RESTRICTIONS DE VOYAGE A PLUSIEURS PAYS PAR L’ADMINISTRATION TRUMP : Une décision aux conséquences énormes
« L’enfer, c’est les autres ». Telle semble être la maxime qui guide le président américain, Donald Trump qui, moins d’un an après l’entame de son second mandat, fait feu de tout bois, dans sa volonté de « rendre à l’Amérique, sa grandeur d’antan (Make America great again)». Et tout porte à croire que pour le 47e président des Etats-Unis, cela passe par une affirmation de soi dans ses relations avec les autres nations. Quoi qu’il en soit, le 16 décembre dernier, son Administration a encore fait parler d’elle en frappant fort et en annonçant une extension des restrictions de voyage à de nouveaux pays, portant à une quarantaine à travers le monde, le nombre de pays frappés d’une interdiction totale ou partielle d’entrée au pays de l’Oncle Sam.
En ce qui concerne l’Afrique, cette mesure envers certains pays, ressemble à des mesures de rétorsion
Une décision qui ne surprend guère, au regard de la personnalité du locataire de la Maison Blanche, qui reste égal à lui-même dans sa politique migratoire. Faisant montre d’une aversion à nulle autre pareille envers les migrants qu’il n’est pas loin de charger de tous les péchés des Etats-Unis. C’est à se demander si le fils d’immigré qu’il est, n’oublie pas parfois que ce pays de rêve qu’il est fier de diriger aujourd’hui au point de se croire le maître du monde, a été bâti par des hommes venus d’horizons divers. Des étrangers qui forment aujourd’hui l’un des plus grands melting-pots au monde où cohabitent plusieurs communautés. Bien entendu, on ne peut pas reprocher au richissime homme d’affaires devenu président de la première puissance au monde, de prendre, en toute souveraineté, des mesures visant à protéger son pays. Mais tout porte à croire que sa décision de restrictions de voyage, qui entre en vigueur à partir du 1er janvier prochain et qui s’étend à plusieurs pays, ne sera pas sans conséquences. Aussi bien pour les pays concernés dont on attend de voir la réaction, que pour les Etats-Unis eux-mêmes qui se trouvent exposés à un important manque à gagner en termes d’attraction touristique et d’impact sur les déplacements internationaux. Toujours est-il qu’au-delà de la question de savoir si les pays concernés appliqueront le principe de la réciprocité ou s’ils se résoudront plutôt à la négociation, certains étudiants risquent de voir s’envoler à jamais, leur rêve de se former dans des universités américaines. Autant dire que les conséquences de cette décision, restent énormes. Mais comment peut-il en être autrement quand le milliardaire président qui n’a jamais caché sa volonté d’être toujours le « Number one », donne souvent le sentiment de voir tout sous le prisme des affaires et de la domination ? Et en ce qui concerne l’Afrique, cette mesure envers certains pays cités, ressemble d’autant plus à des mesures de rétorsion que l’iconoclaste occupant du Bureau Ovale en quête perpétuelle de « terres et de ressources rares », n’a pas toujours eu partout l’accueil escompté.
Cette décision de l’Administration Trump est loin de faire l’unanimité au sein du peuple américain
Et l’iconoclaste président américain qui n’est pas toujours suivi par ses compatriotes dans toutes ses décisions, doit d’autant plus apprendre à mettre de l’eau dans son vin qu’il doit éviter de donner l’impression que l’Amérique se suffit à elle-seule et qu’elle n’a besoin de personne. Car, aussi attractif qu’il puisse être, aucun pays dans ce monde, ne peut vivre en autarcie. En tout état de cause, maintenant qu’elle a été annoncée, on attend de voir ce que cette décision produira comme effets. Mais, d’ores et déjà, il y a des raisons de croire qu’elle aura des répercussions sur les relations entre les Etats-Unis et plusieurs pays concernés qui ont annoncé qu’ils vont l’évaluer. Au plan interne, l’opposition américaine a aussi annoncé la couleur en promettant de contester cette nouvelle interdiction devant les tribunaux. C’est dire si à l’image de précédentes mesures vivement contestées, cette décision de l’Administration Trump est loin de faire l’unanimité au sein du peuple américain. Et à quelques mois de la Coupe du monde de football que le pays accueille en 2026 avec le Mexique et le Canada, c’est une décision qui risque d’autant plus d’en rajouter à la polémique que le durcissement des conditions d’entrée aux Etats-Unis, risque d’avoir un impact négatif sur cet événement d’envergure mondial si elle ne menace pas tout simplement de gâcher la fête. Mais c’est cela aussi Donald Trump pour qui tout semble bon pour rester au-devant de la scène, et pour inscrire durablement son nom dans l’Histoire de son pays.
« Le Pays »
