chaque pays sa façon de faire son ébola.Comment peut on payer des gens a ne rien faire si ce n est piller les maigres ressources du pays dans l attente du rebondissement des conséquences a meme de mobiliser une complicité internationale craintive a des fins d arrondissement de fins de mois chaque jour plus demandeuse de ce que nous savons tous.que DIEU nous garde de ce fléau

    22 septembre 2014

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