REFUS DE LA JUSTICE FRANÇAISE DE CONFISQUER LES BIENS DE KARIM WADE : Un revers pour l’Etat sénégalais !
C’est un nouveau revers pour l’Etat sénégalais. En effet, la Cour d’appel de Paris a confirmé, le 14 mars 2018, le jugement rendu en première instance, qui refusait d’exécuter la confiscation des biens de Karim Wade. C’était le 26 septembre 2016. Le Tribunal correctionnel de Paris motivait alors sa décision par le fait qu’il n’existait pas l’infraction d’enrichissement illicite dans le droit français. Toute chose que la Cour d’appel vient de confirmer intégralement, douchant ainsi les espoirs de l’Etat sénégalais qui, dans le cadre de l’entraide pénale internationale, pensait pouvoir confisquer les deux appartements de Karim Wade et de son co-accusé, Ibrahim Aboukhalil alias « Bibo Bourgi », situés dans le XVIe arrondissement de Paris. Le premier sis rue de la Faisanderie et le second rue Emile-Menier. En tout cas, pour une victoire, c’en est une pour le fils de l’ancien président sénégalais qui, on se rappelle, avait été condamné le 23 mars 2015 à six ans de prison ferme avec 210 millions d’euros d’amende pour enrichissement illicite. Et ce n’est pas tout. Certains de ses biens ont été confisqués et transférés à l’Etat sénégalais qui en a fait sa propriété. Il s’agit de deux sociétés sénégalaises spécialisées dans les services aéroportuaires et six appartements logés dans un complexe immobilier de luxe , le tout estimé à une valeur de 27 millions d’euros. Karim Wade, depuis son exil, peut donc se frotter les mains ; lui qui a toujours crié à qui veut l’entendre que le procès intenté contre sa personne, n’était rien d’autre qu’un règlement de comptes politique.
C’est le lieu d’en appeler à la responsabilité des dirigeants du continent
Que va-t-il maintenant se passer ? Y aura-t-il un recours ? On attend de voir. Mais l’Etat sénégalais n’étant pas partie prenante de la procédure, comme on dit, la décision d’un possible pourvoi en cassation revient au parquet national financier français. Quoi qu’il en soit, la décision de la Cour d’appel de Paris apportera de l’eau au moulin de celui-là que les Sénégalais appelaient avec un brin d’ironie, « le ministre du Ciel et de la Terre », du fait des charges multiples que son géniteur de président, Abdoulaye Wade, lui avait confiées. C’est le lieu d’en appeler une fois de plus à la responsabilité des dirigeants du continent qui doivent mettre un point d’honneur à tenir éloignées leur fratrie et progéniture de la gestion du pouvoir d’Etat. C’est la seule manière de les mettre à l’abri des surprises désagréables sur fond d’ennuis judiciaires. Du reste, si Isabel Dos Santos à maille à partir avec le nouveau régime angolais, c’est parce qu’elle est la fille de l’autre. Si François Compaoré a des ennuis judiciaires au Burkina Faso, c’est parce qu’il est le petit frère de l’autre. Et on peut multiplier les exemples sur le continent, tant ils sont légion.
B.O