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RELECTURE DU CODE ELECTORALRELECTURE DU CODE ELECTORAL : L’ex-majorité engage un bras de fer


Après l’article 37 de la Constitution, c’est le nouveau Code électoral qui exclut certains anciens caciques du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et ses alliés, voté par les députés du Conseil national de la transition (CNT) en sa plénière du 7 avril dernier, qui fait des gorges chaudes. En effet, les partis politiques de l’ex-majorité ont animé une conférence de presse le 15 avril 2015 au stade du 4- Août de Ouagadougou, pour exprimer leur refus catégorique de se voir exclus des scrutins à venir. Au nombre de neuf, ces partis politiques appellent à la mobilisation pour une transition inclusive.

Le round du bras de fer sur le nouveau Code électoral est lancé. Bien que ce code électoral qui exclut tous ceux qui ont soutenu ouvertement la modification de l’article 37 de la Constitution, des échéances électorales à venir, ait été promulgué par le président du Faso, Michel Kafando, des partis politiques de l’ancienne majorité et de la mouvance présidentielle ont réaffirmé leur opposition à la mise en œuvre dudit code, appelant ainsi à la résistance et à la mobilisation. Il s’agit de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA), de l’Autre Burkina/PSR, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF), du Rassemblement des démocrates du Faso (RDF), du Rassemblement pour un sursaut patriotique (RSR), de l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT), de l’Union pour un Burkina nouveau (UBN) et de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD). Ils l’ont exprimé au cours d’une conférence de presse animée dans l’après-midi du 15 avril dernier. « Face aux dangers avérés qui menacent notre démocratie en construction et la stabilité de notre pays, les partis que nous représentons ont décidé d’entrer en résistance en refusant de demeurer silencieux et inactifs devant la dérive totalitaire et populiste qu’annoncent les dernières initiatives du régime de la transition », a expliqué le président du directoire du CDP, Léonce Koné, dans sa déclaration liminaire. De ce fait, les partis politiques ont déjà saisi le Conseil constitutionnel et entendent déposer un recours auprès de la communauté internationale pour se faire entendre. « Nous avons déposé un recours contre la révision du Code électoral devant le Conseil constitutionnel, parce que nous voulons accorder un préjugé d’indépendance et d’impartialité aux juridictions de notre pays et singulièrement à la plus haute d’entre elles. Parallèlement à cette démarche et tenant compte du calendrier électoral, nous déposerons également un recours devant la Cour de justice de la CEDEAO », a soutenu M. Koné. En plus de ces actions, les partis de l’ex-majorité se démarquent de toutes concertations avec la Commission de réconciliation nationale et des réformes. « L’exclusion qui nous est imposée par la révision du Code électoral étant une négation du principe de l’inclusion et de l’idée de réconciliation, nous refusons de participer aux initiatives qui viendront à être prises par la Commission de réconciliation nationale et des réformes », a soutenu le président du directoire du CDP. Pour les partis de l’ex-majorité, les raisons de leur protestation se fondent non seulement sur la Constitution, mais aussi sur les traités internationaux que le Burkina Faso a ratifiés, à savoir la Charte des Nations unies, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, la Charte constitutive de l’Union africaine, le protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO. A propos de la sortie médiatique des diplomates résidant au Burkina à l’issue de leur rencontre avec les autorités de la transition, les animateurs de la conférence de presse ont apprécié leur regard sur le nouveau Code électoral.  «Comme vous avez pu l’observer, l’adoption de cette loi a entraîné une condamnation unanime de tous les partenaires internationaux qui participent au Groupe international de suivi et d’accompagnement de la transition burkinabè (GISAT) », a martelé Léonce Koné. La question des députés de l’ex-majorité siégeant au CNT n’a pas été en marge de la conférence de presse. A ce propos, M. Koné a laissé entendre qu’il leur est revenu que leurs députés ont fait l’objet de pressions insistantes de la part du président du CNT pour les amener à renoncer à toute démarche de protestation, au risque d’être relevés de certaines des missions qui leur sont assignées dans l’organisation parlementaire, ou carrément d’être démis de leurs fonctions. « Il est vrai que dans ce régime d’exception que constitue la transition burkinabè, les pratiques du CNT n’ont rien à voir avec la déontologie et les usages parlementaires qui sont communément admis dans un Etat démocratique. Mais le fait pour le président d’une institution parlementaire de convoquer des députés et de chercher à influer sur leurs prises de position politiques par des menaces à peine voilées est tout simplement inadmissible. C’est pourquoi nous dénonçons avec la plus grande énergie les manœuvres d’intimidation exercées par le président du CNT sur les députés que nos partis ont désignés », a-t-il fulminé. Concernant les arrestations d’anciens dignitaires du régime déchu, les partis politiques de la majorité ont été on ne peut plus clair. Pour eux, ce sont des arrestations « arbitraires, abusives et politiques ». « La concomitance des deux mesures : révision du Code électoral et arrestations, est parlante car il s’agit bien d’arrestations politiques, malgré les procédures hâtives, bâclées et illégales qui sont organisées pour faire croire que ces procédures sont justifiées par la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Il s’agit d’arrestations politiques parce que ces mesures d’internement sont décidées par les services de police ou de gendarmerie, au mépris des procédures judiciaires applicables en la matière », a-t-il indiqué. Puis de renchérir que les personnes mises en cause sont privées délibérément des garanties que la loi offre, en pareille circonstance, à tous les citoyens.

« Il n’y a pas de raison que le champ des investigations soit limité aux membres du dernier gouvernement de l’ancien régime »

A cela, Léonce Koné a poursuivi que ces arrestations sont politiques, parce que selon l’aveu même des agents de la police ou de la gendarmerie, certaines de ces personnes sont soumises à des traitements volontairement dégradants et humiliants, dans le seul but d’assouvir des revanches mesquines. « Certaines personnes ont même dormi à même le sol pour attendre leurs auditions », a-t-il révélé, avant de soutenir que ces arrestations sont politiques, parce que leur but est de déstabiliser les partis politiques qui sont visés précisément par la loi d’exclusion qui vient d’être votée. Du reste, ils ont estimé que si le pays doit s’engager dans la chasse à l’enrichissement douteux, il n’y a pas de raison que le champ des investigations soit limité aux membres du dernier gouvernement de l’ancien régime et à un cercle restreint de personnes. « L’ancien régime s’étend à toutes les personnes qui, à des titres divers, ont eu à collaborer au cours des 27 dernières années avec le président Blaise Compaoré », a fait savoir Léonce Koné. Pour sa part, Salvador Yaméogo du RDF a estimé qu’il « ne faut pas confondre le peuple à la foule ». « Je l’ai déjà dit et cela a suscité beaucoup de réactions des internautes. Chacun utilise le peuple pour ses propres desseins. Mais pour moi, ce sera plus simple de laisser le peuple sanctionner ceux qu’il ne veut plus au pouvoir. Si le peuple décide de ne plus voir le RDF, c’est à lui de le sanctionner et non une institution quelconque», a-t-il soutenu.

Mamouda TANKOANO

 


Comments
  • Pourquoi faire de la politique de nos jours au Faso, c’est se ridiculiser ou devenir ridicule aux yeux du peuple?
    Nos mêmes bourreaux d’hier reviennent danser aux sons de la vieille musique concoctée et arrangée avant l’insurrection. Il faut qu’ils renouvellent leur bac à disque, une nouvelle chanson est à la page au Faso. Ils peuvent se la procurer; cette musique new look auprès du peuple et apprendre facilement à danser. A défaut de danser, ils peuvent juste écouter l’album et laisser la nouvelle génération danser dans l’arène politique car le peuple est fatigué de les voir sur la scène.

    16 avril 2015
  • Quand Blaise et ses acolytes spoliaient, tuaient, affamaient le peuple à travers une gestion familiale et clanique depuis 27 ans où étiez-vous bonnes gens de la communauté internationale? Où étiez-vous? Au demeurant si vous ne vous êtes toujours pas dédouané en disant ne pas vous ingérez dans les affaires intérieur de notre pays. Alors continuer à ne pas vous y ingérer! Si vous n’avez pas eu le courage de dire la vérité et de faire la pression sur ces personnes jusqu’à ce que le peuple sorte se sacrifier et se faire massacrer, alors ne nous forcé pas la main aujourd’hui. C’est vrai que vous aidez ce peuple, et nous vous en sommes reconnaissants, mais ce n’est pour autant qu’il faut tout nous dicter, tout nous imposer! Un peu de respect et de considération pour nous. Et surtout comprenez que les hommes évoluent, les mentalités aussi et les époques ne sont plus les mêmes. Un peu de respect et de considération pour les peuples Africains auxquels vous voulez tout imposer. Un peu de respect. C’est tout ce qu’on vous demande

    16 avril 2015
  • Nouveau code électoral ou pas, tous ceux qui ont soutenu l’idée d’un pouvoir personnel se sont rendus coupables d’atteinte à la constitution. Ils ont violé l’article 168 de la constitution. Par conséquent, ils doivent répondre devant la justice conformément à l’article 166. C’est par là qu’il faut commencer, avant même de parler de code électoral.

    16 avril 2015
    • Mea-culpa ne veux pas dire impunité .la révision de l article 37 a été suscité par les RS S qui 25 ans durant ont accompagné Blaise C , pendant 25 ans ils ont battit leurs immense fortune ,certains ont même arrosée leurs énième milliard .

      ( Être contre la révision de l article 37 c est être non démocrate ) dixit R
      Un autre avait demandé un régime présidentiel ´ c.-à-d. Un pouvoir à vie
      Et le dernier dira ( après dieu et mon père c’est Blaise Compaoré.

      Nous faut il battire un un état burkinabè sur le socle de la force du droit ? Ou du droit de la force?
      Mon avis est pour le premier pour ceux qui militent pour le droit de la force ,un concep révolu depuis des siècles .nul n est fort indéfiniment nul n est faible indéfiniment. La roue tourne.

      Balle-naba

      17 avril 2015
  • Jeunes du CDP prenez les choses en main. Balayer ces dinosaures, prenez votre parti en main et apporter de nouvelles idées. Ces gens là n’ont pas d’arguments. C’est valable pour les jeunes de tous les partis du front républicain.

    16 avril 2015
    • Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait . Jeune du C D P jeunesse et vieillesse sont complémentaires . Ils ´nont qu à chasser d abord leurs vieux dinosaures à eux

      17 avril 2015
  • ah!! ainsi va la politique.

    16 avril 2015
  • MR LEONCE KONE POURQUOI VOUS MEME VOUS NE VOUS PRESENTEZ AUX ELECTIONS ///PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVE ???AVEZ VOUS QUELQUE CHOSE A VOUS REPROCHEZ SUIVANT LE CODE ELECTORAL?????NON TAISEZ VOUS ///L?ANCIEN REGIME ETAIT SANGUIN

    18 avril 2015

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