HomeA la uneRECONCILIATION NATIONALE

RECONCILIATION NATIONALE


Face à la crise sociopolitique que traverse notre pays sur fond d’insécurité, Etienne Traoré propose que l’on aille vers une véritable réconciliation nationale à la faveur de laquelle tous les différents acteurs se retrouveront autour d’une même table pour reconnaître leurs torts et se pardonner.
Lisez plutôt pour en savoir davantage !

« Voulons-nous une Nation Unie ? Voulons-nous la paix dans notre pays? Et autour de quelles valeurs ?
Je me pose ces trois questions essentielles car je pense que notre Etat est en train de se désagréger. J’ai fait un tour à Bomborokuy, mon village; j’ai parlé avec de nombreux témoins; j’avais déjà lu les réactions de nombreux patriotes Burkinabè et ma présente intervention a pour objectif essentiel de contribuer à faire évoluer et changer les choses.

D’abord, j’ai remarqué que dans toutes les régions frontalières de la République du Mali, des déplacements par ethnies se sont opérés: Peuhls, Dogons, Bwaba etc. Chaque ethnie rejoint les siens et certains même rentrent au Mali. A des endroits de la République, ce sont même des massacres inhumains et illégaux de peuhls (surtout). Et ce, dans le silence et la dissimulation des cadavres dans un Etat de droit.
Et après Yirgou en janvier 2019, des étrangers viennent d’exhiber cent quatre vingts (180) corps sans vie autour de Djibo. Veut-on exterminer les peuhls? Qui a donné ce type d’ordre à qui? Je suis convaincu que la force brute illégalement utilisée ne viendra jamais à bout d’autres forces brutes, toutes aussi illégales.
Les guerres ethniques ont ceci de commun: une solidarité
indestructible. Et plus ces peuhls se sentiront marginalisés et punis, plus ils seront déterminés et unis. Et même ceux qui sont avec le pouvoir en place, seront tentés de solidariser avec leurs parents tués illégalement.
Avant moi, des patriotes et des organisations ont vainement attiré l’attention de l’Etat sur ces massacres! Félicitations à eux tous. De plus en plus, il est question de reculer d’un an les élections législatives pour raison d’insécurité dans des régions. A ce rythme, je me demande quand la sécurité nécessaire à nos élections viendra.
Pour recouvrer une paix intérieure, il faut, selon moi:
– d’abord se convaincre qu’une victoire militaire n’est pas possible ici : quand vous chassez ces terroristes de nos villes, ils rentrent dans leurs bases (aux emplacements mobiles) et reviennent à des moments inattendus et sans signal préalable. Ils sont en train de faire une guerilla et pas une guerre classique;
– ensuite, organiser une table ronde de Réconciliation nationale ou tous les belligérants vont se retrouver pour que chacun reconnaisse ses raisons et ses torts, demande pardon à l’ensemble du peuple burkinabè, jure de se pardonner et de vivre ensemble dans la paix;
– que l’Etat vote un budget spécial de réconciliation qui visera deux objectifs:
– réparer les dégâts commis par les guérillas interethniques et indemniser pour les cas les plus graves;
– enfin, pour suivre cette réconciliation, il faudra un comité de Sages pour un suivi indépendant et éducatif des résolutions librement prises ensemble.
Je crois qu’il nous faut rapidement gagner la paix intérieure pour gagner la guérilla contre les djihadistes. Je n’ignore pas que ces derniers recrutent surtout parmi les peuhls. Mais en faisant comme les terroristes, nous n’allons jamais, je dis bien jamais, rétablir la paix au Burkina Faso.
Tout cela parce que nous voulons une Nation unie autour des valeurs essentielles de la paix, de l’unité et du patriotisme.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso!

Etienne TRAORE »


No Comments

Leave A Comment