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REPORT DU SOMMET DE L’OIF


Alors qu’il devait se tenir à Djerba (Tunisie), en novembre prochain, le sommet de la Francophonie a été reporté d’un an, précisément à l’automne 2022.  Ainsi en ont décidé les représentants des 88 Etats membres et associés de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Un report lié à l’instabilité socio-politique que traverse ce pays, depuis que son maître – absolu – s’était arrogé les pleins pouvoirs constitutionnels, avant de suspendre le Parlement puis certains chapitres de la Constitution et de démettre les membres du gouvernement.  La suite, on la connaît… Un contexte très délétère dans lequel il apparaissait évidemment difficile, voire périlleux, pour l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), de rester figée sur le mois de novembre. D’autant que récemment encore, des milliers de Tunisiens continuaient à manifester contre ce qu’elles qualifiaient de « coup d’Etat ». Pour tout dire, le maintien de la date du sommet préalablement annoncée, aurait desservi l’image de l’Organisation très attachée au respect des droits de l’Homme. En revoyant donc son agenda, l’OIF espère tenir le sommet « dans les conditions les plus optimales » et c’est de bonne guerre !  Reste à savoir les risques qu’elle prend, en faisant l’option du report.  L’OIF ne court-elle pas, en effet, le risque de renvoyer à plus tard, les préoccupations du moment, en somme, des problèmes pressants qui devaient plutôt appeler des solutions urgentes ?  Un an d’attente, n’est-ce pas trop long ? Toujours est-il qu’un autre choix, celui de la délocalisation de ce grand rendez-vous de la grande famille francophone, aurait été un désastre sur le plan diplomatique, et lourd de conséquences sur bien d’autres plans.

 

Le rendez-vous d’automne 2022, sera-t-il tenu ?

 

Pour le pays organisateur qui aura travaillé à mettre les petits plats dans les grands, une délocalisation dans un autre pays membre, aurait été un véritable coup dur voire un choc pour celui-ci.    Et puis, des moyens colossaux ayant certainement été investis dans la préparation de l’événement, il n’aurait sans doute pas été dans l’intérêt de l’OIF, de repartir de zéro en termes de nouveaux moyens à mobiliser. C’est dire si l’option du report parait compréhensible et profitable à tout le monde. Toute chose qui, du reste, évite au président Kaïs Saïed, une non-tenue de l’événement, qu’il aurait personnellement vécue comme une humiliation. Cela étant, « à quelque chose, malheur est bon », dit-on.   Peut-être ce report permettra-t-il au pays de Bourguiba, fortement affecté par la crise sanitaire liée à la Covid-19, de mieux se préparer sur le plan sanitaire, pour accueillir ses prochains hôtes.  Mais il faut appeler un chat, un chat : ce report n’est ni plus ni moins que la conséquence directe d’une grave instabilité politique créée pour l’essentiel, par une gestion solitaire du pouvoir sur fond de dérives autoritaires d’un homme, et d’alliances contre-nature qui auront fini par pousser une bonne frange du peuple tunisien à bout ! La Tunisie paie donc pour les errements de sa classe politique dans son ensemble.  En tout état de cause, les acteurs politiques tunisiens en général et le président tunisien en particulier, sont prévenus. Pour autant qu’ils tiennent vraiment à la tenue effective du sommet sur le sol tunisien, ils devraient se faire un point d’honneur à ne pas compromettre les chances de tenue effective et de succès de l’événement reporté à l’an prochain.   Le rendez-vous d’automne 2022, sera-t-il tenu ?  On croise les doigts même s’il y a des raisons d’espérer après la récente nomination d’une Première ministre, Najla Bouden, qui vient, du reste, de rendre publique, la composition de son gouvernement. Sans doute cette nouvelle donne contribuera-t-elle à apaiser les tensions socio-politiques, toute chose qui pourrait permettre à ce pays de repartir du bon pied. 

 

CBS

 

 


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