HomeA la uneRENCONTRE DES PAYS DE LA LIGUE ARABE EN ALGERIE   : Un sommet qui intéresse aussi l’Afrique sub-saharienne  

RENCONTRE DES PAYS DE LA LIGUE ARABE EN ALGERIE   : Un sommet qui intéresse aussi l’Afrique sub-saharienne  


Les 1er et 2 novembre derniers, Alger, la capitale algérienne, a accueilli le premier sommet post-Covid-19 de la Ligue arabe. La dernière rencontre entre les dirigeants de ce regroupement de 22 pays arabophones ayant eu lieu en mars 2019, en Tunisie, avant la pandémie. C’est donc un sommet de retrouvailles qui s’est tenu dans la capitale algérienne après trois ans de suspension. Un sommet que le pays hôte voulait comme celui du « rassemblement », et qui aurait pu gagner beaucoup plus en prestige si leurs altesses comme le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, ou encore le roi Mohamed VI du Maroc, pour ne citer que ces deux, avaient pu effectuer le déplacement d’Alger. Mais qu’à cela ne tienne puisque leur absence n’enlève rien à l’importance du sommet qui s’est tenu en présence de leurs représentants. A l’ordre du jour, le conflit israélo-palestinien qui continue de diviser au sein de l’organisation panarabe, de même que les situations en Syrie, en Libye et au Yémen qui demeurent autant de foyers de tensions à pacifier.

 

La question est de savoir si le sommet d’Alger aura permis de colmater les brèches

 

C’est dire si ce sommet d’Alger pour mettre les points sur les i, ne pouvait pas mieux tomber, au moment où l’on enregistre le rapprochement de certains Etats avec Israël. Sont de ceux-là, les Emirats arabes unis, Barhein, le Maroc et le Soudan qui ont normalisé, ces dernières années, leurs relations avec l’Etat hébreu. Preuve, s’il en est, de la disparité des positions par rapport à la question palestinienne, mais aussi et surtout de la divergence toujours prégnante des intérêts au sein d’une organisation qui a encore bien de la peine à parler d’une seule voix. La question majeure qui se pose est de savoir si le sommet d’Alger aura permis de colmater les brèches et si la Ligue arabe en sort renforcée. Ou si cette rencontre va plutôt accentuer les divisions entre les membres d’une organisation qui ont plutôt toujours été d’accord sur leurs désaccords.  L’histoire nous le dira. En attendant, c’est un sommet qui, peut-on dire, intéresse aussi, à bien des égards, l’Afrique sub-saharienne. Car, si la question palestinienne demeure une préoccupation majeure au sein de l’organisation, on peut se féliciter que les dirigeants des pays arabes, ne soient pas restés insensibles à la situation de pays en guerre comme la Syrie, le Yémen ou encore la Libye qui constituent autant de chaudrons que de cas de conscience pour l’organisation panarabe qui les a inscrits à l’ordre du jour du sommet d’Alger. Et l’Afrique sub-saharienne est d’autant plus intéressée par un tel sommet qu’une pacification des foyers de tensions ci-dessus cités et surtout une stabilisation de la Libye, aurait par ricochet un effet bénéfique pour les pays du Sahel et leurs voisins du Golfe de Guinée en proie à l’hydre terroriste qui ne cesse de déployer ses tentacules.  Car, il n’est un secret pour personne que la déstabilisation de la Libye après l’assassinat du Guide de la Jamahiriya, a eu un impact direct sur une région du Sahel déjà fragilisée par une multitude de défis.

 

Tant que la Libye ne retrouvera pas la stabilité, les pays du Sahel ne connaîtront pas la paix

 

Avec des armées peu équipées et mal préparées à la guerre asymétrique imposée par les forces du mal, ces pays sont devenus des terreaux fertiles pour le terrorisme avec des hordes d’islamistes qui ont déferlé du pays du colonel Kadhafi et n’ont eu aucune peine à se sanctuariser au Sahel au point de menacer aujourd’hui ces Etats jusque dans les fondements de leur existence. Et tout porte à croire que tant que la Libye ne retrouvera pas la stabilité, tant qu’elle restera un vaste marché d’armes à ciel ouvert, tant que les groupes armés ne rentreront pas dans les rangs de la république, les pays du Sahel ne connaîtront pas la paix C’est dire. si en raison de la situation en Libye, le terrorisme a encore de beaux jours devant lui au Sahel. Car, il y a des raisons de croire que quand les terroristes traqués et chassés de Syrie n’y trouvent pas refuge, c’est par là qu’ils transitent le plus souvent pour venir vendre leur expertise dans des pays du Sahel marqués au fer rouge par les attaques terroristes et qui ne savent plus à quel protecteur se vouer.  L’autre intérêt de ce sommet de la Ligue arabe pour l’Afrique sub-saharienne, c’est qu’il se tient en prélude au sommet Afrique -Monde arabe prévu pour se tenir en 2023 en Arabie Saoudite. Une opportunité, pour l’Afrique, de nouer des partenariats gagnant-gagnant dans des domaines aussi divers et variés que la sécurité, l’agriculture, la santé, l’éducation, sans oublier les banques arabes qui peuvent être d’un apport considérable dans le financement de projets structurants. Il appartiendra alors aux pays africains, dans leur politique de diversification des partenaires, de savoir tirer leurs marrons du feu, dans ce rendez-vous du donner et du recevoir avec le monde arabophone.

 

 

« Le Pays »


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