REVENDICATION SOCIALE : Le SYNTSHA dénonce un « mépris royal » réservé à ses appels au dialogue
Le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) a animé, le 10 juillet 2018 à Ouagadougou, un point de presse consacré à sa plateforme revendicative. Le Secrétaire général national, Pissyamba Ouédraogo, et ses camarades ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de « mépris royal » réservé par le gouvernement aux multiples appels au dialogue de leur syndicat et ont exigé la mise en œuvre conséquente du protocole d’accord du 13 mars 2017.
Il était temps d’interpeller le gouvernement, au moins une seule fois de son existence, pour qu’il respecte la parole donnée. C’est en quelque sorte l’objectif de la conférence de presse qui apparaît dans ces propos du SG du SYNTSHA, Pissyamba Ouédraogo. La plateforme revendicative est bâtie autour de trois points, à savoir l’amélioration des conditions de travail, la remise en cause des droits démocratiques et sociaux, les carrières et les rémunérations. Les conférenciers ont confié que, dans leur grande majorité, les formations sanitaires et vétérinaires ne disposent pas du minimum pour accomplir convenablement leur mission. Les conférenciers n’oublient pas ce qu’ils ont qualifié de répression de leurs militants dans la ville commerçante de Pouytenga pour fait de grève, les tracasseries et intimidations de travailleurs lors des luttes syndicales. Ils s’étonnent du fait que le « sit-in » soit déclaré illégal, l’opération « caisses vides » qualifiée de « grève sauvage et illégale », alors que, de leur point de vue, ce sont des formes d’exercice du droit de grève pratiquées conformément aux textes en vigueur.
La lutte continue, le gouvernement responsable des conséquences qui en découleront
Pour les conférenciers, à y voir au fond, c’est le droit de grève même qui est en jeu. Cela, surtout quand ils font le lien avec la proposition de loi qui est dans les tiroirs de l’Assemblée nationale et la recommandation de la Conférence nationale sur le système de rémunération y afférente. Selon Pissyamba Ouédraogo et ses camarades, il y a un blocage quant à l’élaboration des statuts particuliers alors que, indiquent-ils, le ministre de tutelle, Nicolas Méda, avait annoncé la résolution de certains problèmes de carrière et de rémunération pour juin 2018. A ce jour, il n’en est rien, selon le syndicat qui réclame un traitement global des revendications posées. A ceux qui pensent que l’opération « caisses vides » n’a pas été suivie en son temps, les conférenciers ont fait comprendre qu’en dehors des patients qui ont été obligés de payer, par des dispositions administratives spéciales dans certains centres de santé, dans la majorité des centres de santé des villes et des campagnes du pays, les prestations, pendant ladite période, ont bien été gratuites pour les patients. Ils ont fait savoir à la presse que le bilan de la mise en œuvre du protocole d’accord entre le syndicat et le gouvernement, fait le 6 mars 2018, s’est révélé négatif. Ce que le syndicat met à l’actif du gouvernement qui fait dans le dilatoire, à son avis, pour ne pas respecter la parole donnée. Et depuis cette date, aucune réunion de concertation sur les revendications du SYNTSHA n’a eu lieu avec le gouvernement, en dépit de ses multiples interpellations et luttes, foi des conférenciers. Ce qui paraît méprisant pour les acteurs syndicaux du SYNTSHA, c’est que, foi du SG, malgré l’appel récent du président du Faso lancé le 24 juin 2018 aux syndicats en faveur de l’ouverture des concertations avec le gouvernement, le SYNTSHA n’a été convié à aucune quelconque concertation sur ses revendications. Par conséquent, le syndicat entend poursuivre la lutte si la situation reste en l’état. Les conséquences qui en découleront, le syndicat souligne que le gouvernement en portera l’entière responsabilité. Pissyamba Ouédraogo et ses camarades du SYNTSHA refusent d’être complices de l’indifférence des autorités nationales face à ce qu’ils ont qualifié d’état chaotique de la majorité des services sanitaires et vétérinaires, en plus de leurs « mauvaises conditions de vie ».
Lonsani SANOGO