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RETOUR DE IBK AU BERCAIL


Renversé le 18 août dernier par le Comité  national du salut du peuple (CNSP) et libéré après dix jours de réclusion au camp militaire de Kati, le président Ibrahim  Boubacar Kéïta (IBK), évacué le 5 septembre 2020, à Abu Dabi, est de retour  au bercail. Il est rentré, hier, 21 octobre 2020, en compagnie de son  épouse et ce, après près d’un mois et demi de séjour médical hors du Mali. Est-ce le signe d’une santé retrouvée ? On l’espère. Surtout quand on sait que la perte du pouvoir avait contribué à fragiliser la santé du septuagénaire ex-président malien dont le régime était contesté par une rue qui refusait de se laisser conter fleurette. Tant et si bien que profitant de la situation, les hommes en treillis se sont invités à la danse, mettant tout le monde au pas. Cela dit, il faut rappeler que le retour de IBK au Mali, relève du respect d’un engagement pris à l’époque par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)  qui avait convenu avec le CNSP, « de permettre l’évacuation sanitaire de l’ancien président de la République pour des raisons humanitaires pour une durée maximale d’un mois, extensible uniquement sur avis médical qui, du reste, ne pourrait excéder trois mois. Auquel cas, le suivi médical se ferait au Mali ». Voilà qui est donc clair. Les tombeurs de IBK ne voulaient pas le voir se soustraire à la Justice au cas où cette dernière en viendrait à lui demander des comptes.

 

Il serait contreproductif pour Bah N’Daw et son équipe, de s’engager dans une chasse aux sorcières

 

Au risque de se mettre à dos le peuple malien et de voir son image davantage écornée, la CEDEAO se devait donc de veiller à ce que celui que l’on surnomme « Kankélétigui », revienne au Mali afin de se mettre à la disposition des nouvelles autorités. Mais tout porte à croire que ces dernières  ne lui chercheront pas davantage des noises.  D’autant que sous la pression de la CEDEAO, toutes les personnalités civiles et militaires arrêtées depuis le 18 août, ont été remises en liberté, tout en restant à la disposition de la Justice. Quand on sait que le Mali traverse la pire crise sécuritaire de son histoire, qui a mis à rude épreuve sa cohésion sociale en dressant les communautés les unes contre les autres, on peut affirmer qu’il serait contreproductif pour Bah N’Daw et son équipe, de s’engager, pour l’heure, dans une chasse aux sorcières. Surtout par ces temps qui courent où les djihadistes, après les échanges de prisonniers avec Bamako, en sus du paiement d’une forte rançon, se sentent plus forts que jamais au point qu’ils ont assiégé depuis une dizaine de jours, le village de Farabougou où ils ont hissé leur drapeau.

 

B.O


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