REOUVERTURE DES FRONTIERES DU TOGO : A quand le tour de la Côte d’Ivoire ?
Le gouvernement togolais a décidé depuis le 17 mai 2022, de l’ouverture de ses frontières terrestres. Celles-ci, rappelons le, étaient fermées depuis 2020 après la découverte d’un premier cas du Covid-19. Cette décision jugée salutaire, a été accueillie favorablement par une grande partie de la population qui, depuis deux ans, ressentait les effets néfastes de cette crise sanitaire dans son quotidien (déficit d’approvisionnement des denrées alimentaires, rareté du bétail, de l’huile, du carburant pour ne citer que ces produits de première nécessité). Cette réouverture des frontières fait suite au ralentissement de la propagation de la maladie dans le pays. Cette décision du gouvernement permet de faire face à deux problèmes : répondre à l’appel des populations qui souffrent depuis deux ans, le martyre d’une part et d’autre part, permettre aux autorités de rester très vigilantes face au flux massif de populations d’une frontière à une autre. C’est d’ailleurs pour cela que les autorités ont insisté sur la présentation, pour tout voyageur, d’une preuve vaccinale. Si la population en grande partie, accueille favorablement cette décision, celle-ci est plus qu’acceptée par les usagers qui, durant les deux années écoulées, se voyaient obligés, au péril de leur vie, d’emprunter des pistes ou des chemins clandestins et incertains afin d’éviter de tomber entre les mailles du filet des Forces de défense et de sécurité chargées des contrôles aux postes frontaliers. Un ouf de soulagement aussi pour ces nombreux commerçants qui, durant ces deux dernières années, subissaient moult tracasseries aux postes frontières (intimidations, rackets, menaces, etc.) Cette pratique était devenue monnaie courante dans les différents postes de contrôle où il fallait forcément montrer patte blanche pour continuer son voyage.
Le Covid-19 est plus ou moins contré un peu partout en Afrique
Une parenthèse donc refermée pour ces nombreuses populations qui s’apprêtent à vivre à nouveau, la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO. Avec l’ouverture des frontières, le trafic des marchandises va certainement reprendre comme de par le passé. Le Togo sera régulièrement approvisionné en marchandises et en livrera aussi, ce qui va contribuer à booster les activités économiques de la zone, qui, durant deux ans, étaient restées en berne. Autorités, usagers, commerçants, populations, tout le monde y gagnera. A cette heure, la Côte d’Ivoire demeure aujourd’hui le seul pays de l’espace CEDEAO à n’avoir pas ouvert ses frontières aux autres pays membres de l’institution. Si le prétexte avancé en 2020 par un grand nombre de pays pour fermer leurs frontières, était celui de lutter contre la crise sanitaire, aujourd’hui, en 2022, force est de constater que ce motif qui continue d’être invoqué par les autorités ivoiriennes, ne tient plus la route. Les populations fortement sensibilisées par les autorités de chacun des pays, sur cette crise sanitaire, ont eu le temps de connaitre la maladie et de prendre des précautions. Le mal est plus ou moins contré un peu partout en Afrique. Annoncée à plusieurs reprises, l’ouverture des frontières ivoiriennes se fait toujours attendre. La raison qui se cache derrière cet attentisme est sans doute liée au souci de la Côte d’Ivoire, de protéger ses frontières contre les entrées massives de groupes terroristes postés le long des frontières du Burkina et du Mali. Une posture qui est loin de convaincre car des pays comme le Bénin et le Togo qui viennent tous deux de subir coup sur coup, des attaques terroristes le mois dernier, n’auraient jamais ouvert leurs frontières si la même logique devait être appliquée.
Ben Issa TRAORE
Souleymane
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Nos autorités nous font souffrir avec la fermeture de nos frontières terrestres
7 juin 2022