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REMISE EN LIBERTE DE TERRORISTES AU MALI


Les nouvelles autorités maliennes ont procédé, le 4 octobre dernier, à la libération d’une centaine de terroristes et de présumés terroristes dont certains seraient des figures de proue d’attaques terroristes dans la sous-région. Selon ceux qui sont dans le secret des dieux, cette initiative entrerait dans le cadre de négociations avec des groupes terroristes, en vue d’obtenir la libération du chef de file de l’opposition politique malienne, Soumaïla Cissé, enlevé le 25 mars 2020 alors qu’il se rendait dans son fief électoral de Niafounké, dans la région de Tombouctou, dans le Nord du Mali. Ou d’obtenir celle de l’humanitaire française, Sophie Pétrona, dont le rapt remonte en décembre 2016. Les enfants de Gao vont-ils retrouver celle qu’ils appellent affectueusement « maman Sophie » ? Il faut l’espérer. En tout cas, ce serait un ouf de soulagement pour les habitants de Gao qui ont beaucoup d’estime pour cette humanitaire, grâce à ses œuvres sociales, de la voir recouvrer la liberté après près de quatre ans de dures épreuves. Ce serait également un motif de consolation pour de nombreux Maliens, notamment les militants de l’Union pour la république et la démocratie (URD), de voir leur président libéré des griffes de ses ravisseurs. On est d’autant plus fondé à le penser que la libération du principal opposant au régime d’alors d’IBK, figurait parmi les nombreuses revendications du mouvement du 5 Juin. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une éventuelle libération de l’un ou de l’autre ou des deux otages dans un contexte où le Mali est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire,  serait et c’est peu de le dire, un grand coup pour les autorités de la Transition. Elles auraient alors réussi là où le président déchu, Ibrahim Boubacar Kéita, aura échoué. Il est vrai que deux otages contre une centaine de prisonniers et surtout pas n’importe lesquels, mais des hommes aux mains tachées de sang, peut s’apparenter à un mauvais deal.  L’on ne peut, du reste, s’empêcher de se demander si en libérant ces nombreux terroristes, l’on ne contribue pas, d’une manière ou d’une autre, à  renforcer les organisations terroristes et criminelles et à les encourager à opérer de nouveaux rapts.

 

Les échanges de prisonniers sont une pratique aussi vieille que le monde

 

Mais que faire quand on n’a aucune possibilité de libérer des otages sans courir le risque de les faire trucider? Cela dit, si c’est le prix à payer pour obtenir la libération de ces otages, l’on ne  peut que souffrir qu’il en soit ainsi. Ce d’autant que d’autres, à l’image de nos confères Claude Verlon et Ghislaine Dupont, dont l’assassinat reste toujours enveloppé d’un voile opaque, n’ont pas eu cette chance. La vie est sacrée. C’est dire si l’on ne doit pas lésiner sur les moyens pour la préserver. Au delà de ces considérations, il  est bon de rappeler que les échanges de prisonniers sont une pratique aussi vieille que le monde. C’est pourquoi, il est difficile pour les Etats d’avoir une politique rigide et constante dans la gestion de libération d’otages. Même le pays de l’Oncle Sam qui avait une position tranchée, celle de ne jamais négocier avec des terroristes, a fini par changer son fusil d’épaule en échangeant des soldats contre des prisonniers terroristes.

 

Dabadi ZOUMBARA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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