REPERCUSSION DE LA HAUSSE DU PRIX DU CARBURANT SUR LE TICKET DE TRANSPORT : La volte-face des transporteurs routiers

Au lendemain de l’augmentation du prix du carburant, il était question, pour les compagnies de transport routier, de revoir à la hausse le prix du transport inter-urbain, voire de suspendre leur service. Des actions qui devaient être en principe mises en application dès ce début du mois de janvier. Face à cette situation, le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, a eu une concertation avec une délégation de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT), le jeudi 3 janvier 2019.
« Nous avons passé en revue toutes les préoccupations que nous avions et les échanges ont été fructueux. Avec le gouvernement, nous avons eu de grandes avancées qui nous permettent de dire que sous réserve d’aller rendre compte à notre base, nous allons reconsidérer le mot d’ordre d’augmentation des tarifs et d’arrêt d’exploitation », déclare le secrétaire général de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FENAT), Bonaventure Kéré. C’était le 3 janvier dernier, au sortir d’une séance de discussions entre une délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre Paul Kaba Thiéba et la délégation de la FENAT au nom  de laquelle s’exprimait son porte-parole Bonaventure Kéré. Cela fait suite à la décision d’augmentation du prix du carburant à hauteur de 75 F CFA à la pompe et qui avait amené les acteurs du transport routier à revoir à la hausse les tarifs du transport ou d’arrêt d’exploitation. Une menace que ces acteurs étaient prêts à mettre à exécution ces jours-ci, avant qu’ils soient conviés à des échanges avec le gouvernement. La question est de savoir si ces acteurs ne reviendront pas avec une autre menace puisqu’il y a deux mois, on en était à cette situation. Et le porte-parole des acteurs du transport routier, Bonaventure Kéré, de rassurer que cette fois-ci, les discussions ont été franches et sincères tout en indiquant que le gouvernement était dans de bonnes dispositions. Ajoutant que ce n’est pas de gaieté de cœur que des investisseurs arrêtent de travailler parce que cela signifie perdre de l’argent tout en insistant qu’ils vont d’abord partager la primeur du contenu de leurs échanges avec leur base avant de revenir aux médias.
S’exprimant au nom du gouvernement, Vincent Dabilgou, ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, a confié qu’ils sont dans une concertation permanente tout en reconnaissant que le problème des transporteurs routiers est délicat et social. Les acteurs de ce domaine, affirme-t-il, jouent un rôle très important dans la situation économique du pays et il a salué le fait que ces acteurs aient décidé d’observer un arrêt de tout ce qu’ils ont pris comme engagement de conserver les mêmes tarifs de transport et de ne pas arrêter le travail. Et c’est dans ce sens qu’il fait savoir qu’ensemble, ils ont revu les engagements que le gouvernement a eu à prendre il y a environ un mois et demi. Vincent Dabilgou avoue qu’il y a beaucoup d’avancées sur certains points et par contre sur d’autres, il fait savoir que le gouvernement doit faire des efforts tout comme les acteurs du transport routier. C’est dans ce sens, relève-t-il, que le gouvernement leur a demandé qu’ensemble, ils puissent entrer dans la dimension que le président du Faso a lancée lors de ses vœux de nouvel an à la Nation, le 31 décembre 2018. Mais, les discussions vont se poursuivre puisque les deux parties ont promis de se retrouver pour évaluer la situation.

Antoine BATTIONO